P�nurie ou pas p�nurie de m�dicaments et autres consommables m�dicaux ? C�est � un v�ritable dialogue de sourds que nous convient tutelle et divers personnels de la sant�, le tout sous forme d�une guerre �lexicale� qui voile mal l�incomp�tence des uns et les int�r�ts colossaux, des autres. M. Kebci � Alger (Le Soir) - Le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re, qui ne veut toujours pas entendre parler de �p�nurie�, pr�f�re d�autres substituts lexicaux mieux indiqu�s pour camoufler les �d�r�glements� criants dans la cha�ne de distribution du m�dicament. Ce que, d�ailleurs, le tout nouveau directeur de la pharmacie et des �quipements au niveau du d�partement d�Ould-Abb�s a, une fois de plus, ressass�, hier, devant les professeurs- docents, r�unis � l�initiative du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, au CHU Mustapha- Pacha d�Alger pour, justement, discuter de cette p�nurie. M. Khaldi a �voqu� une �tension� sur le m�dicament, mettant cela sur le compte de la nouvelle r�glmentation r�gissant la distribution des m�dicaments. Une tension dont les importateurs semblent �tre le parfait �bouc �missaire�, ceux-ci �tant accus�s de �ne pas avoir jou� le jeu en attendant que la PCH importe ses 50% pour daigner, enfin, en faire de m�me, et se renseigner sur les m�dicaments d�j� import�s�. Des importateurs dont certains ont �t� mis en demeure de se ressaisir au moment o� d�autres se sont vu dessaisir de leurs agr�ments. Aussi, cette p�nurie, qu�on �vite de reconna�tre officiellement, n�est-elle pas due, selon l�ancien directeur du CPMC, au fait que certains m�dicaments produits localement ne couvrent pas les besoins alors que leur importation �tait suspendue pour encourager la production nationale. D�o�, dirat-il, le recours � leur importation de nouveau, avec toutes les lenteurs qu�engendre la proc�dure administrative. Une proc�dure avec son corollaire, le code des march�s publics, que les professionnels consid�rent comme inappropri� pour le secteur sensible de la sant� de par ses sp�cificit�s en ce sens que le traitement des maladies ne peut aller de pair avec les p�nuries, aussi courtes soient-elles. Cela dit, M. Khaldi �corchera indirectement les directeurs des h�pitaux dont les pr�visions en termes de besoins en m�dicaments et autres consommables seraient �labor�es � l�aveuglette. Il se voudra, n�anmoins, plus rassurant en affirmant que d�s aujourd�hui (hier, ndlr), et ce, jusqu�� la prochaine rentr�e sociale, les m�dicaments seront disponibles en quantit�s suffisantes. Mais concernant les consommables, M. Khaldi, tout en prenant acte de leur manque cruel, reconna�t l�impuissance du d�partement � venir � bout de cette p�nurie. Bien entendu, sans omettre de se justifier en �voquant une multitude de produits. Des produits dont la qualit� douteuse a �t� relev�e par un intervenant, s�interrogeant sur l�int�r�t � importer � moindre co�t des consommables quand le praticien en jette trois � quatre pour enfin d�nicher un plus ou moins utilisable. Et tout cet argumentaire du proche collaborateur du ministre de tutelle n�a pas �t� pour convaincre les professeurs et docents qui, � l�unisson, r�clament l�intronisation � la t�te du secteur de cadres gestionnaires et non de m�decins. Tout comme un bon footballeur n�est pas forc�ment un bon entra�neur, un m�decin ou m�me un professeur aussi �m�rites soient-ils ne sont pas de facto de bons gestionnaires, semblent sous-entendre les propos de plus d�un. �Le minist�re continue dans le d�ni le plus total, en ignorant la r�alit� d�une p�nurie criante�, affirmera le Pr Djidjeli, secr�taire g�n�ral du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, qui dira interpeller directement le premier magistrat du pays � ce sujet. Notre interlocuteur interlocuteur soutiendra que le conclave d�hier se veut comme une mani�re pour ses confr�res et cons�urs de se faire le porte-voix des malades qui sont les seuls � souffrir de cette p�nurie. Une r�alit� que nous avons, du reste, v�rifi�e et on ne peut plus amplement, lors d�une vir�e au service d�oncologie p�diatrique du CPMC. Les m�res de deux enfants malades avouent s��tre elles-m�mes d�brouill� des m�dicaments en Tunisie et en France. �Nous pensons aux parents de malades hospitalis�s qui ne peuvent se permettre ce luxe�, l�che, am�rement, l�une d�elles, pharmacienne de profession. Avant qu�une infirmi�re ne profite de notre pr�sence pour faire part de l�absence, pratiquement chaque jour, d�un m�dicament quand ce ne sont pas deux ou trois, voire plus. Elle voudra pour preuve le manque, hier, de la M�thotrexide et du Carbopaltine, entre autres. Pour le Pr Djidjeli, il est �anormal qu�au moment o� le pays r�serve annuellement la colossale somme de 3 milliards de dollars pour l�importation du m�dicament et consommables, ceux-ci viennent � manquer�. C�est tout l�enjeu de ce march� juteux qui int�resse au plus haut point et que la �gu�guerre � lexicale livr�e ces jours-ci n�est pas en mesure d�occulter.