De notre bureau de Bruxelles Aziouz Mokhtari Engag�e dans des guerres majeures lors des d�cennie r�centes, l�Union europ�enne re�oit, pourtant, le prix Nobel de la paix. La distinction est fautive. Devant une brochette de chefs d�Etat et de gouvernement, le pr�sident du Nobel a remis la prestigieuse distinction � un trio d�Europ�ens. Van Rompuy, pr�sident de l�UE, J. M. Barroso de la Commission europ�enne et Martin Schulz, du Parlement europ�en. Thorbjoern Jagland et les sages du prestigieux prix norv�gien ont commis un impair, une bourde, une erreur, une ind�licatesse. Esp�rons pour eux, et pour le prix, que ce n�est pas l� une faute fatale. L�Union europ�enne et ses d�membrements, Etats membres, ont, durant les derni�res d�cennies, particip� � plusieurs guerres hors ONU (2e exp�dition punitive contre l�Irak), si l�on consid�re, toutefois, que la premi�re invasion en M�sopotamie saddamienne �tait conforme � la l�galit� internationale. Certes, George Bush p�re, le senior de la guerre, avait pu arracher, c�est le mot, une r�solution sur mesure de l�ONU, et apr�s ? Cela fait-il de l�attaque meurtri�re et sanguinaire, cette guerre des �toiles qui a mis sur orbite CNN et le sang s�ch� par la cam�ra, une randonn�e pour la paix ? Non, assur�ment ! Que du contraire, �videmment. La seconde descente sur Saddam, hors ONU, d�nonc�e par la France de Chirac, l�Allemagne de Schro�der et la Russie de Poutine, compl�te l��uvre majeure des Bush et de l�empire. Jos� Manuel Barroso, l�actuel pr�sident de la Commission europ�enne, �tait, alors, chef du gouvernement portugais, et � ce titre, il �tait l�intendant, l�ordonnateur de la guerre contre l�Irak. C��tait ce que la chronique d�signa �le congr�s des A�ores�, en fait de r�union technique qui r�gla les d�tails, mis au point et arrang� les affaires de la mort. La suite, c�est connu, armes de destruction massive que personne ne trouva en Irak, mensonges meurtriers de Tony Blair (europ�en), ex�cutifs des ex-pays de l�Est devenus plus ouest que l�Ouest (Pologne en t�te) et qui ont adoub� Bush junior pour sa guerre, et une Union europ�enne divis�e sur la question. Divine surprise pour Barroso le guerrier portugais devenu, gr�ce au pressing am�ricain, pr�sident de la Commission europ�enne, apr�s la pendaison de Saddam Hussein. Il �trenne au jour d�aujourd�hui son troisi�me mandat � Bruxelles. Le congr�s des A�ores a bien servi la fulgurante ascension du Portugais de la guerre et non de la paix. Plus r�cemment encore, Barroso et ses semblables, renforc�s par la France de Sarkozy, ont interpr�t�, m�chamment et cyniquement, une r�solution de l�ONU qui, en Libye, ne permettait qu�une zone d�exclusion a�rienne. Pour, disaiton, emp�cher Gueddafi de massacrer son peuple. Ah, la belle romance ! Ce fut l�Otan, le corps exp�ditionnaire fran�ais et la chasse en Tripolitaine, en Cyr�na�que et dans le Fezzan de la dynastie des Gueddaf. Barroso �tait pr�sent � Oslo comme si de rien n��tait et le jury d�Oslo lui d�cerna � lui et � l�UE le prix Nobel de la paix. L�opinion publique europ�enne n�est pas contente de cette distinction ; cela compte, ceci dit, pour du beurre. Les images re�ues de la capitale norv�gienne n�ont pas montr� Tony Blair. Peut-�tre, tout simplement, que je ne l�ai pas vu