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Un homme d'affaires saoudien livre le MV Blida à l'assureur
Déclaré en perte totale, le navire n'est plus propriété de la Cnan
Publié dans El Watan le 26 - 06 - 2012

Déclaré par l'armateur saoudien en perte totale après sa séquestration par des pirates somaliens, le navire MV Blida n'est plus la propriété de l'Etat algérien. La décision lui a permis d'empocher plus de 3,4 millions de dollars. Ce qui suscite des interrogations sur sa responsabilité dans l'acte de piraterie…
Arraisonné le 1er janvier 2011 par des pirates somaliens au large de Salalah, à Oman, alors qu'il se rendait à Dar es Salam, en Tanzanie, le navire MV Blida a vite été déclaré par l'armateur saoudien Group Pharaon en perte totale auprès de l'assureur. Ce qui lui a permis de percevoir la prime dite «guerre et risque» estimée à 3,468 750 USD, mais aussi de payer une rançon de près de 2 millions USD, pour la libération des otages (et du navire) après 8 mois de captivité. Le hic dans cette affaire est que Gheith Pharaon, le propriétaire du groupe Pharaon, a décidé de déclarer «en perte totale» un navire battant pavillon algérien sans qu'il n'informe l'autorité de ce pavillon, à savoir la direction de la marine marchande ou le ministère des Transports algériens.
UNE AFFAIRE CLOSE ?
Comment Pharaon a-t-il procédé pour tromper l'assureur sur la propriété du MV Blida pour encaisser la prime «guerre risque» ? Plus grave. Certains soupçonnent Pharaon d'avoir ordonné au commandant de bord du MV Blida de passer par cette zone connue par tous comme étant celle des pirates somaliens. Aucune enquête n'a été faite par les autorités algériennes sur cette affaire, alors que le navire battait pavillon algérien. Arrêté il y a quelques jours par la marine iranienne, le chef des pirates, auteur de la prise d'otage des 27 marins, dont 17 algériens, n'a suscité aucune réaction de la part des autorités.
Ce qui laisse supposer que l'affaire est déjà close. Ce qui est certain, c'est que l'homme d'affaires saoudien semble bénéficier du statut de privilégié vu la réaction suspicieuse du ministère des Transports, dans la gestion du dossier Pharaon, en dépit du fait que la cession de 8 navires à ce dernier, est actuellement parmi les affaires en instruction au tribunal de Sidi M'hamed. Bien servi, Pharaon n'est pourtant pas à sa première dérive. Deux ans après sa venue en Algérie, vers 2007, il obtient le rachat de 51% du capital d'International Bulk Carriers (IBC), une filiale de CNAN Group.
En vertu de ce contrat de partenariat, Mouneim Gheith Pharaon détient 24,5% de ces actions, le Jordanien Dadjali, 24,5% et l'Algérien Laradji Mustapha, 2%. Ces derniers avaient pour objectif de conserver la majorité du capital entre les mains d'actionnaires nationaux et maintenir ainsi les navires sous pavillon algérien. L'opération a été chapeautée par la SGP Gestramar et Pharaon s'est engagé publiquement à investir 50 millions de dollars dans le renouvellement de la flotte et dans son développement. Mais une fois dans le capital de IBC, Pharaon prend possession d'une flotte de 8 navires, pour seulement 9 millions USD. Il met 5 millions de dollars dans les comptes de IBC, considérés comme un prêt remboursable (selon le contrat de cession, sur cinq ans, un million de dollars par an), avec le produit de l'affrètement de la flotte.
LOURD PREJUDICE POUR LA CNAN
Or, deux ans plus tard, deux cadres de CTI Group, dont il est propriétaire, vont créer aux îles Caïmans, la société Leadarrow, avec un capital social de 1000 USD. Celle-ci va tout de suite bénéficier de l'exploitation des 8 navires cédés à Pharaon. Une exploitation qui va coûter des sommes colossales à la CNAN, étant donné, qu'elle se retrouve obligée de prendre en charge les factures suspicieuses de réparation dans les chantiers roumains et grecs pour uniquement trois navires, le MV Blida, Nememcha et le Nedroma. Evaluées initialement à 3 millions USD, celles-ci vont atteindre 17 millions USD. De quoi acheter une nouvelle flotte. Les 5 navires restants rapportent au Saoudien plusieurs dizaines de millions de dollars. Vers 2009, l'ex-présidente-directrice générale du groupe CNAN, après avoir suspecté une surfacturation des travaux de réparation, exige à CTI la présentation des factures détaillées avant tout virement au profit de Leadarrow. Le montant payé par la compagnie a déjà atteint 4 millions USD.
Devant le refus de CTI, les virements sont bloqués. C'est alors que Pharaon décide d'agir par le biais de la société Leadarrow qui dépose plainte auprès du tribunal maritime de Londres. La bataille juridique dure plus de 16 mois à l'issue desquels CNAN Group obtient gain de cause. Le tribunal décide que Leadarrow n'a pas à payer les réparations des navires, que IBC CNAN n'a pas à rembourser les frais de Leadarrow, et que cette dernière ne peut prétendre à une compensation entre ce qu'elle doit payer comme réparation et comme revenu à IBC. En clair, le tribunal de Londres déboute totalement Pharaon. La décision est définitive. Elle n'est sujette à aucun recours. Elle va renforcer la position de CNAN Group devant la Chambre de commerce international (CCI) de Paris qui, elle aussi, a été saisie par l'homme d'affaires saoudien.
L'arbitrage de la CCI est prévu par le contrat de cession entre CNAN Group et CTI. Mais contre toute attente, l'architecte de cette victoire, à savoir la PDG de CNAN Group, a été éjectée de son poste, bloquant ainsi toute la procédure en cours étant donné qu'elle est présidente du Conseil d'administration de IBC et, à ce titre, elle este la seule habilitée à agir contre Leadarrow, mais également CTI Group avec lequel, la rupture de confiance est engagée. Pour tous ses proches, les raisons de ce limogeage sont liées à son refus de signer des décisions qu'elle aurait jugées illégales. Il s'agit justement du recasement d'une centaine de marins de IBC au sein de la compagnie, alors que ces derniers sont à la charge du groupe Pharaon. Mieux encore, selon des sources proches du dossier, la tutelle a bloqué tous les paiements de la procédure judiciaire engagée à Londres et à Paris au grand bénéfice de l'homme d'affaires saoudien, recherché par le FBI et Interpol pour son implication en 2008 dans une affaire de la banqueroute frauduleuse internationale de la Banque de crédit et de commerce internationale (BCCI).


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