Un pays divisé en deux depuis quelques mois. Un Etat indépendant au Nord que se disputent des groupes islamistes armés. Un problème d'ordre institutionnel mal «réglé» à Bamako. Bref, une situation chaotique qui préoccupe les pays voisins et la communauté internationale. Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, effectue depuis hier une visite de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation de son homologue, Ahmed Ouyahia, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le communiqué laconique des AE précise que le Premier ministre malien est porteur d'un message du président de la République par intérim, Diacounda Traoré, au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Il souligne que cette visite "s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays». Selon le texte des AE, le Premier ministre malien aura des entretiens avec les responsables algériens axés sur «la situation au Mali et au Sahel ainsi que sur l'état de la coopération bilatérale et les perspectives de sa redynamisation et consolidation». Au-delà de l'aspect presque protocolaire que le fait pour les deux gouvernements de se pencher sur l'état des lieux de la coopération bilatérale et les perspectives de la redynamisation et leur renforcement, les deux Etats sont véritablement préoccupés par la situation au Mali et celle du Sahel. A la faveur du coup d'Etat militaire qui a renversé, le 22 mars dernier, le président Amadou Toumani Touré à Bamako, nord du Mali, cette immense région désertique est contrôlée depuis plusieurs mois par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout le mouvement islamiste Ançar Eddine et son allié jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) auquel les mouvements islamistes, le Mujaoa et Boko Haram, prêtent main forte pour asseoir durablement leurs présences dans cette vaste région désertique, lieu de prédilection des trafics en tous genres. La région du Sahel est, elle aussi, le terrain sur lequel opèrent les différents groupes armés que ce soit pour la prise d'otages dans la perspective d'une demande de rançon contre leur libération ou pour la contrebande qui va de la vente d'armes de guerre en passant par le narco-trafic et d'autres fléaux qui minent les efforts de développement socio-économiques des pays de la région. Guerre ou négociation : les deux options sur la table Que faut-il faire pour ramener la paix et la stabilité pour le Nord Mali et dans la région du Sahel ? Cette question sera sans doute l'axe central autour duquel s'articuleront les discussions entre Ahmed Ouyahia et Cheikh Modibo Diarra. Deux options sont sur la table : la lutte contre les groupes armés ou la négociation. La question qui fait débat risque de déborder de son cadre qui intéresse en premier lieu les pays du champ, à savoir le Mali, le Niger, l'Algérie et la Mauritanie. Les autorités algériennes suggèrent un dialogue avec les rebelles du nord du Mali en insistant sur «le règlement de la question du Nord à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles de l'Azawed pour la prise en compte de leurs revendications légitimes, la prise en charge de la question humanitaire et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé» et sur «la nécessité du parachèvement du processus constitutionnel et de consolidation des institutions nationales maliennes, et la recherche d'une solution politique à la question du Nord dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale du pays». Une intégrité mise à mal par la fusion mort-née entre, Ançar Eddine, allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, jihadiste), et le Mnla qui avaient surpris en signant un «protocole d'accord» sur leur fusion au sein d'un « Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad ». Cette entente avait été rejetée par le gouvernement malien, l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine (UA) qui se préparent à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de résolution sur la situation dans le nord du Mali. L'idée d'une intervention militaire dans la région fait son chemin. Le président français,François Hollande, a dit, lundi, redouter l'installation de groupes terroristes dans le nord du Mali, actuellement aux mains de forces touareg et islamistes, et a réaffirmé le soutien de la France à une éventuelle opération militaire africaine pour les déloger. De son côté, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, estime que « si on peut trouver une solution négociée, tant mieux, si on ne peut pas (...), nous serons obligés de recourir à la guerre avec pour objectif de restaurer la démocratie au Mali et de restaurer l'intégrité territoriale au Mali». A moins que le Premier ministre malien estime lui aussi que « l'Algérie a les clés du problème de la crise malienne», tel que l'a avancé l'ex-président français, Nicolas Sarkozy. Des déclarations qui n'avaient suscité, en leur temps, aucune réaction d'Alger qui sans doute ne voulait pas intervenir dans le contexte de la présidentielle française. