Il est des th�mes, m�me d�clin�s en �uvre de fiction qui ne laissent pas indiff�rent, charriant des d�bats non d�nu�s de passion. Et Hamid Grine, puisque c�est de lui qu�il s�agit, d��veiller un sujet au-del� m�me du cachet purement litt�raire de l��uvre en abordant de fa�on tr�s originale dans son roman Camus dans le narguil� (parfum d�absinthe), le rapport souvent complexe entre ce dernier et l�Alg�rie. Invit� de l�Institut de France � Constantine dans le cadre du cycle : �Une �uvre, un auteur�, le journaliste �crivain Hamid Grine �tait dimanche soir � la rencontre de son public et ses fans pour parler de son �uvre. Un public envers lequel, affirme d�embl�e Hamid Grine, �redevable d�une lourde responsabilit�. Puisque, explique-t-il, �on �crit sans saisir la port�e de ce qu�on �crit et puis, �paf� ! le livre rencontre du succ�s. Et quand je vois quelqu�un me dire que le livre a chang� ma vie, m�a emp�ch� de me suicider, je dis que l��crivain au-del� de ses capacit�s de narrateur, de p�dagogue ou d�enchanteur, a souvent une lourde responsabilit� qu�il ignore.� �Une responsabilit�, estime, en fait l�auteur des Ombres furtives que l��crivain se doit, malgr� lui, de justifier. Parce qu�elle lui est souvent pr�t�e par les lecteurs qui voient en lui ce que lui-m�me ne voit pas.� Camus dans le narguil�, sorti dans les librairies en France en 2011 sous le titre Camus dans le narguil�, le roman, �Un parfum d�absinthe�, �pilogue le directeur de l�IF, a non seulement, connu un �succ�s d�estime � et a re�u une bonne critique, mais a suscit�, au-del� du caract�re purement litt�raire de l��uvre, et ceci de par l�importance de la probl�matique qu�il traite, un d�bat d�id�es non d�nu� de passion. La question qui justifie ce roman, explique Hamid Grine, se d�cline comme suit : �L�engagement des �crivains Alg�riens, � l�instar des Mouloud Feraoun, Kateb Yacine, Jean El Mouhoub Amrouche, Dib, Jean S�nac (�) par rapport � Camus.� un auteur envers qui, nous Alg�riens �nous avons la f�cheuse tendance � �tre tr�s exigeants. Alors que les postions de ce dernier sont tr�s claires. Aussi, dire de Camus qu�il �tait un saint, un anticolonialiste serait faux.� �Camus n�a jamais �t� un anticolonialiste. C��tait un colonialiste de bonne volont�. Un humaniste qui a condamn� la r�pression, la mis�re dans la Kabylie mais jamais le colonialisme. C�est fou ce que peut susciter Camus comme pol�miques et comme controverses.� Et de citer comme exemple pour �tayer son argumentaire la cassure qu�est s�est produite entre ce dernier et les �crivains Jean El Mouhoub et Jean S�nac sur cette question. Aussi, il se pose la question : �Pourquoi l�on n�est pas exigeant avec nos �crivains.� S�entend par ceci, l�exercice d�un droit d�inventaire s�agissant de leur position et leur engagement par rapport au colonialisme. Notons que cette approche a valu � l�auteur, qui ne manquera pas de le souligner des �remarques, voire des attaques�. Ainsi, tout en se gardant de porter des �jugements, de mettre en question le nationalisme des �crivains ou encore leurs talents litt�raires av�r�s, Hamid Grine croit qu�on peut exercer, cinquante ans plus tard, nos facult�s d�analyse et par la m�me un droit d�inventaire�. L�exp�rience journalistique de l�auteur, qui a publi� 7 livres sur le sport, notamment Lakhdar Belloumi, un footballeur Alg�rien, n��tait pas en reste. Sur ce sujet passionnant, et les raisons qui l�ont conduit � embrasser durant des ann�es la carri�re de journaliste sportif, m�me s�il estime qu��il n��tait pas un journaliste sportif au sens strict du terme�, il dira : �J�ai choisi le sport parce qu�� l��poque, je pouvais m�exprimer librement et faire de la critique. Je ne risquais ni la censure ni la prison. Je l�ai choisi par commodit�. Aussi, il estime que �le journalisme sportif est un exercice des plus difficiles o� l�erreur n�est pas permise et o� l��crit est scrut� par le lecteur � la virgule pr�s�. L�auteur de Cueille le jour avant la nuit paru en 2005, un essai philosophique o� il d�cline les philosophes qui ont fa�onn� sa mani�re de penser et l�ont aid� � vivre, ne manque pas de se r�f�rer aux axiomes de ces penseurs dans l�argumentaire et l�anecdote. Laur�at de plusieurs prix et r�compenses dont la Plume d�or des journalistes, unique journaliste � l�avoir d�croch� de son vivant, Hamid Grine, qui a fait montre d�une grande disponibilit�, a �galement abord� lors de sa conf�rence d�autres questions telles que le structuralisme dans l��criture, son exp�rience dans la presse marocaine, dans la vie �conomique et ses d�boires avec la DST.