De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed La d�cision est tomb�e dans l�apr�s-midi de vendredi. Un communiqu� du minist�re de la D�fense informe que l�Etat n�organisera aucune comm�moration nationale du 19 Mars � Accords d�Evian du cessez-le feu � et explique que la d�cision a �t� prise �dans le souci de ne pas raviver les plaies d�une page douloureuse � de l�histoire de France. Jusque-l�, rien de bien particulier, sauf peut-�tre que l�on oublie que la page a �t� bien plus douloureuse pour ceux qui ont subi 130 ans de domination coloniale. La suite du communiqu� est r�v�latrice des pressions qui ont amen� � cette d�cision. �Si le 19 Mars �voque la joie du retour des militaires fran�ais dans leurs familles, il marque �galement l�amorce d�un drame pour les rapatri�s, contraints au d�racinement et le d�but d�une trag�die pour les harkis, massacr�s dans les semaines qui suivirent, au m�pris des accords d�Evian�. C�est dit et en cette p�riode de ratissage des voix � celles des nostalgiques de l�Alg�rie fran�aise n��tant pas des moindres �, il semble qu�il vaut mieux laisser les choses en l��tat et dans le m�me temps faire oublier que le plus grand crime commis sur les harkis est celui de leur abandon dans des camps de la honte par l�Etat fran�ais qu�ils ont servi. Le communiqu� ne dit mot d�ailleurs sur les tr�s nombreuses comm�morations du 19 Mars organis�es par les anciens OAS et maintenues sans que l�Etat s�en �meuve, ni les interdise, ce qui serait parfaitement son droit.