L�atelier de r�flexion qu�organisera aujourd�hui le Forum des chefs d�entreprises (FCE) sur le th�me du transport maritime de marchandises en Alg�rie est plus que jamais d�actualit�. Un th�me qui relance plus que jamais le d�bat sur la probl�matique de la gestion de la flotte maritime nationale de transport de marchandises. Le cas Cnan constitue un exemple �difiant. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le transport maritime national de marchandises est assur� � environ 97% par des compagnies �trang�res. Une cessation d�activit�, pour une raison ou une autre, par ces armateurs qui assurent l�approvisionnement du pays, et c�est toute l�Alg�rie qui se retrouverait sous embargo, lourd de cons�quences. En effet, la quasi-totalit� des �changes commerciaux de l�Alg�rie avec le reste du monde s�effectue par voie maritime, mais le march� �chappe totalement aux op�rateurs locaux. Mais cela n�a pas �t� toujours le cas. Dans les ann�es 1980, l�Alg�rie disposait d�une flotte tr�s importante, compos�e d�environ 80 navires exploit�s par la Cnan. L�armateur Cnan assurait avec ses capacit�s propres et affr�t�es 35% des �changes ext�rieurs de l�Alg�rie. Aujourd�hui, �en d�pit de nombreuses restructurations et d�une aide financi�re r�p�titive, la compagnie publique battant pavillon national ne couvre, dans les meilleures ann�es, que 10% du march� du transport des marchandises, laissant l�essentiel des affaires et des profits aux compagnies �trang�res�. A l�origine de cette situation, des d�cisions et autres mesures qui �ont mis � genoux le pavillon national du transport maritime des marchandises �. Il ne faut pas s��tonner, alors, que la facture des importations augmente d�ann�e en ann�e. Et dire que le chef de l�Etat, Abdelaziz Bouteflika, a reconduit Amar Tou au minist�re des Transports. Ce dernier, faut-il le rappeler, a approuv� la signature du contrat avec Pharaon/Cti, qui est pourtant black-list�. En somme, la situation que conna�t aujourd�hui le groupe Cnan soul�ve moult interrogations. Une situation �voqu�e avec insistance dans le milieu marin, d�o� l�ouverture d�une enqu�te par les services de s�curit� sur la gestion de cette compagnie, qui constituait dans un pass� r�cent l�un des fleurons du d�veloppement alg�rien. L�enqu�te remonte jusqu�� 2003, ann�e de la restructuration de cette soci�t� cr��e par d�cret n�87-155 du 14 juillet 1987. On parle de plusieurs incoh�rences notamment dans l�op�ration de vente d�une vingtaine de navires, une affaire qui est en justice. Pour les enqu�teurs, cette op�ration est entour�e de plusieurs zones d�ombre. L�immobilisation des navires et le traitement des bateaux en arr�t technique laissent penser � un �bradage� bien orchestr�. La mise � mort de la Cnan �tait bel et bien programm�e. L�abandon de certains navires jusqu�� leur d�gradation profonde a �galement attir� l�attention des enqu�teurs qui n�ont pas h�sit� � faire le lien avec le lancement, par la suite, de plusieurs op�rations de r�paration de ces navires � l��tranger � des co�ts on�reux et en violation totale du code des march�s publics. Ces op�rations auraient grev� le budget de l��quipement de la compagnie et mis � mal son �quilibre financier. Les m�mes sources indiquent dans ce sillage que le budget de l��quipement est pass� de 211 millions de dinars en 2003 � 1,540 milliard de dinars en 2004. Un chiffre qui donne le tournis. Aussi, on a relev� un recours abusif aux avenants dans les march�s de r�paration de ces navires dont le co�t a parfois doubl�. Des sources s�curitaires �voquent �galement le cas des diff�rentes filiales de ce groupe. Parmi ces filiales, International Bulk Carrier (IBC), qui a fait couler beaucoup d�encre ces derniers mois. Cr��e apr�s la dissolution de Cnan Bulk en partenariat avec Pharaon, IBC est sur le point d��tre dissoute, car l�associ� saoudien n�a pas tenu le moindre de ses engagements. Un contentieux oppose le groupe Cnan et cet associ�. Il y a �galement la filiale de la maintenance, dissoute sans le moindre bruit m�diatique, laissant plusieurs milliards de dinars de dettes. Ni les raisons ni les conditions de sa dissolution n�ont �t� donn�es par les responsables de l��poque. En somme, le pavillon national est en pleine temp�te. Son naufrage est d�sormais imminent � moins �