M�me s�ils n�ont pas pu rejoindre le si�ge de l�Assembl�e nationale, un �norme dispositif s�curitaire les en a emp�ch�s, les rappel�s du service national entre 1995 et 1999 ont pu d�poser, comme pr�vu, leur lettre d�interpellation de cette instance l�gislative. En effet, et parce que leurs pr�c�dentes interpellations, celles du pr�sident de la R�publique, du Premier ministre et du ministre de la D�fense nationale, se sont r�v�l�es, selon eux, vaines, puisque n�ayant suscit� aucune r�action, les rappel�s du service national ont jug� utile de se tourner vers le pr�sident de l�APN. C�est ce que leurs d�l�gu�s de wilaya ont convenu, avant-hier, dans une r�union tenue � Tizi-Ouzou. Et c�est chose faite puisqu�ils �taient des dizaines, puis des centaines, � atterrir, hier matin, � la grande gare routi�re inter-wilayas de la capitale. Mais ils ont d� renoncer � leur d�cision de la veille de se rassembler devant le si�ge de l�APN en raison de l�important dispositif de s�curit� d�ploy� � l�int�rieur et tout autour de cette enceinte. Tous les voyageurs suspect�s d��tre de potentiels manifestants ont �t� contr�l�s et ils �taient, selon Ali Babaci, charg� de la communication au collectif des rappel�s du service national, pr�s de 400 jeunes � �tre conduits au commissariat faisant face � la gare. Notre interlocuteur, qui fera part de la correction des agents de l�ordre � l��gard de ses camarades, fera part de tractations avec des officiers en vue de l�envoi d�une d�l�gation des rappel�s pour se rendre � l�APN. Ce qui fut conclu vers 10h30 avec le d�placement de quatre d�l�gu�s vers l�enceinte parlementaire o� une lettre destin�e � Larbi Ould-Khelifa a �t� remise � l�un de ses adjoints. Dans cette missive, les rappel�s du service national, qui se consid�rent comme les dignes h�ritiers de nos valeureux martyrs et de nos vaillants combattants du 8 Mai 1945 et du 1er Novembre 1954, ont tenu � �num�rer, une fois de plus, leurs revendications au nombre de onze. Dont, � tout seigneur tout honneur, la reconnaissance et la consid�ration des hautes autorit�s du pays, le b�n�fice des dispositions contenues dans les textes portant charte pour la r�conciliation nationale et la concorde civile, des indemnisations morales et mat�rielles des rappel�s, une pension mensuelle, une prise en charge m�dicale, la r�gularisation de la s�curit� sociale ... En d�but d�apr�s-midi, ils �taient un peu plus d�un millier � se rassembler dans l'enceinte m�me de la gare routi�re du Caroubier pour scander leurs traditionnels mots d�ordre en attendant de revoir leurs amis interpell�s. Ce qui fut fait en toute fin de journ�e avec promesse de rebondir via une autre action de rue, si jamais cette quatri�me interpellation venait � ressembler aux pr�c�dentes. C�est une question de dignit� � recouvrer, un peu comme le combat que m�nent les gardes communaux avec qui nous partageons le m�me triste sort, celui d�avoir �t� spoli�s de nos droits par le terrorisme �, nous dira Babaci. Et de rebondir au bout d�un petit moment de flottement : �Nous avons sauv� le pays des griffes des islamistes et voil� ce que nous r�serve l��tat comme r�compenses.� Ceci avant de s'appesantir sur les nombreux cas de d�pressifs et de suicid�s parmi ses camarades rappel�s, du fait, dira-t-il, �des terribles s�quelles des maquis�. �Tout r�cemment deux rappel�s se sont donn�s la mort � Tirmitine et Larba� Nath Irathen�, dira-t-il.