L'association Aflam, sp�cialis�e dans la promotion arabe, a pr�sent� des films alg�riens sous le th�me �Jeunes regards sur l'Alg�rie� � la Maison de la r�gion dans la ville de Marseille. Ces nouvelles projections, con�ues par des r�alisateurs amateurs, se veulent un regard de cette frange de la soci�t� alg�rienne � l'�gard d'un certain nombre de questions. Et comme il fallait s'y attendre, les th�matiques de l'amour tabou dans la soci�t� alg�rienne, l'�migration des jeunes vers l'Europe, les harraga, la d�cennie noire faisaient partie de ces projections, dont trois courts m�trages et un documentaire. Interpr�t� par Nabil Asli, Houssam Herzallah et A�da Guechoud et r�alis� par Amine Sidi Boumedi�ne, le film Demain Alger ? relate l'histoire de trois jeunes qui discutent, en bas d'un immeuble dans un quartier populaire d'Alger, du d�part imminent de leur ami. Chez lui, Djamel fait sa valise, il h�site � dire au revoir � ses amis. Les trois jeunes attendent. Une attente qui exprime le d�sarroi des jeunes dans un pays qui a tourn� le dos � sa jeunesse. Demain Alger ? revient sur l'�migration d'un grand nombre de jeunes et l'attente de ceux qui sont rest�s au bled. Par ailleurs, La parade de Taos, r�alis� par Nazim Djema�, est le parcours d'une jeune fille qui rencontre r�guli�rement un homme dans le parc zoologique d'Alger. Les couples d'amoureux sont mal � l'aise devant les regards hostiles des promeneurs et ne trouvent d'intimit� qu'� l'abri de la v�g�tation. Un court m�trage qui est tomb�e dans l'exotisme et a ressuscit�, � l'instar de certains films alg�riens diffus�s en France, l'imaginaire eurocentrique dans son approche de la question de l'amour et de la relation entre l'homme et la femme dans notre soci�t�. Une relation que le r�alisateur de La parade de Taos a r�duite � un acte bestial... dans une for�t. L'�uvre, de la r�alisatrice Sonia Ahno, quant � elle, intitul�e Uzzu qui signifie fleurs en tamazight, est l'histoire d'un groupe d'�tudiants r�unis au pied d'un mimosa en Kabylie qui abordent la question de l'amour dans la soci�t� dans les r�gions de Kabylie. Un regard int�ressant sur une probl�matique socioculturelle complexe dans une soci�t� o� perdure un conflit entre tradition et modernit�. Pour sa part, la jeune r�alisatrice Drifa Mezenner, originaire du quartier populaire de Kouba, fief des islamistes durant les ann�es 1980 et 1990, s�est inspir�e dans son documentaire intitul� J'ai habit� l'absence deux fois,de l'histoire de son fr�re Sofiane parti en 1992 en Angleterre. La jeune r�alisatrice, la vingtaine environ, graphiste de son �tat, a explor�, � travers le parcours de son fr�re, les 20 derni�res ann�es de l'histoire alg�rienne et le refoulement des ann�es de �la guerre civile�. Ce n'est pas seulement sa famille qui est touch�e, mais tout son quartier qui a �t� touch� par le d�part massif des jeunes vers l'Europe. Ceux qui restent subissent la douleur d'un exil int�rieur, mais aussi le manque de ceux qui sont partis. Mezenner, avec un r�cit cin�matographique simpliste et r�ducteur, a essay� peut-�tre, faute de ne pas avoir v�cu ou vu en raison de son �ge la d�cennie noire et l'�poque des �gorgeurs d'enfants, de faire table rase de ces ann�es dures en les qualifiant de vrai gouffre et en faisant abstraction de certaines choses positives qui ont �t� faites depuis 1992 dans certains domaines dans l'Alg�rie d'aujourd'hui et de demain qu'il faut la construire et non la r�duire � certains clich�s pour satisfaire l'imaginaire de certains nostalgiques et d'une presse de l'Hexagone. Notons enfin que les projections ont �t� suivies d�un d�bat avec les jeunes r�alisateurs : Drifa Mezenner et Amine Sidi Boumedi�ne qui ont tir� profit de leur pr�sence dans la cit� phoc�enne pour dresser un tableau noir sur le cin�ma national et leur refus cat�gorique d'avoir des subventions du minist�re de la Culture en Alg�rie.