L'Espagne, tenante du titre, tenue en échec par l'Italie en ouverture du groupe C (1-1), n'a plus le droit à l'erreur face à l'Eire, aujourd'hui à Gdansk (20h45), si elle ne veut pas hypothéquer sa place en quarts de finale. Face aux Italiens dimanche, les joueurs de Vicente Del Bosque ont peiné à imposer leur habituelle maîtrise du jeu. Confrontés aux coriaces Irlandais, ils se doivent d'avoir cette fois-ci les idées claires. Car, si les Verts ont mal commencé leur tournoi en perdant sans discussions (3-1) face à la Croatie, ils feront certainement preuve de tout leur légendaire «fighting spirit» face aux champions du monde et d'Europe en titre. Les hommes de Giovanni Trapattoni ont d'ailleurs annoncé la couleur, en disant vouloir s'inspirer du jeu pratiqué par Chelsea en Ligue des champions, pour contrarier les ambitions de jeu de la Roja et pourquoi pas créer la surprise face à une équipe espagnole archi-favorite. Jeudi, Xavi et les siens devront donc s'attendre à une muraille verte leur barrant l'accès aux cages de Shay Given ainsi qu'à des raids lancés ponctuellement en contre-attaque par le danger N.1, Robbie Keane. «Si les Irlandais se replient sur leur but, la clé sera la patience», a déjà pronostiqué Sergio Busquets, milieu de terrain du Barça qui avait justement fait les frais en demi-finale de C1 de la stratégie ultra-défensive «made in Chelsea» (0-1; 2-2). «Si nous pouvions marquer tôt, ce serait parfait, car cela les forcerait à se découvrir», a également observé le milieu récupérateur espagnol mettant paradoxalement le doigt sur une des faiblesses du moment de son équipe. Orpheline du meilleur buteur de son histoire, David Villa, resté à la maison en raison d'une fracture d'un tibia survenue en décembre dernier, la Roja n'a pour l'instant toujours pas trouvé un remplaçant à la hauteur. Contre l'Eire, peu enclin à disputer à l'Espagne la possession de balle, Del Bosque ne devrait pas recourir à la même solution que face à l'Italie, quand il avait choisi d'aligner un milieu supplémentaire, Fabregas, plutôt qu'un avant-centre de métier. Cette fois, l'Espagne devrait donc s'élancer d'entrée de jeu avec une vraie pointe en attaque. Mais l'identité de ce N.9 faisait encore débat mercredi dans l'entourage de la sélection. Pas sûr ainsi que Del Bosque fasse confiance à l'attaquant Torres compte tenu du manque de précision dans la finition dont il a fait preuve face aux Azzurri. Une situation qui laisse la porte entrouverte pour Alvaro Negredo, joueur de surface, ou pour le grand Fernando Llorente, qui serait l'atout le plus indiqué pour battre les défenseurs irlandais dans les airs. Pour le reste, la composition de l'équipe d'Espagne devrait être la même que face à l'Italie: Ramos-Piqué tenteront de faire meilleure figure en charnière centrale, Busquets et Xabi Alonso joueront les sentinelles devant la défense et Iniesta et Xavi dynamiteront, comme à leur habitude, le milieu adverse. Il y a encore moins de changements à prévoir côté irlandais où Trapattoni devrait reconduire le onze choisi pour affronter la Croatie: Given dans les cages, Dunne-St Ledger dans l'axe et Keane pour essayer de tirer les marrons du feu devant.