Il y a 18 ans, le 9 ao�t 1994, disparaissait Bacha Mustapha, mort des suites d�une attaque cardiaque qui l�a surpris dans son sommeil, � l��ge de 38 ans, pour le ravir � sa famille, � la grande famille des d�mocrates patriotes, ses compagnons de combat et son parti le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) qu�il a fond� avec d�autres camarades du Mouvement culturel berb�re (MCB) au lendemain des tragiques �v�nements d�octobre 1988. Comme � chaque ann�e, depuis sa tragique disparition, le village Tassaft Ouguemoune, dans la commune d�Iboudrar�ne, sera la destination des amis de Mustapha Bacha parmi les d�mocrates et les patriotes r�publicains qui ne manqueront pas d��tre nombreux sur sa tombe pour saluer sa m�moire et lui renouveler le serment fait � tous les martyrs de la d�mocratie, de la libert� et de la justice que leur combat ne sera jamais vain. M�me si le chemin reste long et la t�che ardue devant un pouvoir qui ass�ne coup sur coup aux patriotes de ce pays pour m�nager ses relais �islamo-conservateurs� avec lesquels il assure la mainmise sur ce pays martyris�, les id�aux pour lesquels a milit� et combattu Bacha Mustapha ainsi que des milliers d�autres valeureux militants qui ont consenti jusqu�� l�ultime sacrifice, leur vie, sont largement partag�s par la majorit� des Alg�riens et en particulier la frange la plus jeune qui lutte de plus en plus pour s�affranchir de tout tutorat et des �parrains verts� pour affirmer sa d�termination � vivre dans la dignit�, la justice et la libert� dans le respect des valeurs universelles et des droits de l�homme. N� au village Tassaft Ouguemoun, dans la commune d�Iboudrar�ne, le 24 juillet 1956, Bacha Mustapha, issu d�une famille modeste, a depuis sa prime jeunesse cultiv� le �go�t� du militantisme pour d�fendre ses espaces de libert�. Arriv� � la fac d�Alger o� il fut �tudiant, ses talents d�orateur et de meneur d�hommes se sont affirm�s en cette p�riode de la fin des ann�es 1970. Et naturellement, il se retrouve dans le camp des communistes r�volutionnaires en fondant m�me le GCR (Groupe communiste r�volutionnaire). Son engagement en faveur de l�identit� amazigh et sa langue maternelle le m�nera � participer activement aux �v�nements du Printemps berb�re de 1980, aux c�t�s d�autres militants d�mocrates, � l�image du Dr Sa�d Sadi. Avec 22 autres camarades du Mouvement culturel berb�re (MCB) cr�� en cette p�riode, ils constitueront le fameux groupe des 24 d�tenus de 1980, emprisonn�s par le pouvoir de Chadli Bendjedid. C�est le premier acte fondateur du combat d�mocratique et identitaire de l�Alg�rie postind�pendance. En 1981, avec les m�mes camarades du MCB, Bacha Mustapha, sit�t sorti de prison, participe au 1er s�minaire du MCB � Yakour�ne (Azazga) o� ont �t� officiellement pos�es les v�ritables revendications des d�mocrates � l��poque : vrai socialisme, reconnaissance de l�identit� alg�rienne et des langues populaires (le tamazight et l�arabe alg�rien), la justice sociale et le respect des libert�s individuelles et collectives. Apr�s le 5 octobre 1988 et les sanglants �v�nements qui ont �permis� l�ouverture d�mocratique en Alg�rie, Mustapha Bacha, Sa�d Sadi et deux autres camarades signent un appel pour la tenue des assises du MCB, lesquelles assises donneront naissance au RCD, un parti politique o� Mustapha a occup� plusieurs responsabilit�s dont celles de secr�taire national � l�organique. Sa d�termination, sa bravoure et son engagement pour le projet de sa famille politique qui pr�ne la �double rupture avec l�int�grisme et le syst�me politique en place� le feront projeter au devant de la sc�ne politique o� il �tait sur tous les fronts. Il sera un organisateur exemplaire lors de la cr�ation du Mouvement pour la r�publique (MPR) en 1993, un espace de convergence de tous les d�mocrates issus des �tats g�n�raux des patriotes r�publicains. Il se distinguera de m�me lors de la marche du 29 juin 1994 pour revendiquer la v�rit� sur l�assassinat du pr�sident Mohamed Boudiaf deux ann�es auparavant. Malheureusement, 40 jours plus tard, il sera victime d�une attaque cardiaque qui a eu raison de sa force physique et morale et de toutes ses convictions d�sint�ress�es. 18 ann�es plus tard, des centaines, voire des milliers de martyrs en plus, le projet de soci�t� et les id�aux de Bacha Mustapha continuent d��tre revendiqu�s et port�s par des g�n�rations d�Alg�riens qui, comme leurs a�n�s d�hier durant la guerre de R�volution, ont fait le serment de faire triompher la R�publique des lumi�res sur la monarchie des t�n�bres et des affaires.