Il y a 20 ans disparaissait Ali Sellali, plus connu sous le nom de Allalou (1902-1992). Consid�r� comme le p�re du th��tre alg�rien, cet artiste p�tri de talent a compos� d'inoubliables pi�ces th��trales qui furent jou�es dans les ann�es 1920, marquant ainsi les d�buts du th��tre national. Publi� une premi�re fois en 1982, ce travail de m�moire vient de para�tre de nouveau aux �ditions Apic. N� � Alger le 30 mars 1902, plus exactement au n�56 de la rue Porte-Neuve, � quelques m�tres de la mosqu�e Djama� Essafir (Casbah), Ali Sellali a fr�quent� l��cole Sarrouy. Autodidacte, c�est en tant qu�amateur qu�il s'initie � la musique andalouse sous la houlette d�Edmond Yafil (1874-1928). Puis il participe aux concerts donn�s par la soci�t� musicale El-Moutribia. �Par hasard, je fis la connaissance de M. Edmond Yafil... Il donnait � quelques �l�ves des le�ons payantes de musique, et accepta de m�int�grer � son cours. C�est chez lui que j�ai rencontr� et li� connaissance avec Mahieddine Bachetarzi... Un soir de l�ann�e 1921, Edmond Yafil r�unit tous ces �l�ves au sous-sol du Caf� du lyc�e. Et l�, nous primes la d�cision de reconstituer El-Moutribia... � Tr�s jeune, Allalou travaille comme laborantin dans une pharmacie. �Issu d�une famille modeste, orphelin de p�re, j�ai d� quitter l��cole apr�s l�obtention du certificat d��tudes et commencer � travailler... Personnellement, je travaillais comme gar�on de laboratoire dans une pharmacie, et vivant au contact d�Europ�ens avec qui j�avais des rapports amicaux, j�ai eu � prendre part � leurs loisirs... Et comme j�avais une assez jolie voix, je pris des le�ons de solf�ge pour bien chanter.� (P. 31). Puis Allalou cr�e la Zahia troupe et se lance dans le quatri�me art. En ce d�but du XXe si�cle, le th��tre alg�rien est encore en balbutiement. Le 12 avril 1926, Allalou signe son bapt�me de sc�ne avec Djeha qui sera jou�e au Kursaal et qui remportera un �norme succ�s aupr�s du public. Un avant-go�t d�une brochette d�autres pi�ces magiques comme Le mariage de Bou-Akline, Aboul Hassan, Le p�cheur et le G�nie, Le barbier de Grenade... En six ans, Allalou signera 7 pi�ces th��trales. En 1932, la Soci�t� des tramways alg�riens qui emploie Allalou lui demande de faire un choix entre sa vie d�artiste et sa carri�re au sein de l�entreprise de transport. Un choix corn�lien pour l�auteur de Djeha qui, la mort dans l��me, doit renoncer � sa passion pour subvenir aux besoins de sa famille. �Me souvenant de ce vieil acteur dont le nom m��chappe qui a dit : �Si le th��tre est le premier des arts, il est le dernier des m�tiers�, j�ai �cout� la voix de la raison. Tr�s peu d�entre nous, d�ailleurs, pensaient � faire du th��tre leur m�tier. Nous le faisions par go�t et par plaisir. Chacun avait une situation...� (P. 64) Malgr� une carri�re relativement courte (6 ans), le nom de Allalou reste � jamais li� � l�histoire de la naissance du th��tre alg�rien. A noter que tout au long de cet ouvrage, Allalou fait r�f�rence aux M�moiresde Mahieddine Bachetarzi parus en 1968 et dont il conteste certains passages. Sabrinal L�Aurore du th��tre alg�rien (1926-1932)de Ali Sellali (Allalou), 2011, 126 p. Editions APIC