Le 8 ao�t 1994, tombait la nouvelle de la mort de Bacha Mustapha, militant de la d�mocratie et des causes justes, membre fondateur et secr�taire national � l�organique au sein de son parti le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), succombant � un arr�t cardiaque qui l�a ravi aux siens, � ses amis et � toute la �famille qui avance� dans une Alg�rie menac�e de dispara�tre devant la mont�e du fascisme vert et le recul d�un pouvoir frileux, plus pr�occup� � sauver sa face que de sauvegarder le pays. 15 ann�es apr�s, les amis de Bacha Mustapha parmi les d�mocrates r�publicains et les patriotes, dont le nombre s�est malheureusement r�tr�ci comme une peau de chagrin qui par renoncement, qui par d�sillusion, qui par fatalisme ou m�me par trahison, ont observ� une halte pour se rappeler, l�espace d�une comm�moration symbolique, un homme pourtant jeune dans l��ge mais qui a marqu� le combat d�mocratique et r�publicain par ses convictions jamais remises en cause, la justesse de ses positions, sa force de persuasion et surtout son refus de c�der aux chants des sir�nes d�un pouvoir corrompu et corrupteur, en allant jouer les bouffons de la �d�mocratie royale�, comme il s�est toujours dress�, par son courage et sa bravoure, devant les islamistes de �toutes barbes� et leurs bras sanguinaires terroristes. N� le 24 juillet 1956 � Tassaft Ouguemoune, dans la commune d�Iboudrar�ne, Bacha Mustapha a tr�s t�t vers� dans la �subversion d�mocratique� contre le syst�me du parti unique des ann�es de plomb, qui a confisqu� aux Alg�riens leurs libert�s et leur culture ancestrale. Militant pour le �vrai socialisme� et les cultures populaires, concepts en vogue dans les ann�es 70 et 80, le �fils du pauvre� a fond� � la fac d�Alger o� il �tait �tudiant, le Groupe communiste r�volutionnaire (GCR) avant de se distinguer durant les �v�nements du Printemps berb�re de 1980 qui le feront rapprocher des militants berb�ristes parmi lesquels il fera partie du groupe des 24 d�tenus de 1980. En 1981, il particip�t � la tenue du premier s�minaire du Mouvement culturel berb�re (MCB) � Yakour�ne (Tizi-Ouzou) Au lendemain des tragiques �v�nements du 5 Octobre 1988, qui ont �accouch�-�, dans le sang et la r�pression, de l�ouverture d�mocratique en Alg�rie, Bacha Mustapha avec ses autres compagnons de combat, dont le Dr Sa�d Sadi, appela � la tenue des assises nationales du MCB qui, le 9 avril 1989, consacreront la naissance du premier parti politique de l�Alg�rie d�mocratique, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie. Il a �t� aussi celui par qui sera cr�e le premier syndicat �autonome� en milieu professionnel qui �chappe au contr�le de la centrale syndicale UGTA, c��tait l�UDT, Union d�mocratique des travailleurs, cr�� au complexe �lectrom�nager Eniem de Tizi-Ouzou au d�but des ann�es 1990. Militant infatigable, orateur hors pair, Bacha Mustapha aura v�cu jusqu�� son dernier souffle pour ses convictions politiques et ses id�aux de libert� et de d�mocratie dans un pays o� d�j� ses meilleurs enfants commen�aient � dispara�tre sous les balles assassines des terroristes int�gristes, alors que les d�mocrates r�publicains continuaient (continuent toujours) � se �mordre les pattes�. Il sera alors l�un des organisateurs actifs, le 25 novembre 1993, des Etats g�n�raux des patriotes r�publicains, une initiative qui se voulait un espace de convergence et de rassemblement des d�mocrates au sein du Mouvement pour la R�publique (MPR). Aujourd�hui, dans l�Alg�rie de l�all�geance et de la �danse du ventre� pour des strapontins ou tout au plus figurer dans la cour des l�ches, que reste-t-il des id�aux de Bacha Mustapha et tant d�autres valeureux militants dont on oublie jusqu�aux rituelles c�r�monies comm�moratives o� l�on �voquait leurs sacrifices, louait leurs convictions et l�on leur renouvelait les serments pour perp�tuer leur combat ? Repose en paix Mustapha et �heureux les martyrs qui n�ont rien vu�.