Confront�e aux convulsions de l��conomie mondiale, l�Alg�rie doit se projeter � l�international, booster les partenariats productifs et stimuler le d�veloppement de son tissu entrepreneurial notamment public. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L�Alg�rie peut-elle s�adapter face aux convulsions de l��conomie mondiale, notamment en Europe, � la redistribution des facteurs de puissance au profit de la Chine et aux risques de contagion pesant sur les �conomies �mergentes ? Cette probl�matique a �t� abord�e hier � l�h�tel Sheraton Club-des-Pins lors de la neuvi�me session du Forum d�Alger qu�organise le cabinet Emergy, sp�cialis� dans le consulting strat�gique international. Convaincu que �l�Alg�rie ne doit pas rater le train�, l�expert p�trolier et de strat�gie et pr�sident dudit cabinet, Mourad Preure, a estim� que �la demande interne alg�rienne peut apporter une bouff�e d�oxyg�ne et rendre possibles les politiques de relance de type keyn�sien�. A charge cependant, rel�ve cet expert, que cette demande interne �doive �tre en priorit� r�serv�e aux entreprises alg�riennes ainsi qu�� celles qui choisissent de travailler avec elles�. Il s�agit pour notre pays de bien profiter des opportunit�s qui s�offrent � l��chelle internationale, notamment en d�veloppant les partenariats productifs, crois�s et davantage bas�s sur une vision globale et r�elle. Mais aussi en s�int�ressant � l�acquisition ou prise de participations dans les entreprises en difficult�, notamment europ�ennes, suivant le mod�le expansionniste de la Chine ou de l�Inde, comme le laisse entendre le consultant. Voire, � encourager le d�veloppement de champions internationaux. Une approche avec laquelle le vice-pr�sident du Conseil national �conomique et social (Cnes), Mustapha Mekid�che, convergeait en relevant le d�fi de la r�industrialisation du pays, d�autant qu�une commission multisectorielle a �t� charg�e r�cemment d�y r�fl�chir sous l��gide du minist�re de l�Industrie, de la PME et de la Promotion de l�investissement. Selon le vice-pr�sident du Cnes, une dynamique doit �tre impuls�e en termes de soutien au secteur priv�, en butte, notamment, aux contraintes d�investissement et de taille critique, de consolidation du secteur public et d�veloppement de fili�res strat�giques. Ainsi, Mustapha Mekid�che a pr�n�, lors de cette rencontre, le recours �momentan� � � la politique de substitution � l�importation tout en favorisant localement l��mergence d�op�rateurs et de fili�res concurrentes. De m�me, il a estim� que l�Alg�rie a encore besoin d�une �conomie mixte avec un secteur public en pole position, m�me si la mise en �uvre d�un �Small Business Act� et la concr�tisation du programme de mise � niveau des entreprises dont le rythme d�avancement atteint seulement 5% s�imposent �galement. Pr�nant �galement le d�veloppement de partenariats efficients, le vice-pr�sident du Cnes estime opportun de d�velopper la �coproduction�, la �colocalisation � avec des entreprises notamment fran�aises, � charge cependant d�adopter une d�marche r�fl�chie, mutuellement volontariste et bas�e sur un partage de la cha�ne de valeurs dans la production. Dans cet ordre d�id�es, l��conomiste fran�ais, sp�cialiste des questions industrielles et conseiller au Commissariat g�n�ral � l�investissement, Jean-Louis Levet qui avait relev� la n�cessit� pour �le Maghreb de se construire dans une logique d��changes�, a �galement pr�n� la mise en �uvre de projets communs entre l�Alg�rie et la France dans l��int�r�t� des deux pays. En ce sens, Jean- Louis Levet propose un �axe Paris-Alger�, voire un axe �Paris- Alger-Johannesburg�, une opportunit�, selon lui, dans le contexte o� un � avenir commun� et des enjeux probl�matiques d�ordre social, d�mographique et �conomique de long terme se posent pour les deux pays, outre l�impact de la concurrence chinoise. Et d�en appeler � mettre en �uvre un �partenariat d��gal � �gal�, d��arr�ter de se projeter dans le futur en regardant dans le r�troviseur�. Cela m�me si cet �conomiste fran�ais estime certes que l��lite politique et les entreprises de l�Hexagone doivent �tre convaincues de la n�cessit� d�un tel axe et de l�opportunit� de construire �ensemble� des fili�res industrielles innovantes, des partenariats dans le domaine de l�enseignement, la recherche et la science� Mais aussi que la n�cessit� de se moderniser s�impose pour l��conomie alg�rienne, en termes de simplification des proc�dures administratives, tout en �uvrant � valoriser les atouts fran�ais dont la forte sp�cialisation qui �correspond aux besoins des entreprises alg�riennes�, note M. Levet.