Les Alg�riens ont rendu un nouvel hommage � Maurice Audin. A la place qui porte le nom de ce martyr, pour la cause de l�ind�pendance alg�rienne, une plaque comm�morative a �t� inaugur�e, il y a quelques jours, en pr�sence du maire d�Alger, du ministre de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, d�Yvette Maillot, la s�ur d�Henri Maillot, de Felix Colozzi et de Mohamed Rebah, l�auteur du livre Des chemins et des hommes. Sur cette plaque en fa�ence, on voit un portait de Maurice Audin et sa biographie �crite en arabe et en fran�ais. En juin 2011, avait eu lieu la projection, � la cin�math�que d�Alger, du film documentaire Maurice Audin, la disparition de Fran�ois Demerliac. Maurice Audin a �t� arr�t� � son domicile par l�arm�e coloniale le 11 juin 1957. Une sourici�re �tant install�e dans l'appartement de la famille Audin � Alger, Henri Alleg, ancien directeur du journal Alger r�publicain auteur du livre La Question, y est arr�t� le lendemain. Il est le dernier civil � l'avoir vu vivant. La trace de Maurice Audin est d�s lors perdue pour son �pouse Josette et leurs trois enfants. Selon l'arm�e fran�aise, Maurice Audin se serait �vad�. Mais selon une enqu�te de l'historien Pierre Vidal-Naquet qui �crit, en mai 1958, dans la premi�re �dition de L'affaire Audin, que l'�vasion �tait impossible, Maurice Audin est mort au cours d'une s�ance de torture. Josette Audin et l�Association Maurice Audin (France) demandent depuis 55 ans que la v�rit� sur cette affaire soit officiellement �tablie. La pr�sence d�Yvette Maillot � la c�r�monie de la place Audin � Alger, nous rappelle le sacrifice de son fr�re l'aspirant Maillot. N� � Alger en 1928, Henri Maillot fut, comme Maurice Audin, un militant du Parti communiste alg�rien et a travaill� au quotidien Alger r�publicain. La r�pression qui frappa les musulmans dans le Constantinois, apr�s le 20 ao�t 1955, marqua profond�ment Henri Maillot. En 1956, il est affect� au 57e bataillon de tirailleurs de Miliana. Le 4 avril 1956, il d�serte et d�tourne un camion d'armes et de munitions pour rejoindre les combattants pour l�ind�pendance de l�Alg�rie. Quelques jours plus tard, il adresse aux r�dactions des journaux fran�ais une lettre dans laquelle il a �crit notamment : �Au moment o� le peuple alg�rien s'est lev� pour lib�rer son sol national du joug colonialiste, ma place est aux c�t�s de ceux qui ont engag� le combat lib�rateur.� Il sera pris vivant le 5 juin 1956 lors d�une bataille dans la r�gion d�Orl�ansville (aujourd�hui Chlef). Apr�s deux heures de torture, il sera abattu, selon les t�moignages recueillis plus de quarante ans apr�s, par Serge Kastell pour son livre Le Maquis rouge. L'aspirant Maillot et la guerre d'Alg�rie, 1956, les militaires avaient somm� Maillot de crier : �Vive la France !� et il a cri� �Vive l�Alg�rie ind�pendante !�, en tombant sous les balles. Quant � Felix Colozzi, on pr�f�re le laisser lui- m�me raconter : �J�ai �t� incarc�r� � Serkadji le 20 novembre 1956. J�ai pu me rendre compte des ex�cutions. C��tait affreux. Les portes qui claquent � l�aube. L�angoisse. Les youyous qui fusent de La Casbah. Nous on criait : Assassins ! Criminels ! Tahia El Djaza�r ! Un jour, la situation �tait tellement intenable qu�ils ont fait entrer des CRS dans la prison pour nous tabasser. J�ai �t� transf�r� � Maison- Carr�e dans l�isolement o� j�ai retrouv� le fameux lieutenant Touati, Abdallah Fadel, Bitat, Ferhat... A la fin 1957, on est transf�r� � Lamb�se jusqu�� octobre 1959. L�bas, c��tait �pouvantable. Il y avait des choses que je ne pardonnerai jamais.