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ENQU�TE-TEMOIGNAGES
Plus de friperie sur les �tals : d�solation des consommateurs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 03 - 2012

L�interdiction d�introduire sur le territoire national des ballots de friperie a suscit� moult craintes et appr�hensions chez les consommateurs et les commer�ants.
Nora, 43 ans, enseignante, m�re de trois enfants
Les cheveux teints en blond, Nora est tout sourire dans ce magasin de friperie du 1er-Mai. Elle n�est ni press�e ni stress�e. Elle encha�ne les mouvements de recherche avec un certain entrain. On sent qu�elle a l�habitude. Au premier bonjour, elle nous montre un beau pull. �Il est bien celui-l� mais trop grand pour ma fille�, nous lance-t-elle. Une bonne entr�e en la mati�re pour poser notre question relative � l�interdiction d�importation de la friperie. Nora r�pond, sans s�arr�ter, donnant d�j� l�impression d�y avoir d�j� r�fl�chi : �J�ai ma derni�re fille qui a maintenant huit ans. Tout au long de sa vie, je ne l�ai habill�e qu�avec de la friperie. Hormis les v�tements de l�A�d, sa garde-robe est quasiment constitu�e de v�tements en provenance de la friperie. Elle n�est ni malade ni rien. Pour mon mari et moi, cela a �t� la solution idoine pour avoir des habits de qualit� et pas chers. Je dis de qualit� parce que du fait que je suis une cliente fid�le d�s qu�il y a un nouvel arrivage, nous sommes pr�venus par le propri�taire du magasin pour avoir droit au premier choix. Je ne peux pas acheter � mes trois enfants du vrai Nike ou du Naf Naf mais dans la friperie, et avec un peu de chance, nous trouvons de grandes marques. De plus, ils n�ont pas besoin de dire que c�est de la fripe parce que cela ne se voit pas. Ceci d�une part. D�autre part, lorsqu�il y a des v�tements chinois, c�est tout le march� qui est inond� et c�est tout le monde qui porte la m�me chose. Pour moi, cette d�cision m�inqui�te parce que mes enfants sont devenus exigeants et veulent changer constamment la fa�on de s�habiller. Je ne sais pas comment je vais y r�pondre. Ont-ils pens� � nous, consommateurs ? En hiver, par exemple, un soi-disant manteau de mauvaise qualit� co�te au minimum 4 000 DA, sachant que vous allez �tre oblig� de doubler vos v�tements en dessous pour �tre bien couvert. Alors que dans la fripe, vous pouvez acqu�rir un beau manteau doubl� au maximum � 2 000 DA. Sinc�rement, je m�inqui�te de cette d�cision parce que j�ai pu m�habiller et v�tir les siens dignement gr�ce � cela.�
Rabah, cadre dans une entreprise �tatique, 35 ans, p�re de deux enfants
Rabah, dans un beau manteau trois quart, �tait en pleine fouille entre les diff�rents �rayons� d�une friperie � Alger-Centre. D�s l�entame de la conversation, il d�clare tout de go : �J�ach�te � toute la famille dans la fripe : v�tements, chaussures, linge de maison, tout peut y passer. Pour moi, c�est irr�fl�chi de d�cider du jour au lendemain d�interdire son entr�e sur le march�. Ils disent que c�est pour encourager la production nationale, mais entretemps il n�y a que des chinoiseries. Les prix des produits de qualit� ou de marque sont intouchables. Les autorit�s auraient d� faire en sorte que la production nationale existe puis interdire l�importation de la friperie. Sur le march� national, il existe trois types de produits vestimentaires : chinois, turcs et europ�ens. Le premier est � bas prix mais � une qualit� des plus m�diocres. Le second est moyennement cher. Personnellement, j�en ach�te � de tr�s rares occasions. Le troisi�me est hyper cher, en consid�rant mon pouvoir d�achat. Actuellement, j�ach�te encore des v�tements de la fripe en attendant de trouver une autre fa�on de se v�tir ou de voir comment les choses vont �voluer.�
Ghania, maman de six enfants, femme au foyer
Un foulard blanc cass� sur la t�te, emmitoufl�e dans un manteau gris p�le, une dame s�agite dans les rayons de la fripe, dans ce petit magasin du march� informel de l�ex-Belcourt o� il y a foule. D�un geste rapide et alerte, elle choisit plusieurs teeshirts et les met de c�t�. Avec la m�me cadence, elle se dirige au rayon pantalons et �choisit�. En la suivant du regard, il est ais� de constater qu�elle ne pr�te attention � personne. Son regard est quasiment obnubil� par les v�tements. Pouvoir l�interroger sur notre sujet n��tait pas une mince affaire. Insistant pour engager la conversation, elle sursautera � l��nonc� de son motif : �Interdire la friperie, mais pourquoi !? Vous savez, j�ai six enfants. Ils sont en bas �ge.
