Constat n Les journées cinématographiques d'Alger, du 3 au 7 octobre, ont relancé la question du scénario en Algérie, d'autant plus que celui-ci suscite, depuis quelques années, débats et réflexions. Nombreux sont les professionnels du cinéma et de l'audiovisuel qui constatent que l'absence de qualité dans le produit filmique est due, en fait, à une défaillance dans le texte. Interrogé sur la façon d'améliorer la qualité du scénario, Salim Aggar, président de l'association A nous les écrans, organisatrice des journées, dira : «participer aux ateliers d'écriture, écrire et surtout lire des livres, beaucoup de livres», et d'expliquer : «en lisant certains scénarios qui ont été soumis au concours, j'ai remarqué qu'il y a une réelle volonté de création, mais ça manque souvent d'originalité.» «C'est toujours les mêmes thèmes qui reviennent, les Harraga, l'amour et l'injustice sociale», a-t-il poursuivi, et d'ajouter : «il faut regarder les films des autres s'inspirer d'histoires universelles et les adapter à notre société.» Il a, ensuite, étayé son raisonnement : «j'ai vu un film sud-africain, qui parlait d'extraterrestres parqués comme des noirs dans des ghettos : 'Disctrict 8'. Le film a eu un succès international. Le réalisateur, un scénariste sud-africain, n'en aurait jamais eu l'idée, s'il n'avait pas vu le film de Rolland Emerich 'Independence Day'. Ce dernier est Allemand et a été influencé par le cinéma américain. Aujourd'hui, on ne sait même pas raconter une histoire algérienne simple, on fait des films sur les harragas parce qu'il y a matière dans les médias. Aujourd'hui nous sommes incapables de créer des sujets originaux parce que nous manquons d'imagination et de création.» En effet, nous ne sommes même pas en mesure de composer un sujet original, sortant de l'ordinaire, et de le développer de manière à susciter l'intérêt du public. Nous sommes incapables de raconter une histoire. Cela revient à dire que nous nous trouvons dans l'incapacité d'écrire un bon scénario, habilement ficelé, consistant et agencé d'une manière distinctive, appropriée, mesurée et suivant un raisonnement possible et concevable. C'est-à-dire un texte abouti et convaincant. Nous n'avons, d'ailleurs, qu'à voir les feuilletons qui passent à la télévision, des produits au contenu creux et dénué de tout élément capable de conférer à l'histoire vraisemblance et crédibilité. D'autres professionnels du cinéma, à l'instar du critique Mohamed Bensalah, estiment que si le produit scénaristique est de piètre qualité, c'est parce que l'écriture en soi est aussi pauvre que faible et limitée. Cela rend le texte insuffisant. En d'autres termes, ceux qui écrivent ne possèdent ni la technique, ni le vocabulaire, ni même le rythme. En somme, ils sont dépourvus d'imagination et d'originalité. Sliman Benaïssa, à la fois homme de cinéma et de théâtre, déplore, pour sa part, l'absence d'une vocation scénaristique. «avant, le scénariste était à chercher du côté des romanciers et des hommes de théâtre, alors qu'aujourd'hui, c'est tout autre chose. C'est plus le réalisateur qui écrit lui-même le texte.» Ainsi, les nouveaux réalisateurs, n'ayant aucune connaissance ou formation ni même maîtrise en la matière, s'autoproclament d'emblée scénaristes. l Un concours national de scénario, qui a rassemblé plus de 80 textes consacrés entièrement aux courts métrages, a été lancé par l'association des réalisateurs indépendants A nous les écrans, au mois de mai dernier. Avec le soutien du ministère de la Culture et en clôture des Journées cinématographiques d'Alger, l'association a remis les prix du Concours national du meilleur scénario.Le prix du meilleur scénario de long métrage est revenu à Meriem Menoughi pour son scénario ‘Harga Madoumch'. Le prix d'encouragement pour le meilleur scénario de long métrage a été décerné à Zoubida Babahi pour son scénario ‘Délice d'Abysse'.Le prix du meilleur scénario court métrage a été attribué à Yasmine Chouikh ‘El-Djin'. Quant au prix d'encouragement pour le meilleur scénario court métrage, il est revenu à Abdelkrim Tazaroute ‘Un été 42'. S'agissant du prix d'encouragement pour le meilleur scénario court métrage, il est revenu à Drifa Mezener pour ‘Mountassaf Tarik', celui pour le meilleur scénario court métrage a été décerné à Yssad Adelaziz pour son scénario ‘La dame d'internet', et celui pour le meilleur scénario du documentaire, à Salima Aït Mesbah pour le scénario ‘la Miraculée'. Enfin, le prix du meilleur scénario de documentaire a été décerné à Mohamed Magani pour son scénario ‘le rêve irlandais'. (Le lauréat a gagné un micro-ordinateur portable).