Le recul du gouvernement dans l�application de l�obligation du ch�que pour les grandes transactions et la facturation des transactions commerciales favorise l�informel. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - C�est ce que le ministre du Commerce a reconnu hier � l�h�tel Hilton, en marge d�un colloque international sur l��conomie informelle, organis� en partenariat avec le Cercle l�action et la r�flexion autour de l�entreprise (CARE) et plac� sous le th�me : �Les pistes vers la formalisation�. La d�cision de reporter l�obligation du ch�que pour les transactions de plus de 500 000 dinars constitue un �signal n�gatif �, dira Mustapha Benbada, assez prudent dans ses propos. Et d�autant que les transactions commerciales sans facturation ont �t� �valu�es pour les trois derni�res ann�es � 155,7 milliards de dinars, avait-il indiqu�, lors d�une allocution. Toutefois, le ministre du Commerce affirme que le gouvernement �n�a pas abandonn� et compte revenir � la charge. A charge, cependant, de mieux pr�parer l�environnement et notamment bancaire � la g�n�ralisation de l�utilisation du ch�que. Ce qui a fait d�faut semble-t-il, comme le repr�sentant du gouvernement le laisse entendre, pour l�application de cette mesure, adopt�e voil� six ans. Comme il s�agit d��largir l�adh�sion la plus large des op�rateurs, les associations professionnelles n��tant pas �r�ticentes� dira-t-il, d�velopper une meilleure r�gulation des pratiques commerciales tant celles l�gales que celles informelles� A ce propos, Mustapha Benbada avait observ� qu�au-del� des pratiques commerciales visibles, l�informel, nuisible en somme � l��conomie, a trait davantage � la circulation d�une forte masse fiduciaire hors banques et � l�engagement d�acteurs formels, l�gaux comme les entreprises dans des pratiques illicites. Comment r�duire alors cet informel ? Faudrait-il le formaliser, le rendre l�gal et comment ? C�est justement la probl�matique centrale que ce colloque, le premier du genre, a tent� de cerner et traiter, � l�aune de l�expertise universitaire, institutionnelle et entrepreneuriale, tant nationale qu��trang�re. Au-del� de la n�cessit� d�un diagnostic pr�cis et des diff�rentes typologies et estimations avanc�es concernant ce ph�nom�ne, la transition vers la formalisation d�pend fondamentalement d�une volont� notamment politique mais aussi de la capacit� � stimuler l�adh�sion des acteurs informels. Il s�agit, rel�vera l��conomiste p�ruvien et sp�cialiste de l��conomie souterraine, Hernando de Soto, de �faire en sorte que ce soit plus int�ressant d��tre dans le l�gal que dans l�informel�. Ce qui implique tant une �reconfiguration � du syst�me r�glementaire et du r�le des institutions que la n�cessit� de la d�mocratie et la prise en compte des besoins d�entrepreneuriat. Mais aussi la capacit� � r�duire les �co�ts� du formel et, par cons�quent, faire �monter� ceux de l�informel, tout en identifiant les acteurs et en exer�ant une certaine r�pression, au demeurant n�cessaire. Une d�marche en �uvre, � certains �gards en Alg�rie, le ministre du Commerce ayant �voqu� � ce propos plusieurs mesures d�ordre financier et organisationnel, cens�es contribuer � juguler, �radiquer les aspects les moins mauvais de ce ph�nom�ne.