Je ne peux pas acheter � mes trois enfants du vrai Nike ou du Naf Naf mais dans la friperie, et avec un peu de chance, nous trouvons de grandes marques. En plus, ils n�ont pas besoin de dire que c�est de la fripe, cela ne se voit m�me pas.
Seul le salaire de mon mari nous nourrit. Je ne dis pas que nous sommes dans le besoin. Comme on dit, nous vivons moins bien que certaines personnes mais mieux que d�autres. Pour nous, la friperie nous permet d�acheter des v�tements de moyenne qualit�, des chaussures, des bottes, des manteaux, des chemises. Je n�ai pas honte d�en acheter ici. Je pr�f�re cela que tendre la main. En plus, o� pouvons-nous chercher des v�tements gratuitement ? Le Croissant-Rouge ne le fait pas.� Elle pr�f�re s�arr�ter l� pour continuer sa recherche. Avant de sortir, elle reviendra vers nous pour nous interroger : �Quand il n�y aura plus de fripe, nous serions oblig�s d�acheter du chinois. Ils disent dans les journaux que leurs produits sont mauvais pour la sant�. Comment allons-nous faire alors ?� Avec un air interrogateur, elle nous regarda en attendant une r�ponse avant de quitter le magasin l�air soucieux.
Yasmine, 25 ans, employ�e
Sourire aux l�vres, une jeune femme regarde les pulls tout doucement avant de les remettre. Loin d��tre embarrass�e d�acheter de la friperie, elle le revendique : �Je travaille dans une entreprise priv�e. J�ai 25 ans et je continue d�acheter dans la friperie. Pourquoi ? Parce que c�est la seule fa�on de se d�marquer de tout le monde. Dehors, tout le monde s�habille de la m�me fa�on, � l�identique. Avec la friperie, je suis s�re de ne pas rencontrer une autre personne sap�e de la m�me fa�on.� Et de continuer apr�s quelques secondes : �En plus, il m�arrive d�acheter un pantalon ou un pull qu�il faut rafistoler ou bien lui coudre un bouton. Je le fais de gaiet� de c�ur. Ce qui me fait mal est d�acheter du tissu, de donner un mod�le � une couturi�re et qu�elle ne prend pas au s�rieux ce qu�elle fait. J�ai eu cette exp�rience malheureuse plus d�une fois. Et quand on parle d�encourager la production nationale, elle est o� ?� Mine de rien, elle propose des solutions : �Au lieu de les interdire directement, ils n�ont qu�� faire en sorte que les v�tements alg�riens soient de bonne qualit� et comp�titifs. Les Alg�riens ne sont pas fous, dans ce cas-l�, ils en ach�teront.�
Amine, 22 ans, �tudiant
Plus timide, Amine est parmi les rares jeunes � �tre dans un magasin de friperie. �C�est une honte pour moi d�y entrer�, dit-il confus. Etudiant, Amine explique qu�il en ach�te rarement. �Pour moi, c�est le syst�me D. Je fais attention � mon apparence et je n�aime pas que les autres sachent que j�en ach�te. Bien au contraire, je suis de ceux qui disent, hypocritement, qu�il faut interdire la friperie. Mon p�re, d�s mon enfance, a achet� pour mes fr�res et moi du stock am�ricain. La qualit�, c�est vrai, �tait bien meilleure. Nous savions que tout �tait d�sinfect� mais ma m�re faisait bouillir tous les v�tements achet�s. Nous n�avons jamais �t� malades � cause de cela. Mais je pr�f�re ne pas raconter cela � mes copains. Ils penseraient que nous sommes trop pauvres alors que nous �tions de la classe moyenne. J�ai essay� d�acheter de l�alg�rien, mais vous voyez c�est mal fait. Ils ne font pas attention aux finitions. La d�coupe est mal faite. Mon fr�re a achet� une fois un manteau biais�.� En riant, Amine encha�ne : �Les chinoiseries cela pue. Alors, de temps en temps, je viens ici pour voir si je peux faire une bonne affaire. Ou bien prendre quelques trucs de mes fr�res a�n�s qui travaillent d�j�.�


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