Dans un syst�me de retraite par r�partition simple, comme c'est le cas en Alg�rie, les cotisations bas�es sur les revenus professionnels de travailleurs en activit� servent au paiement des pensions des retrait�s au m�me moment. En principe, il n'y a pas de r�serve ; si le flux de cotisations varie pour des raisons �conomiques ou d�mographiques, les pensions ont tendance � varier dans le m�me sens. Il est cependant possible d'agir sur des param�tres pour conserver le niveau des pensions : �ge de liquidation, dur�e de cotisation pour le calcul du taux de liquidation, salaire de r�f�rence... Dans le syst�me pur, il n'y a pas non plus de lien direct entre le montant total des cotisations vers�es par une personne et la pension qu'elle touchera plus tard : celle-ci d�pendra des cotisations des autres, de la quantit� de pensions � verser au moment o� elle sera retrait�e. Quand les cotisations et les pensions sont fixes, il est assez improbable que la somme collect�e co�ncide exactement avec la somme des pensions � verser. Quand l'un des termes est variable, sa variation �quilibre le syst�me. Dans un r�gime � cotisation d�finie, les sommes collect�es sont r�parties entre les pensionn�s ; mais l'�quilibre s'obtient en faisant varier les pensions en fonction des ressources : les actifs et les retrait�s sont solidaires, profitant de la croissance ou subissant les crises tous ensemble. Sym�triquement, dans un r�gime � prestation d�finie, les sommes n�cessaires pour les pensions restent collect�es aupr�s des cotisants ; mais les cotisations baissent ou montent en fonction des besoins. Les actifs et les retrait�s ne sont pas solidaires au sens pr�c�dent : seuls les actifs profitent de la croissance ou subissent les crises. Les pensionn�s sont prot�g�s, du moins tant que les sommes n�cessaires n'exc�dent pas les capacit�s r�elles du syst�me productif. Augmenter le nombre de cotisants A param�tres constants (dur�e cotisation...) l'�quilibre instantan� du syst�me de r�partition est li� au rapport de d�pendance d�mographique. Pour nombre de sp�cialistes, le rapport de d�pendance d�mographique pertinent pour l'�quilibre du syst�me par r�partition se calcule comme le rapport entre le nombre de personnes �g�es de 55 ans et plus, et celui des personnes �g�es de 20 � 54 ans (pour d'autres usages, les bornes de ce ratio sont diff�rentes, selon la d�finition retenue de la population d�pendante et de la population active). Dans les pays d�velopp�s, ce taux est actuellement compris entre 4/10 (�tats-Unis, Pays-Bas) et 6/10 (Su�de). D'apr�s les pr�visions, il devrait atteindre vers 2050 les niveaux de 12/10 pour les pays d'Europe les plus vieillissants (Italie, Espagne), 10/10 pour la plupart des autres pays europ�ens et 7/10 � 8/10 pour les �tats- Unis. Une augmentation de ce ratio signifiant une augmentation du nombre de pensionn�s par rapport au nombre d'actifs payant les pensions, son augmentation rend m�caniquement plus difficile le financement du syst�me. L'augmentation du ratio de d�pendance est en outre consid�rablement amplifi� par le ch�mage de masse, qui diminue le nombre des actifs cotisant, le ralentissement des gains de productivit� (qui auraient pu compenser tout ou partie de l'�volution d�mographique) et la faible activit� des personnes de plus de 50 ans. Malheureusement en Alg�rie, il n'y a pas de projections s�rieuses pour �valuer ce rapport de d�pendance d�mographique. Lorsqu'il s'agit de g�rer un exc�dent des cotisations sur les pensions, la p�rennit� du syst�me n'est pas menac�e parce que les mesures d'�quilibrage sont imm�diatement favorables � la population (r�duction des cotisations, augmentation des pensions, etc.). Dans le cas d'un d�ficit, ces mesures sont d�sagr�ables pour la population. Les facteurs suivant peuvent ramener l'�quilibre : augmentation du nombre de cotisants ; augmentation du taux de cotisation ; augmentation de la dur�e de cotisation ; modification de l'�ge de liquidation des retraites ; modification du calcul du salaire de r�f�rence ; appel � d'autres ressources ind�pendantes ; baisse du nombre de pensionn�s (durcir les conditions pour b�n�ficier d'une pension, les conditions de r�versibilit�, etc.) ; baisse des pensions vers�es, etc. Aucun gouvernement s�rieux, par ces temps difficiles pour de larges couches de la population n'oserait s'aventurer � adopter les plus mauvaises de ces mesures. Mais la p�rennit� du syst�me par r�partition ne peut �tre assur�e dans les conditions actuelles o� la CNR notamment pr�sente un �quilibre financier tr�s pr�caire.