De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les m�decins et les militaires ont rendu leur pronostic vital. Le poste de pr�sident de la R�publique n�existe plus en �gypte. Moubarak parti, son successeur, l�islamiste portant le nom de Morsi, ou le mar�chal Chafiq, n�aura pratiquement plus aucune pr�rogative. Ra�s, une fonction cr��e par Djamel Abdelnacer apr�s le coup d�Etat contre le roi Farouk, a v�cu. A l��gypte, � Oum Dounia de trouver en elle les ressources � elle en a les potentialit�s � pour s�inventer d�autres possibilit�s de gouvernance. Le commandement militaire �gyptien, actuellement aux commandes, sauce �pic�e, m�lange d��tat-major, de moukhabarate et d'officiers, ex-officiers li�s aux milieux d�affaires tant nationaux qu'�trangers, ne veut pas laisser la succession aux mains des Fr�res musulmans, confr�rie appelant � l�application d�une charia plus proche de l'Occident conservateur que des id�es de progr�s et d��mancipation. Les ikhwas, structur�s depuis le XIIIe si�cle sous les yeux vigilants mais complaisants britanniques ensuite am�ricains, sont pouss�s, pr�sentement, soup�onnent les militaires cairotes, par Washington. Le coup d�Etat constitutionnel (invalidation des �lections l�gislatives et diminution drastique des pouvoirs du pr�sident) intervenu dans le sillage du processus �lectoral, entre deux tours de la pr�sidentielle, est un garde-fou plus ou moins r�publicain pour contenir la furie des fr�ros. Ces derniers, applicateurs devant l�Eternel d�un charisme formellement sunnite, mais plus apportunistes que rigoristes, empruntent aux bidasses la discipline et aux musulmans la foi, harakat el ikhwa sait faire de la politique, assur�ment. Le Squar Tahrir, matrice initiale et lieu culte des rassemblements quotidiens qui ont eu la peau de Moubarak, est r�cup�r� pour se transformer en bastion fort du ikhwanisme fr�ro-musulman. Les nass�riens, les mouvements de jeunes, de femmes, les porte-parole des coptes, des �tudiants, de la soci�t� civile, leaders initiaux et ma�tres du Tahrir l�an dernier, sont devenus des forces auxiliaires, d�appoint du mouvement de Hasan El Banna, des fr�res Qotb et de Youcef El Qaradhaoui. Les militaires, les d�mocrates, les coptes, les musulmans non estampill�s fr�ros, la soci�t� civile, les nationalistes, les partisans de Gamel, (Djamel Abdelnasser), les femmes �civilis�es�, les modernes, les occidentalis�s, les �gyptiens normaux (majoritaires), cela fait beaucoup de monde, plus de la moiti� de la population, qui refuse Mohamed Morsi. L�autre moiti� refuse Ahmed Chafiq. En �travaillant� � la baisse des pr�rogatives du futur ra�s, le cabinet noir �gyptien est en harmonie avec l�actuel rapport de force dans le pays. La mort clinique de Hosni Moubarak accorde encore un autre petit r�pit... La bataille d��gypte ne fait que commencer.