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EUROPE/CONDAMNATION A MORT DE SADDAM HUSSEIN Bruxelles, terroris�e par Washington, affiche, hypocritement, ses r�serves
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Le communiqu� pondu par l�UE juste apr�s la prononciation de la sentence contre Saddam Hussein par un tribunal irakien tout � la d�votion des USA renseigne sur les divisions du Vieux Continent par rapport � l�envahissement de l�Irak et aussi � la gestion de cet envahissement horsnormes, barbare. Pour ne pas avoir � affronter, courageusement, les Am�ricains et leur rappeler l�ill�galit� de toute la proc�dure li�e � la parodie du proc�s de l�ex-pr�sident irakien, les Europ�ens se drapent, honteusement, derri�re leur opposition de principe � la peine capitale. M�me si � ce niveau les nuances sont l� qui indiquent les diff�rences d�approche des uns et des autres par rapport � la question irakienne, l�Allemagne se dit satisfaite du bon d�roulement du proc�s tout en restant oppos�e � la peine de mort. Berlin, qui �tait avant Moscou et Paris l�un des bastions de la r�sistance � l�invasion anglo-saxonne de l�ex-M�sopotamie, a mis � le d�part du chancelier G. Shr�der et son remplacement par Angela Merkel aidant � de l�eau dans son vin et ne s�oppose plus aussi cat�goriquement au diktat am�ricain. La France, pour ce qui la concerne, op�re � ce niveau une r�elle reculade. Jacques Chirac s�est dit �fermement� oppos� � la condamnation de Saddam Hussein pr�textant lui aussi son refus par �principe� de la peine capitale et a, il faut le relever, dit au pr�sident irakien choisi par l�Am�rique, Jalal Talabani, qui �tait de passage � Paris, le souhait de Paris de voir les autorit�s am�ricano-irakiennes, rendre public un calendrier fixant les modalit�s et le timing de retrait des troupes �trang�res. Cependant, quelques heures plus tard, son ministre des Affaires �trang�res, Philippe Douste- Blazy met un b�mol aux envol�es �courageuses� de son pr�sident pour �prendre acte, au terme du proc�s de la sentence prise par la justice irakienne�... Plus loin, le �relex� fran�ais dira : �Cette d�cision appartient au peuple irakien.� Sur cette affaire, Paris semble naviguer � vue depuis l��clatement de la coalition �anti-guerre� qui avait �t� d�cr�t�e apr�s la d�cision am�ricano-britannique de chasser Saddam du pouvoir et d�op�rer le �hold-up� �tatique qui ait jamais �t� commis : voler le p�trole et toutes les richesses du pays. L�Espagne, l�Italie, la Belgique et le Portugal restent dans les pas de Berlin et de Paris sur cette question. L�Angleterre, la perfide Albion, a si bien analys� la g�ne de l�Union europ�enne qu�elle s�est, intelligemment, gliss�e dans la m�l�e en disant la m�me chose que les autres. Tony Blair a, en effet, os� �s�opposer� � la peine de mort concernant Saddam Hussein. L�Union europ�enne pouvait- elle, objectivement, aller au-del� de ses paroles �bidon� ? Non ! Pour au moins deux raisons. La premi�re est que la Commission europ�enne est dirig�e par un fervent partisan de l�invasion irakienne. Le Portugais Jos� Manuel Barroso �tait, en effet � cela il ne faut jamais l�oublier � le ma�tre des c�r�monies guerri�res qui ont proc�d� l�attaque am�ricano-britannique contre l�Irak. Des A�ores au Portugal dont il �tait, alors, chef du gouvernement, Barroso a tout accept� des Am�ricains. A tel point que juste apr�s, ils ont pu l�imposer � la t�te de l�Europe des Vingt-Cinq. Au grand dam des Allemands et des Fran�ais qui n�y pouvaient rien. La deuxi�me a trait � la composante actuelle de l�Union. Sur les vingt- cinq pays qui la composent, la plupart sont des alli�s s�rs de Washington (qui, d�ailleurs, les brieffe, suffisamment au sein de l�Otan dont ils sont membres � part enti�re et le si�ge de l�Alliance est aussi � Bruxelles) et de ce fait, la Vieille Europe qui a r�sist� � l�h�g�monie am�ricaine a perdu de sa superbe et de son aplomb par l��largissement. La seule position authentique et vraie sur l�odieuse condamnation de Saddam Hussein est venue de Moscou o� Mikha�l Kamynin, porte-parole du minist�re russe de la D�fense, a d�clar� : �Nous pensons que le proc�s d�un citoyen dans tout pays, quel que soit le poste qu�il a pu occuper, est une question propre � cet Etat et doit �tre conduit et conclu sans intervention ext�rieure.� D�un mot, la Russie d�clare publiquement que le proc�s Saddam a �t� conduit par Washington. Pour ceux qui tardent � comprendre, Mikha�l Kamynin ajoute : �Toute d�cision, et tout particuli�rement concernant la question aussi sensible du proc�s de l�ancien leader irakien, doit �tre prise en dehors des circonstances politiques�� En clair, le porte-parole de la D�fense russe accuse les USA d�avoir ordonn� la pendaison de Saddam pour aider Bush � ne pas perdre la bataille des s�natoriales de demain. Or, il se trouve que Moscou ne fait pas partie de l�UE. Ceci explique, sans doute, cela.