Le conflit social s'enlisait hier, lundi, � la mine sud-africaine de Marikana, th��tre d'une fusillade sanglante le 16 ao�t, des centaines de mineurs �tant toujours r�unis pour continuer la gr�ve, alors que seule une petite minorit� de salari�s s'est rendue au travail. �Les premiers chiffres donnent un chiffre de 13 % pour toutes les �quipes du matin. Nous comprenons que les employ�s attendent que l'environnement soit s�r avant de revenir au travail �, a indiqu� dans un communiqu� Lonmin, le groupe bas� � Londres qui exploite la mine de platine. �Il y a eu des incidents et des intimidations contre des chauffeurs de bus cette nuit et des intimidations contre les travailleurs du Site Est ce matin, pour les emp�cher de revenir au travail�, a relev� l'entreprise. Lonmin, qui avait appel� � la reprise du travail hier lundi matin, devait rencontrer dans la journ�e des repr�sentants des gr�vistes, en pr�sence de dignitaires religieux agissant comme m�diateurs. Une foule d'environ 2 000 mineurs s'�tait rassembl�e � l'ext�rieur de la mine, d�termin�s � poursuivre la gr�ve. �Nous n'allons pas reprendre le boulot, la gr�ve continue�, a t�moign� Alfonso Mofokeng, un mineur venu du Lesotho. �Nous savons que certains sont retourn�s travailler, ce comportement ne nous a pas �chapp� et nous allons nous en occuper�, a-t-il ajout�. Sandiso Mpumlwana, l'un des meneurs du mouvement, a �t� encore plus clair. �La police ne pourra pas les prot�ger tout le temps, la police ne dort pas avec eux dans leurs baraquements. Si tu vas travailler, tu dois savoir que tu vas en subir les cons�quences�, a-t-il d�clar� � ses camarades. �Je dis : occupons-nous d'eux lorsqu'ils reviendront du travail !� Des v�hicules blind�s de la police avaient pris position � distance, prot�geant les non-gr�vistes. Quelque 3 000 foreurs, sur les 28 000 employ�s du site situ� dans le nord de l'Afrique du Sud, se sont mis en gr�ve le 10 ao�t, r�clamant d'importantes augmentations de salaire. Dix hommes, dont deux policiers, ont �t� tu�s entre le 10 et le 12 ao�t dans des affrontements intersyndicaux. Puis une fusillade polici�re a fait 34 morts le 16 ao�t. Selon le quotidien The Star, les rapports d'autopsie concernant la plupart des morts de Marikana montrent qu'ils ont �t� abattus dans le dos. �Les rapports d'autopsie indiquent que la plupart des gens fuyaient la police quand ils ont �t� tu�s�, a indiqu� au journal de Johannesburg une source anonyme proche de l'enqu�te. Les autorit�s se sont refus�es � tout commentaire, une commission d'enqu�te sp�ciale ayant �t� charg�e par le pr�sident Jacob Zuma de faire toute la lumi�re sur les 44 morts de Marikana. Les policiers plaident la l�gitime d�fense, la foule hostile qui s'�tait avanc�e vers eux le 16 ao�t �tant arm�e de machettes, de lances, de gourdins et d'armes � feu. Les quelque 250 gr�vistes arr�t�s apr�s la fusillade ont commenc� � �tre traduits en justice hier lundi sur des accusations allant de violence publique � meurtre. �La police n�gociait depuis le matin, le jour de la fusillade, pour leur demander de d�poser leurs armes dangereuses. Comme ils ont refus�, la d�cision a �t� prise de disperser la foule�, a t�moign� � l'audience le g�n�ral de brigade qui dirige l'une des commissions d'enqu�te sur le massacre. �Ils ne se d�pla�aient pas comme des gr�vistes, ils bougeaient comme une formation� militaire, a-t-il ajout�. La ministre du Travail Mildred Oliphant a parall�lement affirm� que les discussions entam�es sous son �gide la semaine derni�re entre les partenaires sociaux reprendraient mercredi.