L'Espagne championne du monde et d'Europe s'appr�te � affronter la France, ce soir � Donetsk, en quarts de finale de l'Euro-2012, un adversaire qui ne lui a gu�re r�ussi par le pass� et dont la fa�on de jouer suscite une grande m�fiance dans ses rangs. Si le statut de l'Espagne, qui r�ve d'un tripl� historique apr�s ses sacres europ�ens et mondiaux, est sans commune mesure avec celui d'une France qui commence tout juste � rena�tre des cendres de la mutinerie de Knysna, la Roja fait toutefois preuve d'une grande prudence � l'�gard des Bleus. A l'origine de cette attitude r�serv�e, il y a le bilan de l'Espagne face � la France en matches officiels, o� les Bleus totalisent cinq victoires, un match nul... et aucune d�faite. �J'ai grav� une image du Mondial-2006. Nous avions sous-estim� les Fran�ais qui �taient si vieux... C'est une habitude tr�s espagnole de ne pas faire attention aux adversaires�, t�moignait ainsi ces jours-ci le s�lectionneur espagnol Vicente Del Bosque. Et m�me si, depuis, beaucoup d'eau a coul� sous les ponts �jusqu'au fleuve Kalmius qui traverse Donetsk �, l'ambiance �tait ces jours-ci � l'humilit� et � la concentration chez les joueurs espagnols qui s'attendent � un match coriace. �Je pense que la France va �tre un de nos rivaux les plus difficiles sur cette comp�tition�, affirmait ainsi jeudi Javi Martinez. �La France a une mani�re de jouer assez novatrice depuis que (Laurent) Blanc l'a prise en charge. Son jeu est plus bas� sur des combinaisons, des passes courtes qu'avant�, a d�taill� le jeune milieu de terrain. �Lors des deux premiers matches, ils ont eu de bonnes sensations. Lors de leur troisi�me match, elles ne furent pas si bonnes, mais il nous est arriv� la m�me chose face � la Croatie (victoire 1-0)�, a fait remarquer, bien � propos, Martinez. Si l'Espagne a remport� deux de ses trois matches de poule, elle a aussi laiss� entrevoir quelques points faibles. La f�brilit� dont elle a fait preuve face � la Croatie et sa difficult� � marquer (six buts certes, mais dont 4 inscrits � l'Eire, adversaire de moindre calibre) en sont des exemples frappants. Surtout, la phase de groupes n'a pas fait appara�tre un rempla�ant cr�dible � l'attaquant David Villa, rest� � la maison en raison d'une fracture au tibia en d�cembre dernier. En d�pit de ses deux buts marqu�s face aux Irlandais, Fernando Torres peine jusqu'� pr�sent � faire oublier l'absence du meilleur buteur de l'histoire de la Roja. Pour autant, l'Espagne reste la tenante du titre et une s�lection au jeu s�duisant, emmen�e par un Iniesta irr�sistible. A 28 ans, le milieu de terrain du Bar�a est, en effet, dans la forme de sa vie, second� par un Xavi qui, s'il semble �mouss�, n'en reste pas moins une formidable plaque-tournante dans l'entrejeu. Face � de telles armes, �boost�es� qui plus est par l'enjeu et la motivation de surmonter enfin l'obstacle bleu en comp�tition officielle, la France n'a qu'� bien se tenir.