Marouf dit Maraf Mohamed, fils de Abdelkader et de Chaouche Rekia, pr�sum� n� en 1913 � Oued Fodda, wilaya de Chlef (ex-El Asnam). Sa prise de conscience patriotique l�a amen� � adh�rer, d�s 1938, au PPA (Parti du peuple alg�rien), militant activement dans la r�gion de Oued Fodda. Et au lendemain de la dissolution de ce parti, il poursuit clandestinement son militantisme patriotique. Et lorsque le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libert�s d�mocratiques) voit le jour, il y devient membre jusqu�au moment o� il d�cide de rejoindre l�aile arm�e de l�Organisation secr�te nationaliste (OS). Et selon le militant nationaliste, M. Ahmed Mahsas, il aurait assist� � la r�union de Zeddine � la fin de l�ann�e 1948. Son activit� au sein de l�Organisation secr�te consistait � sensibiliser les masses populaires � l�imp�ratif de l�insurrection patriotique contre l�ordre colonial. Et � l�issue de la dissolution de l�OS, Mohamed Marouf, qui �tait surveill� de pr�s par l�administration coloniale, sera incarc�r� � la prison de Tizi-Ouzou le 29 avril 1950. Puis le 9 mai 1950, il sera transf�r� � la prison de Blida o� il subira d�horribles et odieuses tortures. Il y passera pr�s de deux ans et demi d�emprisonnement, et lorsqu�il obtient sa lib�ration en mai 1952, il poursuivra son militantisme politique avec la m�me d�termination patriotique qu�auparavant. Ce qui lui vaudra d��tre priv� de tout droit au travail et l�obligera � qu�ter sa pitance ailleurs. Le lion du Dahra et de l�Ouarsenis Lorsque survient le d�clenchement historique de la R�volution alg�rienne, il adh�rera � titre individuel au Front de lib�ration nationale, y militant politiquement jusqu�� ce qu�il rejoigne les rangs de l�Arm�e de lib�ration nationale dans les monts du Dahra (Bissa) en 1956 avant de se retrouver par la suite dans les monts de l�Ouarsenis. De l�avis du militant nationaliste M. Kerad A�ssa, le moudjahed Marouf dit Maraf Mohamed contribua par son engagement sans faille � l�aiguisement du sens du combat patriotique jusqu�au sacrifice supr�me chez les militants de la cause nationale. Mohamed Marouf a occup� plusieurs fonctions importantes, notamment commissaire politique, charg� de l�information �morchid � dans la zone 3 de la Wilaya IV en 1958, devenant un cadre dans les hautes instances directionnelles de l�ALN. Il est connu pour avoir pris part � diff�rentes batailles dans les r�gions du Dahra et de l�Ouarsenis, y poursuivant son combat patriotique de 1956 jusqu�� son martyre en 1960. L�authenticit� de membre de la direction politique du Front de lib�ration nationale du GPRA et de membre du conseil de la zone de combat de la Wilaya IV du martyre de la R�volution, feu Maraf dit Marouf Mohamed ben Abdelkader, est �tablie par la d�cision de la commission d�authentification du minist�re des Moudjahidine en date du 14 novembre 1994. Par ailleurs, dans des archives attestant de la d�tention du chahid Mohamed Marouf, il est signal� dans un document de la S�ret� coloniale que le d�funt a fait l�objet d�un mandat d�arr�t n�III/84 en date du 22 octobre 1956, d�livr� par le juge d�instruction d�Orl�ansville (ex-El Asnam, aujourd�hui Chlef), soit � la m�me date de l�arraisonnement pirate de l�avion transportant certains chefs historiques de la R�volution alg�rienne par les forces a�riennes de l�occupant. Les repr�sentants de l�ordre colonial n��taient pas sans savoir que Maraf dit Marouf Mohamed a c�toy� plusieurs grandes personnalit�s politiques nationalistes durant son activisme militant, dans le maquis ou dans les prisons avant de succomber dans les monts de l�Ouarsenis en 1960. Un martyr tomb� dans l�oubli Pass� dans l�oubli jusqu�� �tre m�connu, selon son fils Ahmed, le rappel du sacrifice supr�me du d�funt, � l�instar de celui de tous les glorieux chouhada du devoir national, ne pourrait �tre vivace et s�inscrire pleinement dans l�optique des nobles id�aux des martyrs que si les comm�morations se fassent dans un esprit de continuit� de l��dification progressiste du pays et la consolidation de ses atouts majeurs, dont la sauvegarde des int�r�ts vitaux des jeunes g�n�rations montantes et de la nation, en g�n�ral. La symbolique de la transmission du flambeau des hommes de Novembre 1954 � travers les �ges, ne trouvant �videmment sa parfaite signification historique que dans le devoir de ranimation de la flamme sacr�e des R�volutionnaires. Dans un but, non pas de st�riles �vocations rem�moratives, mais dans l�optique d�une dynamique d�action allant de l�avant, s�attelant principalement, cela va sans dire, � la poursuite inlassable et � un autre niveau, du combat lib�rateur et �mancipateur des contr�es et couches populaires de l�ensemble du territoire national de l�Alg�rie postind�pendance. Ce n�est qu�� cette condition de franchissement d��tapes �volutives et promotionnelles concr�tes du pays que l�on pourrait se targuer un jour d�avoir �t� fid�les au message de celles et ceux qui ont obtenu l�ind�pendance et l�gu� la mission de son h�ritage � g�rer � tous ceux qui ont pris en main les destin�es de la nation. Le devoir de m�moire, n��tant pas naturellement, sans rappeler aux vivants qu�un jour ou l�autre, la conscience de chaque responsable sera comptable de tous ses actes positifs ou n�gatifs devant le tribunal de l�Histoire, du peuple et de Dieu qui jugera de ce qu�on a fait de l��Amana� sacr�e des martyrs.