De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les coalis�s contre Bachar Al Assad ne veulent pas, contrairement � ce que pensent les gens en armes en Syrie, initier un processus de transition d�mocratique en pays ommeyade. Si tel �tait le cas on l�aurait su. L�Otan et les autres veulent d�manteler la Syrie, un verrou sur le chemin de l�Iran ing�rable pour Isra�l. Il faut donc irakiser la Syrie� C�est en cours� Apr�s avoir �t� les �rebelles�, les �insurg�s� puis �l�opposition syrienne�, ensuite l�opposition arm�e syrienne qui a �volu� vers l�arm�e de lib�ration de Syrie, ALS, on rajoute toujours les 3 sigles en intercal� pour faire cr�dible. Aujourd�hui, un consensus semble difficile � d�gager pour d�signer les �gens en armes� contre le pouvoir central en Syrie. �Gens en armes� est tout indiqu� parce que m�me le terme de citoyens arm�s serait inappropri� parce que beaucoup parmi ceux qui veulent en d�coudre, aujourd�hui, avec Bachar Al Assad, ne sont pas syriens. C�est av�r�, reconnu, dit et analys�, certes timidement mais dit, tout de m�me. Pas dans les m�dias lourds, notamment audiovisuels, mais dans des revues ou �missions sp�cialis�es. Les �trangers en armes en pays ommeyade sont saoudiens, afghans, pakistanais, y�m�nites, �gyptiens, turcs et g�orgiens. Il s�en est m�me trouv� des Palestiniens, pas nombreux mais islamis�s � l�extr�me, qui ont quitt� qui El Qods, qui Ghaza, qui Bethl�em et qui Ramallah pour en arriver aux mains et en sang avec cet ennemi parmi les ennemis qui est Bachar Al Assad. Dieu seul, et encore, sait pourquoi on oublie Isra�l, la situation en Arabie saoudite, pas reluisante du tout en mati�re de droits de l�homme et de la femme, du Qatar, m�me chose chez les wahhabites des Al Saoud et ailleurs dans le monde dit arabo-musulman pour vouloir d�manteler le seul Assad et effacer de la g�ographie actuelle le mot Syrie. Avant-hier, les opposants de Bachar ont attaqu� l�a�roport d�Alep et on les dit superbement arm�s et �quip�s. Pour contourner les vetos russe et chinois au Conseil de s�curit� et parce qu�une op�ration � la libyenne semble difficile � concevoir et, surtout, � appliquer, l�on se tourne vers une solution aussi cruelle que porteuse de tous les dangers. Armer lourdement les �insurg�s� et ne pas permettre, militairement, leur �crasement par l�arm�e r�guli�re de Syrie. Avantage du plan aux yeux de ses promoteurs : paralyser pour une longue dur�e la Syrie, cr�er une zone de tension permanente pour fixer l�Iran et permettre � Isra�l d�occuper dans une plus grande discr�tion encore des territoires palestiniens. Lorsque le jour viendra, si jamais il se pr�sente, pour parler d�Etat palestinien, il n�y aura pas d�espace o� l�installer. N. Sarkosy en discutant librement avec des chr�tiens du Liban et de la Syrie a eu � leur adresse cette sentence : �Votre place n�est pas en Orient mais en Occident. Quittez cet espace et allez en France, aux USA, au Royaume-UNi, en Italie ou en Allemagne.� L�ex-pr�sident fran�ais, homme des march�s, faucon, �toile montante alors de l�ultralib�ralisme, marin� � la sauce du cynisme moderne, indiquait-il des pistes ou donnait-il des instructions pr�cises ? La partition de la Syrie apr�s celle de l�Irak; en d�finitive, il n�y a plus d�Irak, seulement trois entit�s distinctes n�ayant rien � voir l�une avec les deux autres : kurde, chiite, sunnite. Le ministre des Affaires �trang�res turc n�ayant, avant-hier, m�me pas daign� de faire semblant de passer par Baghdad pour discuter avec Barazani, l�autre Kurde mais d�Irak, ou de ce qui en reste La Turquie, membre pionnier de l�Otan, est-elle au parfum du nouveau d�coupage otanien de l�Orient ou joue-t-elle simplement les seconds couteaux pour des broutilles ? L�Occident donnera-t-il � Ankara ce qu�il enleva, au XIXe si�cle naissant � Istanbul en d�capitant tout simplement l�Empire, en �parpillant comme poussi�re les Ottomans ? Pas s�r. Retour sur Damas. Les positions in�branlables de la Russie et de la Chine par rapport � la question syrienne annoncent-elles du nouveau dans le rapport de force mondial qui puisse infl�chir, un tant soit peu, la voracit� des march�s, la cruaut� de l�Otan et la cupidit� d�une partie de l�Occident appel�e proprement �communaut� internationale� ? Alors qu�� l�Onu, en plus des Russes et des Chinois, les Br�siliens, les Argentins, les Sud-Africains, une grosse partie des Latinos, beaucoup d�Asiatiques et des voix diff�rentes en UE sont plut�t du c�t� de Moscou et de P�kin. Damas en a-t-elle fini avec son chemin de croix ?