Il a fallu moins d�une d�cade pour qu�ils tombent dans l�oubli ! Eux qui �taient aux avant-postes de la lutte antiterroriste, volontiers, pour que la R�publique reste debout. Ils deviennent de plus en plus sensibles aux signes ostentatoires de richesse des repentis et des anciens cadres du FIS dissous. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les Patriotes composaient un corps paramilitaire cr�� par l�arm�e qui a combattu le terrorisme dans des zones difficiles ou plut�t inaccessibles pour les militaires. La d�cennie noire, ils l�ont v�cue dans leur chair. Ils en connaissent un bon bout. Les sanguinaires qu�ils combattaient notamment. Tout comme leurs ma�tres � penser du FIS. Mohammed Sellami, cadre � la Sempac � l��poque et ancien militant du PAGS, �tait avec Toufik Hamri, Moundji Harzeli, R�da Abdallah, pour ne citer que ceux-l�, le fondateur du premier groupe de Patriotes dans la Mitidja dont il �tait le chef. Il est mort les armes � la main, moins d�une ann�e apr�s son engagement, le 17 d�cembre 1995, alors qu�il essayait de repousser une incursion d�El Katiba El Khadra� du tristement c�l�bre Antar Zouabri � Boufarik. Il avait laiss� une petite fille �g�e de 5 ans et un fils adoptif de 18 ans qui fut lui aussi membre de son groupe patriote, son neveu Fethi Henni ou Sellami puisqu�il est plus connu sous le patronyme de son oncle maternel. Cela fait 17 ans. Ses camarades ont comm�mor� ce 17e anniversaire hier dans une salle des f�tes � Haouch Gros, son douar natal, un verger situ� � quelques encablures au sud de Boufarik. Etaient pr�sen0ts, le chef de da�ra de Boufarik, le P/APC fra�chement install�, l�ancien DEC de Boufarik, des membres de la Soci�t� civile et une bonne centaine de Patriotes et Gardes communaux venus de plusieurs wilayas. C��tait, disentils, l��amour de la patrie� qui les a rassembl�s au milieu des ann�es 1990, mais c�est le ressentiment qui les rassemble aujourd�hui. Ils se sentent �exclus� du partage des fruits de leur combat. �Une fois que le pays a retrouv� sa stabilit�, ils nous ont jet�s comme une vieille peau. Au moment o� des repentis blanchissent leur butin de guerre et commercent au su et au vu de tout le monde, nos invalides touchent 4 000 DA par mois�, regrette Hocine, ancien Patriote de la zone ouest de Boufarik, ch�meur de son �tat. D�autres, plus forts de caract�re, restent dignes m�me s�ils �prouvent la m�me amertume. �Nous avons sauv� l�Etat. C�est une v�rit� que nul ne peut contester. Maintenant qu�il nous a tourn� le dos, je vous dis, fr�res, ne laissez personne utiliser votre d�tresse comme fonds de commerce ! Je vous rappelle aussi, que nous, on ne pleure pas ! C��tait le nif (litt�ralement le nez, ndlr) qui nous a pouss�s � prendre les armes contre les terroristes. Alors, restons dignes !�, pr�che ammi Messaoud, la soixantaine, Patriote de Souma�.