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, lui aussi a tenu, à quelques nuances près, le même discours. « Nous ne pouvons pas traiter ces questions sans recourir à l'action centrale de l'Algérie », a-t-il indiqué récemment à Alger confiant d'être venu «solliciter l'appui traditionnel de l'Algérie au continent ». Il reste à savoir quelle interprétation sera donnée à «l'action centrale» que pourrait mener l'Algérie dans la crise malienne et sur la situation au Sahel où seraient détenus, par le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) depuis le 7 avril dernier, les 7 diplomates algériens enlevés à Gao. Un pays divisé en deux depuis quelques mois. Un Etat indépendant au Nord que se disputent des groupes islamistes armés. Un problème d'ordre institutionnel mal «réglé» à Bamako. Bref, une situation chaotique qui préoccupe les pays voisins et la communauté internationale. Le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, effectue depuis hier une visite de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation de son homologue, Ahmed Ouyahia, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le communiqué laconique des AE précise que le Premier ministre malien est porteur d'un message du président de la République par intérim, Diacounda Traoré, au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Il souligne que cette visite "s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays». Selon le texte des AE, le Premier ministre malien aura des entretiens avec les responsables algériens axés sur «la situation au Mali et au Sahel ainsi que sur l'état de la coopération bilatérale et les perspectives de sa redynamisation et consolidation». Au-delà de l'aspect presque protocolaire que le fait pour les deux gouvernements de se pencher sur l'état des lieux de la coopération bilatérale et les perspectives de la redynamisation et leur renforcement, les deux Etats sont véritablement préoccupés par la situation au Mali et celle du Sahel. A la faveur du coup d'Etat militaire qui a renversé, le 22 mars dernier, le président Amadou Toumani Touré à Bamako, nord du Mali, cette immense région désertique est contrôlée depuis plusieurs mois par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout le mouvement islamiste Ançar Eddine et son allié jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) auquel les mouvements islamistes, le Mujaoa et Boko Haram, prêtent main forte pour asseoir durablement leurs présences dans cette vaste région désertique, lieu de prédilection des trafics en tous genres. La région du Sahel est, elle aussi, le terrain sur lequel opèrent les différents groupes armés que ce soit pour la prise d'otages dans la perspective d'une demande de rançon contre leur libération ou pour la contrebande qui va de la vente d'armes de guerre en passant par le narco-trafic et d'autres fléaux qui minent les efforts de développement socio-économiques des pays de la région. Guerre ou négociation : les deux options sur la table Que faut-il faire pour ramener la paix et la stabilité pour le Nord Mali et dans la région du Sahel ? Cette question sera sans doute l'axe central autour duquel s'articuleront les discussions entre Ahmed Ouyahia et Cheikh Modibo Diarra. Deux options sont sur la table : la lutte contre les groupes armés ou la négociation. La question qui fait débat risque de déborder de son cadre qui intéresse en premier lieu les pays du champ, à savoir le Mali, le Niger, l'Algérie et la Mauritanie. Les autorités algériennes suggèrent un dialogue avec les rebelles du nord du Mali en insistant sur «le règlement de la question du Nord à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles de l'Azawed pour la prise en compte de leurs revendications légitimes, la prise en charge de la question humanitaire et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé» et sur «la nécessité du parachèvement du processus constitutionnel et de consolidation des institutions nationales maliennes, et la recherche d'une solution politique à la question du Nord dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale du pays». Une intégrité mise à mal par la fusion mort-née entre, Ançar Eddine, allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, jihadiste), et le Mnla qui avaient surpris en signant un «protocole d'accord» sur leur fusion au sein d'un « Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad ». Cette entente avait été rejetée par le gouvernement malien, l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine (UA) qui se préparent à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de résolution sur la situation dans le nord du Mali. L'idée d'une intervention militaire dans la région fait son chemin. Le président français,François Hollande, a dit, lundi, redouter l'installation de groupes terroristes dans le nord du Mali, actuellement aux mains de forces touareg et islamistes, et a réaffirmé le soutien de la France à une éventuelle opération militaire africaine pour les déloger. De son côté, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, estime que « si on peut trouver une solution négociée, tant mieux, si on ne peut pas (...), nous serons obligés de recourir à la guerre avec pour objectif de restaurer la démocratie au Mali et de restaurer l'intégrité territoriale au Mali». A moins que le Premier ministre malien estime lui aussi que « l'Algérie a les clés du problème de la crise malienne», tel que l'a avancé l'ex-président français, Nicolas Sarkozy. Des déclarations qui n'avaient suscité, en leur temps, aucune réaction d'Alger qui sans doute ne voulait pas intervenir dans le contexte de la présidentielle française. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, lui aussi a tenu, à quelques nuances près, le même discours. « Nous ne pouvons pas traiter ces questions sans recourir à l'action centrale de l'Algérie », a-t-il indiqué récemment à Alger confiant d'être venu «solliciter l'appui traditionnel de l'Algérie au continent ». Il reste à savoir quelle interprétation sera donnée à «l'action centrale» que pourrait mener l'Algérie dans la crise malienne et sur la situation au Sahel où seraient détenus, par le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) depuis le 7 avril dernier, les 7 diplomates algériens enlevés à Gao.