La principale critique contre la retraite par capitalisation est li�e aux d�rives que l'on peut observer aux Etats-Unis. Dans ce pays, il n'est nullement obligatoire de cotiser et rien ne garantit la retraite. En effet, quelqu'un peut tr�s bien avoir la totalit� de ses actifs en actions au jour de sa retraite, voire apr�s son arr�t d'activit�. Si la Bourse s'effondre, il se retrouve alors avec une grande part de ses �conomies disparue. Cette situation s'explique par la culture financi�re am�ricaine bas�e sur l'ultralib�ralisme et le capitalisme sauvage. La retraite par capitalisation s'est d�velopp�e dans les pays qui refusent le principe de la solidarit�. C'est un syst�me qui se veut purement individualiste et vend aux futurs retrait�s le principe de �Vous ne payez pas pour les autres�. L'effondrement de ce syst�me ne fera pas verser la moindre larme sur le sort de ces retrait�s ou futurs retrait�s. Ils voulaient du capitalisme pur et dur, de l'individualisme et de l'�go�sme ? Ils les ont. Qu'ils se d�brouillent avec. Il faut �tre fou pour croire que l'on peut accumuler de l'argent sur quelque support que ce soit pendant 40 ans et esp�rer qu'on vous le restitue avec int�r�ts � l'issue de cette p�riode ! Jamais dans l'histoire r�cente cela ne s'est produit. Tous les syst�mes de retraite par capitalisation ne sont que des moyens d�guis�s de vous voler sur le long terme ! Vive la retraite par r�partition ! Quelle est la diff�rence avec la retraite par r�partition ? Dans un syst�me de retraite par r�partition, les cotisations, vers�es par les actifs au titre de l�assurance vieillesse, sont imm�diatement utilis�es pour payer les pensions des retrait�s. Ce syst�me repose donc sur une forte solidarit� entre g�n�rations. Son �quilibre financier d�pend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retrait�s. Les taux de croissance des revenus et de la population active occup�e constituent d�s lors les deux principaux facteurs d��volution. Dans un r�gime de retraite par capitalisation, la logique est diff�rente : les actifs d�aujourd�hui �pargnent en vue de leur propre retraite. Les cotisations font l�objet de placements financiers ou immobiliers, dont le rendement d�pend essentiellement de l��volution des taux d�int�r�t. Cette capitalisation peut �tre effectu�e dans un cadre individuel ou collectif (ex : accords d�entreprise), ce qui peut permettre de r�introduire une dose de solidarit�. La capitalisation est un syst�me de placement financier dont les revenus (int�r�ts, dividendes, plus-values de cessions...) ne sont pas vers�s p�riodiquement au b�n�ficiaire, mais transform�s en capital pour produire � leur tour des revenus jusqu'� l'�ch�ance du remboursement final. C'est souvent le cas pour un plan d'�pargne dans lequel l'�pargnant fait un versement initial et des versements p�riodiques, puis r�cup�re en fin de contrat une somme globale (ou dans certains cas, une rente, vers�e elle aussi p�riodiquement). Les illusions de la retraite par capitalisation Il est presque certain que le syst�me par capitalisation fera nettement moins bien que la r�partition, et sera compl�tement incapable de tenir ses promesses. Plus insidieux : le passage de la r�partition � la capitalisation reviendra, en gros, � faire payer les gens plus t�t. Entre le moment o� les gens cotisent et celui o� on leur reverse une pension, les capitaux en question seront pass�s par des gestionnaires qui pr�l�veront �videmment leur taux d'int�r�t dans l'affaire... Ceci est absent du financement par r�partition. On veut donc remplacer un syst�me o� les retraites sont financ�es, gratuitement, par un autre o� on demanderait aux gens de payer plus t�t, ce qui permet de pr�lever un taux d'int�r�t non nul au passage. Sur le fait de payer plus t�t encore : il est �vident que la g�n�ration qui subirait la transition entre la r�partition et la capitalisation paierait deux fois ses retraites. Sans parler du danger que repr�senterait la masse �norme de 40 ans d'avances de montants de retraite, circulant en libert� dans la finance mondiale et cr�ant des crises par-ci, par-l� au gr� de leurs mouvements... � qui profite le crime ? Au vu de toutes ces �vidences, on peut se demander pourquoi les avocats de la capitalisation sont si nombreux. On pourrait invoquer la b�tise humaine. On peut aussi se demander � qui profite le crime. Premi�rement, aux politiques, car les cotisations pour la r�partition sont obligatoires et �tatiques, tandis que des pr�l�vement �quivalents ou sup�rieurs, mais vers�s � des fonds de pension priv�s, ne seraient pas imput�s � l'action de tel ou tel gouvernement, le fonds de pension ayant seul la responsabilit� d'annoncer � ses membres qu'une augmentation des cotisations est in�vitable. Deuxi�mement, aux fonds de pension eux-m�mes, qui, dans l'intervalle entre le versement des cotisations et le reversement de la pension, peuvent largement profiter de l'argent ainsi mis � leur disposition. Ou comment extorquer des milliards aux gens alors que le syst�me par r�partition ne profite b�tement � personne... En Alg�rie, ces 20 derni�res ann�es, les experts en �r�volution lib�rale� de la Banque mondiale ont tout fait pour essayer d'imposer l'introduction d'une dose de capitalisation dans le syst�me de retraite, et ils ont failli r�ussir : on a eu chaud ! Ils nous ont vant� la capitalisation financi�re en compl�ment indispensable de la r�partition. Du c�t� du minist�re des Finances, un forcing avait �t� fait sur le minist�re du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale pour lui faire admettre les m�rites de la capitalisation ! Dans ces colonnes depuis le d�but de l'ann�e 2000 � lancement du �Soir Retraite� �, nous n'avons cess� de mettre en garde contre les dangers de la capitalisation. La capitalisation est un risque pris personnellement, il n'est pas �d�cent� de la part d'un gouvernement de la promouvoir en syst�me g�n�ralis� ! Comme dirait un lecteur au fait des questions de retraite : �Bizarre, bizarre, les fous, aux yeux exorbit�s, de la retraite par capitalisation (la merveille des merveilles) sont �trangement silencieux ! �a doit �tre � cause de la baisse de la temp�rature qui met � mal leurs cordes vocales. Je ne vois pas d'autres explications... mais je cherche !� Nous cherchons aussi.