Dans un contexte de crise mondiale, l��conomie alg�rienne peine � se mettre � l�abri des effets d�vastateurs induits par celle-ci. �Diversification lente de notre �conomie, �mergence insuffisante de nos entrepreneurs, bureaucratie persistante, soutien bancaire faible et un march� informel florissant� sont autant de griefs contenus dans le constat peu reluisant dress� par l�expert des questions �conomiques, et non moins vice-pr�sident du Conseil national �conomique et social (Cnes), Mustapha Mekid�che. Constat qui interpelle aussi bien les pouvoirs publics que la communaut� des op�rateurs �conomiques. L�animateur de la journ�e d��tude organis�e par la Conf�d�ration alg�rienne du patronat (CAP), jeudi dernier, au palais de la culture Malek-Haddad de Constantine, est revenu dans sa conf�rence, ayant eu pour th�me les effets et les mesures face � la crise, sur, notamment, la situation �conomique et sociale � la veille de la crise, les menaces induites, les r�formes apport�es et les sc�narios envisageables pour une croissance durable de notre �conomie. Au titre des pr�occupations qui pr�existaient � la veille de la crise, le conf�rencier note qu�� l�av�nement de la crise des subprimes vers la fin 2008, l��conomie alg�rienne �tait marqu�e par une explosion des importations alimentaires qui ont doubl� entre 2006 et 2008, les importations de biens de consommation non alimentaires ont �galement augment� de deux tiers, la balance des services �tait d�ficitaire alors que le taux d�inflation avait atteint en 2009, 5,4 %. Au m�me moment, le PIB hors hydrocarbures connaissait une croissance qualifi�e de molle et le taux d�investissement �tait autour de 24 % du PIB. �Un taux appr�ciable, rel�ve-t-il, comparativement � des pays d�velopp�s de l�Union europ�enne ou les Etats-Unis o� il �tait respectivement de 4 % et 3,53 %.�. N�anmoins, avec un taux d��pargne public et priv� � 50 % du PIB, le probl�me de l�Alg�rie n�est pas d�ordre financier mais r�side dans son incapacit� � transformer l��pargne en investissements positifs. �Nous disposons de capacit�s financi�res importantes qui ne sont pas utilis�es parce que nous n�avons pas d�op�rateurs et des aptitudes d�entreprenariat pour pouvoir les transformer en biens et en services�, d�plore le Dr Mekid�che qui estime que �l�Alg�rie n�a toujours pas diversifi� son �conomie qui reste sous l�emprise des r�formes caract�ris�es par le fait que nous exportons autour de 20 M USD hors hydrocarbures.� Une �conomie o� la croissance est tir�e par le secteur hors hydrocarbures et est en m�me temps financ�e par celui-ci. Partant, �lorsqu�on rajoute � la croissance globale le secteur des hydrocarbures, elle d�cro�t�. Une situation imputable au fait que le secteur des hydrocarbures conna�t un d�sinvestissement qui l�emp�che de tirer la croissance vers le haut. La d�sindustrialisation de notre �conomie est �galement mise � l�index par le Dr Mekid�che, puisque ce secteur ne participe qu�� hauteur de 5 % au PIB. Parall�lement, le secteur du BTPH a pu maintenir son taux de croissance � deux chiffres (10 %). �Il faut s�en pr�occuper, averti-t-il, pour pouvoir tirer tous les profits possibles pour l��conomie alg�rienne, et ce, en organisant les acteurs de sorte � ce que la valeur ajout�e reste dans le pays, c�est-�-dire d�velopper les entreprises alg�riennes au lieu d�importer des entreprises de r�alisation �trang�res, notamment chinoises et �gyptiennes.� Et de pr�ciser que cette politique n�est pas sp�cifique � l�Alg�rie puisque la r�gle �conomique stipule que les strat�gies de relance dans les pays sont �labor�es de sorte � ce que la participation publique � l�investissement reste dans ces m�mes pays. Le Dr Mekid�che retient que �la mise � niveau des entreprises ne s�est pas faite. Elles souffrent du d�sinvestissement et d�un manque de savoir, d�o� le caract�re strat�gique du rapport entre l�universit�, la recherche et l�entreprise. L�accompagnement bancaire reste, lui aussi, insuffisant, particuli�rement pour les PMI au moment o� des taux d��pargne et des exc�dents bancaires restent inutilis�s. La strat�gie industrielle annonc�e n�est toujours pas mise en �uvre. Le d�veloppement des NTIC est plus ou moins visible du point de vue hardware mais sur le plan du contenu, nous restons extr�mement sous d�velopp�s.