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CHRONIQUE D�UNE �LECTION PAS COMME LES AUTRES LE COMPORTEMENT �LECTORAL DES ALG�RIENS DEPUIS L�IND�PENDANCE
Entre abstention et bulletin nul� mon c�ur balance !
Par Mhand Kasmi Tenter de percer le secret du comportement �lectoral des Alg�riens rel�ve d�un d�fi que devraient de plus en plus se lancer les instituts de recherche, les universitaires et les chercheurs en sciences politiques et en sociologie. Les r�ponses laconiques jusque-l� donn�es par nos chercheurs aux probl�matiques li�es � cette question vitale pour l�avenir du pays tiennent en g�n�ral en deux mots : absence d��tudes s�rieuses et de statistiques fiables. Si ce constat pouvait �tre avec raison invoqu� pendant la p�riode du parti unique, depuis la promulgation de la nouvelle Constitution alg�rienne de 1989 et la multiplication des scrutins, cette attitude frileuse sur cette question ne se justifie plus. C�est ce que nous allons tenter de d�montrer dans la pr�sente chronique, qui n�a d�autre objectif que celui d�ouvrir le d�bat public sur cette question, en cette p�riode d��bullition �lectorale particuli�rement chaude. Le vote des Alg�riens Si les citoyens alg�riens fiers de recouvrer leur ind�pendance et leur identit� repr�sentaient 91,87 % des 6 549 736 �lecteurs inscrits � prendre d�assaut les bureaux de vote le 1er juillet 1962, ils n��taient plus que 35,67% des 18 761 084 �lecteurs inscrits � voter en 2007 pour les �lections l�gislatives de 2007. Cette lourde et surtout r�guli�re tendance � la chute du nombre de votants qui �tait relativement contenue par des �maquillages� connus pendant la p�riode du parti unique, a vu sa chute libre transpara�tre de mani�re claire et non �quivoque depuis 1991, � travers une moyenne approximative de d�t�rioration de l�ordre d�un point par an. La mont�e inexorable de l�abstention Le ph�nom�ne le plus frappant qui se d�gage de la lecture du tableau ci-dessus r�capitulant les variables de base des statistiques �lectorales en Alg�rie depuis 1962 reste la mont�e imp�tueuse et exponentielle du ph�nom�ne de l�abstention, consubstantielle � l�abandon par de millions d�Alg�riens du chemin des urnes. Ne repr�sentant que 8,12% du total des �lecteurs inscrits � l�occasion du vote pour l�ind�pendance du pays, le nombre des abstentionnistes a atteint le chiffre record de 13 033 257 lors des l�gislatives de 2007. Mais la gravit� du ph�nom�ne de l�abstention ne tient pas seulement au chiffre de plus en plus �lev� des citoyens qui s�abstiennent de s�acquitter de leur devoir �lectoral. Il a fini par se convertir en probl�me politique majeur en 2002 o� la courbe descendante des votants a rencontr� la courbe ascendante des abstentionnistes. En clair, le nombre de �ceux qui ne votent pas� est sup�rieur depuis 2002 � celui de �ceux qui votent�. Et l�, il y a probl�me. S�rieux. Mieux, en 2007 et comme le montre le tableau ci-dessus, le chiffre des abstentionnistes repr�sente carr�ment le double des votants. C�est pour cette raison que certains observateurs avis�s ont consid�r� � juste titre que les �lections l�gislatives de 2002 et de 2007 avaient un d�ficit d�mocratique anormal qui plaidait largement en faveur de leur invalidation. Le vote nul et sa signification politique Longtemps consid�r� par les analystes des statistiques �lectorales comme un vote refuge pour �lecteurs ind�cis, le vote nul a fini par prendre dans le contexte �lectoral alg�rien un sens et une signification qui en disent long sur les messages cod�s qu�envoient au fond de l�urne ceux de plus en plus nombreux parmi les citoyens �lecteurs qui y recourent. En effet, le vote nul a fini par devenir d�un scrutin � un autre un v�ritable exutoire pour la canalisation du m�contentement des �lecteurs qui trouvent l� une voie politique civiquement plus adapt�e pour s�exprimer : se donner la possibilit� d�accomplir son devoir �lectoral tout en exprimant qui par un juron, qui par une insulte, qui par un slogan leur rejet de la consultation �lectorale. Il n y a pour cela qu�� se pencher sur les �dazibao� et autres �tracts� que deviennent de plus en plus les bulletins de vote nuls �post�s� par des �lecteurs m�contents. Ces �lecteurs �taient 25 565 (0,42 %) � s�exprimer en 1962 et laisser libre cours � leur joie d��tre libres, tout en ignorant que ce faisant leur bulletin n�allait pas �tre comptabilis�. Ils �taient pr�s d�un million (14,41%) � traiter le pouvoir et ses repr�sentants de tous les noms d�oiseaux au cours des l�gislatives de 2007. Le niveau de d�fiance des Alg�riens � l�endroit des processus �lectoraux Partant du tableau statistique �labor� pour les besoins des analyses de cette chronique que nous mettons gracieusement � la disposition des sp�cialistes et des citoyens pour amplifier le d�bat, il est possible de construire un indice de synth�se du niveau de d�fiance des Alg�riens avec l�addition des taux d�abstention et des bulletins nuls : cet indice �tait de 8,54% des �lecteurs inscrits en 1962. Il est de 83,87% en 2007. Sans commentaire. M. K.