La crise financi�re sans pr�c�dent qui affecte toutes les institutions financi�res, notamment les fonds de pension, confirme que seul un syst�me par r�partition permet de garantir les retraites pour toutes les g�n�rations. Un tel syst�me est bas� sur un contrat interg�n�rationnel. Les salari�s actifs payent avec une partie de leur salaire, vers�e sous forme de cotisation sociale, les pensions des retrait�s car ils savent qu�une fois venu leur tour d��tre � la retraite, la g�n�ration suivante fera de m�me. Comme tout contrat, il ne peut reposer que sur la confiance. La p�rennit� du syst�me de retraite par r�partition d�pend de deux facteurs : la d�mographie et la solidit� de l'activit� �conomique. Si l'on veut b�n�ficier d'une retraite dans 30 ans, il faut voir loin : favoriser la natalit� et assurer l'avenir par la formation et la recherche-d�veloppement. Dans 30 ans, il y aura donc des actifs pour payer cette retraite. La capitalisation favorise la vision � court terme et la sp�culation, on semble le d�couvrir maintenant. Dans la retraite par capitalisation, la pension est assur�e par une mise en r�serve �volontaire� sous la forme d'un capital qui servira de base � une rente viag�re. Le futur retrait� ach�te donc des biens dont il estime (esp�re...) qu'ils auront une valeur aux yeux des futurs actifs. La retraite par r�partition, � l'inverse, ne r�sulte pas d'un acte d'achat, ne se mat�rialise pas par un capital �changeable, est obligatoire, peut �tre obtenue/attribu�e (en tout ou partie) � titre gratuit, sans contribution, et sym�triquement peut exiger une contribution sans g�n�rer de droits. Un choix collectif qui �vite les d�rives financi�res et boursi�res Il est possible de capitaliser individuellement (exemple : acqu�rir son logement ou un bien immobilier dont la location ult�rieure sera source de la rente) aussi bien que collectivement (fonds de pension et assurance-vie), alors qu'un syst�me �par r�partition� est n�cessairement collectif. Les droits � pension d'un syst�me par r�partition ne sont pas utilisables pour autre chose et seront transmissibles dans certains cas au conjoint et/ou aux enfants (pension de r�version). Dans tout syst�me de pension, d'une fa�on ou d'une autre, ce sont les travailleurs, employeurs, et contribuables actuels qui financent les pensions des retrait�s, mais l� o� le syst�me par capitalisation passe par l'�change de biens r�els, le syst�me par r�partition en fait l'�conomie et proc�de par une ponction directe. La retraite par r�partition est le syst�me privil�gi� dans les �conomies de march� fond�es sur des valeurs sociale-d�mocrates. Les avantages qui lui sont alors reconnus sont une plus grande stabilit� lors des crises financi�res et une capacit� de redistribution inexistante dans le syst�me de retraite par capitalisation. Par ailleurs, le choix collectif de la retraite par r�partition �vite la les d�rives financi�res et boursi�res pouvant r�sulter de la gestion des fonds de pension. Deux pr�sentations existent de ce syst�me. La doctrine officielle est celle d'une solidarit� �largie, collective et interg�n�rationnelle, o� chaque (futur) retrait� prend en charge les retrait�s du moment (et sera pris en charge lui-m�me par les cotisants futurs). Dans cette logique, le cotisant d'aujourd'hui n'a aucun droit r�el, et le syst�me se fiscalise : les cotisations sont fix�es par le niveau d'imp�t, on partage le montant entre les retrait�s selon des clefs complexes. Dans l'imaginaire collectif ce syst�me est plut�t con�u comme une �pargne collective, un syst�me de capitalisation mutuel, o� le futur retrait� acquiert des droits r�els sur les futurs cotisants ; les pensions sont fix�s par des r�gles complexes, et on se d�brouille pour trouver les ressources financi�res n�cessaires. Ces deux doctrines cohabitent, plus ou moins bien selon la souplesse qu'on laisse aux in�vitables variations de population et la gestion politique des int�r�ts contradictoires des pensionn�s et des cotisants. Un syst�me de retraite fond� sur la solidarit� interg�n�rationnelle Les syst�mes par r�partition se sont d�velopp�s dans une p�riode o� il n'y avait que peu de retrait�s, et o� les vieux inaptes au travail, donc reconnus comme b�n�ficiaires naturels de la charit� publique, formaient les gros bataillons de pauvres. Or, les conditions socio�conomiques ont �volu� : dans certains pays, l'allongement consid�rable de la dur�e de vie a fait baisser le rapport actif/retrait�s au point de forcer des adaptations, dont les principales mise en �uvre sont le durcissement des conditions pour b�n�ficier d'une pension (allongement des dur�es de cotisations, hausse de l'�ge minimal, etc.), le blocage (voire la baisse) des pensions vers�es et l�augmentation du pr�l�vement sur les actifs et les contribuables (taux de cotisation plus �lev�s). La r�partition, c�est un syst�me de retraite fond� sur la solidarit� interg�n�rationnelle, que les experts en �r�volution lib�rale� de la Banque mondiale n�ont cess� de remettre en cause dans nombre de pays, dont l�Alg�rie mais heureusement sans succ�s.