Une journ�e bien particuli�re que celle du 10 mai � Oran, puisqu�elle �tait entour�e de confusion et de contradiction. Une journ�e ordinaire o� les Oranais vaquaient � leurs t�ches quotidiennes, et rien n�indiquait qu�il y avait un vote. Si certains affirment avoir choisi l�abstention, au lieu de donner leurs voix � des personnes qui leur sont inconnues et incomp�tentes, qui ne sont pas parvenues � les convaincre durant la campagne �lectorale, d�autres se disaient �oblig�es� par devoir d�aller voter, quitte � d�poser un bulletin vide n�ayant pas confiance en cette longue liste de noms interminable et dont la plupart sont m�connus. Si � 10 heures on annon�ait un taux de participation de l�ordre de 3,01%, ce chiffre passera rapidement en deux heures � 13,92%. Puis vers 16 heures, on annonce le taux de 26,57%. Un chiffre qui semblait stagner en raison d�une timide affluence, ce qui a n�cessit� un effort suppl�mentaire de l�administration qui a eu recours � des v�hicules sillonnant les art�res de la wilaya en appelant la population � travers les hauts-parleurs � aller voter. �Votre vote est important, vous avez eu les assurances du pr�sident de la R�publique lors de son dernier discours (celui du 8 Mai) o� il a affirm� que c�est l�heure du changement, venez voter�. Ces appels au vote faisaient bien sourire les passants qui ne semblaient ni s�duits ni convaincus. A 18 heures, on annonce un taux de participation de 33,33 % pour atteindre un chiffre officiel et d�finitif de 44,26%. Des d�passements et des altercations entre des repr�sentants de partis ont �t� signal�s �a et l� et des plaintes ont �t� d�pos�es, sans que cela constitue de graves d�passements. Si certains parlent de tentatives d�influencer les �lecteurs � faire un choix pr�cis, d�autres affirment que des �lecteurs auraient per�u de l�argent pour choisir une liste, un parti. Ceux qui affirment avoir vot� sans se laisser influencer ont pr�f�r� choisir �les anciens, les partis connus, car les autres on ne les conna�t pas et ne semblent pas des habitu�s de la politique, alors autant voter pour ceux qu�on conna�t�, disent-ils. Un vote sans r�elle conviction, puisqu�aucune des personnes que nous avons rencontr�es ne semblait convaincu d�avoir fait le bon choix, seule l�id�e du devoir accompli semblait conforter leur choix d�avoir particip� � ces l�gislatives. Quant aux abstentionnistes, ce vote �du devoir� les a davantage confort�s dans leur choix du boycott, car pour eux, le devoir passe par un choix convaincu et convaincant.