De notre bureau � Bruxelles Aziouz Mokhtari Le mouvement des forces arm�es a �t� un acteur d�cisif dans l�aboutissement positif de la r�volution dite des �illets. Cependant, les militaires portugais n�ont pas l�ch� le morceau facilement. Loin s�en faut, d�ailleurs. Le d�part des bidasses a �t� l�aboutissement de luttes sociales, syndicales, politiques et le point nodal d�une position historique au-del� de laquelle, seules les r�formes politiques pouvaient garantir la survie du Portugal. Les militaires portugais, s�ils ont eu un m�rite, un seul, aurait �t� celui de ne pas trop insister lorsque l�heure du d�part a sonn�. �gypte, comparaison n�est pas raison, mais tout de m�me, prenons quelques similitudes, arr�tons-nous sur des faits pr�cis, t�tus. L�irruption du mouvement des forces arm�es en �gypte a �t� la r�sultante, comme au Portugal, de la chute d�un dictateur sous la pression continue de la rue. Leur fa�on de faire de la politique est empirique, dict�e par les �v�nements. Les militaires �gyptiens donnent l�impression de subir les �v�nements. Il est vrai, surtout, leur strat�gie ne va pas au-del� que les Asker ne veulent pas offrir le pays aux Fr�res musulmans qui leur en voudra pour �a. D�autant que les Ikhwas passent le plus clair de leur temps � mentir, � louvoyer, � donner des gages au commandement militaire puis � se retourner contre lui d�s arriv�s � Square Tahrir. Les fr�res, affaiblis, organisationnellement par Moubarak, la r�pression, l�exil et id�ologiquement par El Azhar qui s�est trop compromis avec les pouvoirs cairotes successifs. El Qaradhaoui � partir de Qatar et d�Al-Jazeera tente d�entretenir la flamme pro-Ikhwas, mais lui-m�me est en perte de vitesse, discr�dit�, ses accointances avec les Am�ricains et la CIA � peine remises en cause, d�menties, certes, mais du bout des l�vres. Apr�s ses appels au meurtre en Libye et en Syrie, ses silences troublants concernant l�Arabie saoudite, Bahre�n, Qatar et partout o� l�ordre am�ricain r�gne, Youcef Al Qaradhaoui est devenu un pr�dicateur, talentueux �videmment, mais o� la fonction paroli�re n�arrive pas � masquer le tout guerrier contre le nationalisme arabe, particuli�rement d�ob�dience nasserienne. D�o�, c'est l��vidence m�me, son acharnement contre l�arm�e �gyptienne et son militantisme envers l�islamisme radical de Abdel Foutouh et, actuellement, sa posture toute d�votion pour Morsi. Chez El Qaradhaoui, la vengeance est un plat qui se mange non pas seulement froid mais surgel�. Aux militaires �gyptiens, le t�l�pr�dicateur d�al Jazeera veut faire boire jusqu�� la lie le calice des assassinats par Nasser des fr�res Qotb et l�isolement de Hassan El Banna. Faire grief � l�arm�e �gyptienne de sa vigilance et de sa m�fiance envers Harakat El Ikhwane reviendrait � ne rien comprendre � l��gypte, l��ternelle �gypte. En pr�parant les esprits � une d�faite du candidat islamiste dans la pr�sidentielle actuelle, les bidasses d��gypte ne sont pas n�cessairement en d�phasage avec la soci�t�. Une moiti� d��gyptiens a vot� contre Morsi, une bonne partie s�est abstenue et parmi ceux qui ont fait confiance au candidat de la confr�rie, nombreux sont ceux qui disent regretter leur choix vu le jeu indigne de Morsi. En laissant le temps au temps et Square Tahrir se remobiliser, l�arm�e �gyptienne tente de favoriser une troisi�me voie en attendant des jours meilleurs. Les Fr�res, plus rus�s que croyants, brouillent les cartes et tentent de r�cup�rer la mythique place cairote � leur seul profit. Moubarak s�il meurt dans les pr�visions souhait�es, c�est-�-dire bient�t, aura donn� un bon coup de main aux bidasses.