La projection du film documentaire Maurice Audin, la disparition de Fran�ois Demerliac, mardi � la Cin�math�que alg�rienne � Alger, a eu lieu en pr�sence d�un nombreux public d�Alg�riens et de Fran�ais. �L� Alg�rie comm�more aujourd�hui le 54e anniversaire de la disparition d�un de ses glorieux enfants : Maurice Audin. La R�publique alg�rienne reconnaissante a donn� son nom � l�une des places centrales d�Alger qui, avant, portait le nom du mar�chal Lyautey. Maurice Audin, notre fr�re de lutte, est toujours vivant dans nos c�urs. Le film que vous allez voir est sorti � Paris, il y a une ann�e�, avait rappel� Mohamed Rebah, ancien �l�ve de Maurice Audin et auteur du livre Des chemins et des hommes sur la guerre de Lib�ration nationale. �Fran�ois Demerliac aurait bien voulu �tre l� aujourd�hui avec nous mais des contingences familiales et professionnelles l�ont emp�ch� de venir � Alger�, a-t-il ajout�, tout en lisant � l�assistance le message envoy� par le cin�aste fran�ais. Le film commence par le t�moignage de Josette Audin. D�autres t�moins sur la m�me affaire � diff�rentes �tapes se succ�deront, notamment Mohamed Rebah, Madjid Azzi, Henri Alleg, Pierre Vidal-Naquet, Djoudi Attoumi, Nicole Dreyfus, Robert Badinter, etc. 1957, c�est la bataille d�Alger face au g�n�ral Massu et ses paras. Maurice Audin, jeune math�maticien de 25 ans, membre du Parti communiste alg�rien (PCA), est arr�t� le 11 juin par les parachutistes. Sa femme Josette et ses trois enfants ne le reverront jamais. Une sourici�re �tant install�e dans l'appartement de la famille Audin, Henri Alleg, ancien directeur du journal Alger r�publicain et auteur de La questiony est arr�t� le lendemain. A l'exception des militaires, il est le dernier homme � l'avoir vu vivant (le 12 juin). Le documentaire de Fran�ois Demerliac entrecroise des t�moignages de protagonistes alg�riens et fran�ais : historiens, avocats, militants pour l�ind�pendance de l�Alg�rie, militaires fran�ais, etc. S�appuyant aussi sur les recherches de l�historien Pierre Vidal-Naquet, il m�le documents (archives film�es, journaux, livres�) et sc�nes de reconstitution pour d�noncer, notamment, la torture pratiqu�e en Alg�rie � l��poque des �pouvoir sp�ciaux� donn�s � l�arm�e fran�aise. Selon la version de l'arm�e fran�aise, Maurice Audin se serait �vad� en sautant de la jeep qui le transf�rait de son lieu de d�tention. Comble du cynisme, un militaire est all� jusqu'� annoncer �la bonne nouvelle� � Josette Audin, alors qu�il savait que le prisonnier �tait mort. Selon une enqu�te de Pierre Vidal-Naquet, l��vasion �tait impossible (il l�a �crit en mai 1958 dans la premi�re �dition de L�affaire Audin). Le jeune militant pour l�ind�pendance alg�rienne est, en r�alit�, mort le 21 juin 1957, au cours d�une s�ance de torture. Le combat de sa femme et de ses enfants continue jusqu'� aujourd�hui. En juin 2007, Josette Audin �crit au pr�sident de la R�publique fran�aise, r�cemment �lu, pour lui demander que soit �clairci le myst�re de la disparition de son mari et pour que la France assume sa responsabilit� dans cette affaire. Le 1er janvier 2009, sa fille, Mich�le, refuse le grade de chevalier de la L�gion d'honneur au motif que le pr�sident n'avait pas donn� suite � la demande de sa m�re ni m�me r�pondu � sa lettre.. Quant � l���vad� ou �disparu� Maurice Audin, il repose quelque part dans cette terre alg�rienne pour laquelle il a sacrifi� sa jeunesse et sa vie. Des Alg�riens et des Fran�ais, ensemble dans la salle mardi, ont applaudi le film de Demerliac, produit par Chaya Films en coproduction avec Virtuel. Kader B. T�moignage de Josette Audin (23 novembre 1957) �Mon mari a �t� �trangl� le 21 juin 1957 au centre de tri de la Bouzar�ah, � El- Biar, au cours d'un interrogatoire men� par son assassin, le lieutenant Charbonnier, officier de renseignements du 1er RCP, qui tentait vainement d'obtenir de Maurice Audin des renseignements sur l'organisation clandestine du Parti communiste alg�rien. Le crime fut commis au su d'officiers sup�rieurs qui se trouvaient soit dans la chambre des tortures, soit dans la pi�ce attenante. Il s'agit du colonel Trinquier, alors adjoint du colonel Godard, du colonel Roux, chef du sous-secteur de la Bouzar�ah, du capitaine Devis, officier de renseignements attach� au sous-secteur de la Bouzar�ah, et qui avait proc�d� par ailleurs � l'arrestation de mon mari, du commandant Aussaresses, du commandant de la Bourdonnaie. Le g�n�ral Massu a �t�, peu apr�s, inform� personnellement de cet assassinat, baptis� accident, par les officiers qui se sont rendus � son bureau de l'�tat-major. C'est dans le bureau du g�n�ral que fut r�gl�e la mise en sc�ne de la pr�tendue �vasion de Maurice Audin. Maurice Audin a �t� imm�diatement inhum� � Fort-l'Empereur en pr�sence du colonel Roux et du lieutenant Charbonnier qui l'assistait. C'est le chef de bataillon Le Mire, chef du 2e Bureau de la zone alg�roise, qui, �par ordre du g�n�ral Massu�, signait et faisait diffuser, trois jours apr�s la pr�tendue �vasion, un bulletin de recherches au sujet duquel la commission de sauvegarde a d�clar� qu'il existait deux versions diff�rentes sous le m�me num�ro 62.36.2 S�.