Voil� l'image que vont redonner les Occidentaux � notre pays dans leur cartographie du monde si on persiste dans notre b�tise de faire avancer le d�sert au lieu de le reculer. Dans les ann�es 70, les jeunes appel�s du service national se seront d�men�s corps et �me pour �difier le �Barrage vert�. Une r�alisation � combien importante pour stopper net l'avanc�e du d�sert. Conscient du r�le de la for�t dans le maintien de l'�quilibre �cologique de la nature, par sa force de stabiliser le sol ainsi que le syst�me hydrographique bien au-del� de son implantation, le gouvernement qui pr�sidait aux destin�es du pays � cette �poque �tait hant� par la destruction de cet �quilibre, entra�nant dans son sillage des cons�quences impr�visibles et dangereuses. L'ouvrage de Paul B. Sears �D�sert on the Marsh� (Oklahoma, 1935) alerta l'opinion internationale contre les cons�quences catastrophiques qu'aurait l'indiff�rence des pouvoirs publics dans un domaine aussi essentiel. Je pense que c'est sur cette recommandation et l� o� nos for�ts avaient �t� presque totalement d�truites, seules des mesures radicales comme ce projet d'envergure et tous les programmes de reboisement qui se sont poursuivis tout au long de la d�cennie 60, pouvaient r�parer un dommage d�j� avanc� depuis des lustres. Je me rappelle encore qu'on avait institu� un programme de sylviculture � la fin des op�rations. Quelques d�cennies plus tard, le massacre � la tron�onneuse fait son apparition. Ce qui me chiffonne encore, c'est cette mascarade d'int�ressement � l'�cologie quand on programme � la t�l�vision locale une �mission qui traite de l'environnement, de bonne facture certes mais, sans grande port�e tant qu'on assiste � ce spectacle d�solant des �demolition men�.