Par Hassane Zerrouky En moins de deux semaines, Fran�ois Hollande a re�u le pr�sident de l�Union africaine (UA), le B�ninois Boni Yayi, puis lundi dernier le pr�sident nig�rien Mahamadou Issoufou. Il a �t� question de la situation dans le nord du Mali, jug�e inqui�tante par Paris et ses interlocuteurs africains. �Il y a une intervention ext�rieure qui d�stabilise le Mali et qui installe des groupes dont la vocation est une intervention qui va bien au-del� du Mali, en Afrique et peut-�tre au-del�, a d�clar� le chef de l�Etat fran�ais. Lequel a assur� que la France et ses alli�s appuieront la r�solution qui sera pr�sent�e par la C�d�ao (Communaut� �conomique des Etats de l'Afrique de l�Ouest) et l�Union africaine, au Conseil de s�curit� de l�ONU, si une intervention militaire �tait d�cid�e et qu�elle apportera un soutien logistique. Dans cette affaire, la politique de la France de Fran�ois Hollande se d�marquerait-elle de celle de son pr�d�cesseur Nicolas Sarkozy ? Sans doute. Car selon le Nouvel Observateur-dat� du 12 avril, le Mouvement de lib�ration de l�Azawed (MNLA), qui a pris le contr�le du Nord Mali pour y �tablir un Etat ind�pendant, a �t� grandement aid� dans son entreprise par la Mauritanie du pr�sident Ould Abdel Aziz. Laquelle, indique l�hebdomadaire, lui a fourni une aide mat�rielle (des �quipements militaires) et un soutien logistique, et ce, en plus des armes r�cup�r�es par les rebelles touareg dans les arsenaux de feu Mouamar Kadhafi. Outre que le MNLA dispose d�un bureau � Nouakchott, certains de ses repr�sentants �sont re�us � plusieurs reprises au Quai d�Orsay�, relate le Nouvel observateur. �Une simultan�it� qui ne doit, sans doute, rien au hasard. La Mauritanie, grande alli�e de la France dans la r�gion, n�aurait pas pr�t� main-forte aux ind�pendantistes touareg, sans l�aval, m�me tacite, de son mentor�, ajoute l�hebdomadaire, selon qui, Paris et Nouakchott, inquiets par l�activisme d�Aqmi, consid�raient alors les rebelles de l�Azawed comme �tant plus efficaces que le r�gime malien dans la lutte contre la n�buleuse djihadiste dans le Sahel. Mais toujours est-il que l�irruption sur la sc�ne malienne d�An�ar Dine d�Iyiad Ag Ghali, du Mujao (Mouvement pour l�unicit� et le djihad en Afrique de l�Ouest qui d�tient les six diplomates alg�riens, avec � l�arri�re-plan une Aqmi qui veille au grain, a chang� la donne et certainement les vis�es non dites de Paris et de ses alli�s de l�Union europ�enne. Lesquels, lors d�une rencontre des responsables europ�ens et am�ricains de s�curit� en Espagne en f�vrier 2010, �taient parvenus � la conclusion que si les Etats sah�liens sont incapables d�assurer la s�curit� dan cette r�gion regorgeant de richesses min�rales et �nerg�tiques, il revenait aux puissances occidentales de s�en charger. Aujourd�hui, il semble que la France de Fran�ois Hollande ait une vision sur le Sahel qui rompt avec celle de Nicolas Sarkozy. Elle se veut plus r�aliste ; elle refuse le d�membrement du Mali. Mais qu�en est-il de l�Alg�rie directement concern�e par une crise qui touche sa s�curit� nationale ? Peut-elle rester en dehors d�une action diplomatico-militaire qui risque de se d�cider sans elle ? Selon Jeune Afrique de cette semaine, l�arm�e alg�rienne serait partie prenante d�une intervention au Nord Mali. Elle n�enverra pas de force terrestres mais apporterait un soutien logistique, a�rien, aux forces de la Ced�ao. Au regard de l�histoire, ce n�est que justice. Car les Maliens � on leur doit bien �a quand on sait que durant la guerre d�ind�pendance, le d�funt pr�sident Modibo Keita a autoris� l�ALN � ouvrir un front dans le Sud malien � attendent beaucoup de l�Alg�rie. Quoi qu�il en soit, chaque jour qui passe voit arriver dans cette r�gion nord du Mali des islamistes arm�s en provenance de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie ainsi que du Nigeria pour �pauler Aqmi dont le chef, l�Alg�rien Abou Zeid, ne prend m�me plus la peine de se cacher. Une r�cente vid�o le montre en train de se balader en toute tranquillit� � Tombouctou. En territoire conquis.