Une foule nombreuse a convergé, dès les premières heures de la journée d'hier, vers village Tassaft Ouguemoune, commune d'Iboudrarène, pour se recueillir sur la tombe de l'infatigable militant de la démocratie et de la cause berbère, le regretté Mustapha Bacha. Des anciens militants du MCB et d'autres personnalités du monde artistique et politique ont assisté à la traditionnelle cérémonie de recueillement à l'occasion du 17e anniversaire de la disparition de ce militant. Un militant qui a consacré toute sa jeunesse à la cause amazigh. «Mustapha Bacha est l'un des monuments du mouvement culturel berbère. Il a tout donné pour notre culture. Son combat ne sera pas vain et nous n'oublierons jamais cette personnalité», dira dans son allocution au cimetière du village le directeur de la culture El Hadi Ould Ali. Quinze associations culturelles de la wilaya de Tizi Ouzou étaient présentes à la cérémonie. Mustapaha Bacha a rendu l'âme un certain 9 août 1994, suite à un arrêt cardiaque, alors qu'il n'avait que 38 ans. Depuis le début des années 1980 il menait un combat sans relâche pour la reconnaissance officielle de la langue et de la culture berbères. Il était parmi les membres fondateurs du Groupe communiste révolutionnaire (GCR), et militant actif durant les évènements du Printemps berbère en 1980. Il a pris part au premier séminaire du Mouvement culturel berbère (MCB) en 1981 à Yakouren. En 1989, il créa, avec le docteur Saïd Sadi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Une année après sa disparition, son ami et son compagnon de toujours, le chantre de l'amazighité, Matoub Lounès, lui a rendu un hommage à travers une chanson intitulé Ahviv N'Tagraouela (l'ami de la révolution).