� Face � cette situation, le cadre l�gal et institutionnel des investissements a �t� ajust� avec n�anmoins des �d�g�ts collat�raux et probablement des cons�quences n�gatives qu�il faudra identifier�, pr�cise le conf�rencier. Des mesures dont les plus importantes sont la participation des IDE � mois de 51 %, � une mesure qui n�a pas tard� � susciter les r�actions des chancelleries �trang�res � et l�obligation d�une participation alg�rienne � hauteur de 30% s�agissant des activit�s commerciales. Concernant les �d�g�ts collat�raux� tels que qualifi�s par M. Mekid�che, le cr�dit documentaire vient en t�te de liste �pour avoir caus� beaucoup de probl�mes � des entreprises qui ont mis du temps pour construire des relations de confiance avec leur partenaires �trangers en utilisant l�outil bancaire traditionnel �. A ce propos, il dira : �Je comprends que cette mesure ait �t� prise pour envoyer un signal fort aux importateurs, ce qui est normal pour les pouvoirs publics qui souhaitent diminuer leur nombre mais il serait judicieux de r�ajuster cette mesure du moins pour les entreprises productives �. D�ailleurs, il n��carte pas l��ventualit� de la r�ouverture de ce dossier � la prochaine tripartite. En d�pit du fait qu�il accro�t les menaces, ce contexte de crise offre �galement des opportunit�s aux entreprises alg�riennes qui devraient penser � l�acquisition d�actifs dans des entit�s �conomiques �trang�res, � l�exemple de la Chine, de la Russie et d�autres pays du Golf. M. Mekid�che, qui plaide pour une mise � niveau efficiente de nos entreprises, estime que le programme Meda n�a rien apport� � ces derni�res qui ont besoin d�instruments technologiques modernes et non pas d�un diagnostique de �retrait�s d�p�ch�s par l�Union europ�enne � dans la cadre de l�accord d�association. Il avertit, � ce titre, qu�� la clause du rendez-vous avec l�UE, il y aura une �valuation et l�on s�apercevra que l�UE a beaucoup pris et n�a rien donn�. Le programme Meda n�a �t� que �saupoudrage �, selon lui, et �arnaque�, de l�avis d�un intervenant au d�bat. De ce fait, le besoin de mise � niveau industrielle et technologique �doit �tre inscrit dans une strat�gie de r�industrialisation car m�me si le pari de maintenir le prix du baril du p�trole dans une fourchette de 60 � 80 USD, nous sommes menac�s�. Les Etats-Uni, � titre d�exemple, sous l�impulsion du plan Obama de l��nergie verte, produisent d�sormais un gaz non conventionnel et n�ont plus recours � l�importation et les pays de l�UE veulent diminuer leur consommation des �nergies carbon�es car ils veulent tirer les prix vers le bas. Car, � son avis, �un pays qui n�a pas d�entreprises capables de construire un barrage, une autoroute ou d�installer des pipelines est un pays menac� dans sa s�curit�. Lors du d�bat qui a suivi cette conf�rence, le Dr Mekid�che s�est dit particuli�rement oppos� � l�option d�une r��valuation du dinar dans l�optique de diminuer l�inflation parce que les importations vont exploser � ses dires, citant l�exemple des Chinois qui subissent une forte pression � ce sujet par les Occidentaux qui pr�tendent que la comp�titivit� des produits chinois serait due � la faiblesse de leur monnaie. De m�me, le vice-pr�sident du Cnes a reconnu : �Nous sommes dans le Moyen-Age de la banque car nous n�avons aucun instrument moderne et efficace qui est mis � la disposition des entreprises pour leur permettre de financer leurs exploitations et investissements.