Il y a 20 ans, le 19 f�vrier 1992, disparaissait Ali Sellali dit �Allalou� (1902-1992) consid�r� comme le pionnier du th��tre alg�rien. En effet, dans son livre Printemps du th��tre alg�rien publi� en 1982, Abdelkader Djeghloul souligne que Allalou est le p�re fondateur du th��tre alg�rien. Mahieddine Bachtarzi, de son c�t�, a �crit dans ses m�moires : �La jeunesse de Allalou, avec ses �lans et ses enthousiasmes, c�est au th��tre qu�il l�a consacr�e. � Pour rester dans le domaine du livre, les �ditions Apic ont publi� derni�rement L�Aurore du th��tre alg�rien (1926- 1932), d�Allalou Ali Sellali, paru d�j� une premi�re fois en 1982 et r��dit� avec le soutien du minist�re de la Culture dans le cadre de �Tlemcen, capitale de la culture islamique�. Dans la pr�face de cette r��dition, Djeghloul, d�ailleurs, a fait remarquer : �Si Rachid Ksentini est l�homme-orchestre du th��tre alg�rien, Allalou en est le p�re fondateur. � Concernant les raisons qui l�avaient incit� � �crire son ouvrage, Allalou a �crit : �Comme j�ai contribu� pour une part � la cr�ation de ce th��tre, je suis convaincu que mettre les choses au point, c�est faire une �uvre utile qui facilitera la t�che des futurs historiens et de tous ceux que le sujet int�resse.� Tout avait commenc� au printemps, un 12 avril 1926, au Kursaal d�Alger avec une repr�sentation de la pi�ce Djeha, mise en sc�ne par Ali Sellali et jou�e en arabe dialectal. Jusqu'� cette date, les pi�ces en langue arabe que le public alg�rien (sous la colonisation fran�aise) pouvait voir, de temps en temps, �taient jou�es par des troupes �gyptiennes. Apr�s Djeha, ce sera la pi�ce intitul�e Le mariage de Bou Akline.Sellali va encore produire sept pi�ces en six ans. Une autre �uvre Achour et son fils,sera projet�e � la T�l�vision alg�rienne en 1976. Allalou, qui est n� en 1902 � La Casbah d�Alger, a consacr� ses plus belles ann�es au quatri�me art. Ses pi�ces ont eu un immense succ�s aupr�s du public alg�rien qui, en quelque sorte, se reconna�t dans ces �uvres souvent inspir�es du terroir. Ainsi, ses pi�ces �crites en arabe dialectal empruntaient au peuple sa langue, ses jeux de mots, ses tournures syntaxiques et sa po�sie. Les gens s�identifiaient � des personnages puis�s dans l�imaginaire populaire. C�est un peu ce chemin que d�autres vont emprunter plus tard, notamment, Kateb Yacine, Abdelakader Alloula ou Azzeddine Medjoubi.