Alors que la famille de l��ducation et le pays tout entier vivront, d�s la semaine prochaine, au rythme des divers examens de fin d�ann�e scolaire, ne voil�-t-il pas que la toute prochaine rentr�e scolaire s�annonce d�ores et d�j� compromise et s�rieusement, avec le boycott, depuis le 16 mai dernier, par les proviseurs et censeurs, du principal de leurs missions administratives. M. Kebci - Alger (Le Soir)- Les deux corps constituant les deux des principaux maillons de la large famille de l��ducation sont, en effet, en col�re et ils le font savoir de la plus bruyante des mani�res. La loi n�08/315 du 16 avril dernier portant projet de statut particulier du personnel de l��ducation est derri�re ce courroux en ce sens qu�il consacre, selon plus d�un d�entre eux, rencontr�s hier, � l�occasion du sit-in qu�ils ont tenu devant l�annexe du minisit�re de l�Education nationale, � Alger, �une injustice caract�ris�e�. Une manifestation publique qui vient en appoint � celles d�j� tenues trois fois de suite devant les directions de wilaya de l��ducation. Par injustice, Noui Benberghout, le responsable de la Coordination nationale des proviseurs et censeurs, affili�e � l�UNPEF, fait r�f�rence au fait que le poste de proviseur soit class� au m�me niveau que celui du professeur-formateur, soit � la cat�gorie 16, ceci au moment o�, et c�est encore plus aberrant, le censeur est class� � deux �chelons plus bas, soit � la cat�gorie 14. Et dire, soutiendra notre interlocuteur, qu��aussi bien le proviseur que le censeur ne peuvent acc�der � ces postes, une promotion pour eux, qu�apr�s avoir accumul� une vingtaine d�ann�es d�exp�rience comme enseignants avec en sus pour le premier poste, un concours et un stage d�une ann�e et un m�moire de fin de stage�. �Et cela sans s�apesantir sur les responsabilit�s aussi bien �ducatives qu�administratives que ces deux postes sugg�rent�, poursuivra notre interlocuteur pour qui �c�est le renversement des valeurs puisque devenir censeur ou proviseur relevait jusque-l� d�un souhait que nourrissait chaque professeur en ce sens qu�il constituait une promotion qui se mue malheureusement en punition avec ce projet de loi�. D�tail que la d�l�gation de Tizi-Ouzou � ce sit-in d�une heure ayant rassembl� pr�s d�un demi millier de proviseurs et de censeurs venus de plusieurs wilayas du pays n�a pas manqu� d�illustrer la cons�quence in�vitable dans un tout proche avenir. �Au train o� vont les choses, les postes de proviseur et de censeur deviendront vacants et ne trouveront pas preneurs. Vivement le retrour aux postes de professeur�, pouvait-on lire, en effet, sur une banderole que les manifestants de la wilaya de Tizi-Ouzou ont brandie. �Et il est � craindre que cette profession de foi se concr�tise si jamais ce projet de loi venait � �tre publi� dans le Journal officiel et donc pr�t � �tre appliqu�, avertit Benberghout. Celui-ci brandira une autre menace : celle de la prochaine rentr�e scolaire qui risque, si jamais rien n�est fait d�ici l�, pour mettre de l�ordre dans la hi�rarchie de la famille �ducative qui voudrait que, dira-t-il, �le proviseur soit le mieux class�, suivi du censeur puis des enseignants et des autres corps, d��tre s�rieusement hypoth�qu�e�. Comment ? Les deux corps font, en effet, et depuis le 16 mai dernier, l�impasse sur bien de missions administratives que leurs statuts leur conf�rent. A l�image des conseils des classes, d�orientations et d��valuation aussi bien des enseignants que des autres travailleurs, ceci en plus de la rupture de tout contact d�avec les directions de l��ducation de wilaya. �A l�exception de certaines missions comme les certificats de scolarit� et de travail, pr�cisera notre interlocuteur qui tiendra � souligner qu�il n�y a aucun motif de souci concernant le bac dont les �preuves d�marrent dimanche prochain puisque, dira-t-il, l�examen b�n�ficiera de l�implication comme de coutume des deux corps.� Ce qui ne manquera pas d�influer in�vitablement et consid�rablement sur la pr�paration de la rentr�e scolaire de septembre prochain, si, bien entendu, les choses ne changeront pas d�ici l�. Et pas qu�au niveau du cycle secondaire uniquement puisque, par effet d�entra�nement, les autres paliers (le moyen et le primaire) seront affect�s par cette grogne. Et pour ne pas en arriver l�, la Coordination nationale des proviseurs et censeurs a interpell� le premier magistrat du pays � travers une lettre remise hier � un responsable du minist�re de l�Education nationale qu�il a re�ue � l�occasion du sit-in d�hier. Une manifestation lors de laquelle, les nombreux pr�sents n�ont pas manqu� de tirer � boulets rouges sur leur ministre de tutelle qu�ils ont invit�, sous le sceau de la d�rision, � partir, apr�s 20 ans de �loyaux services� rendus au secteur.