Selon une �tude de l'association am�ricaine Global Financial Integrity (GFI), �tude rendue publique le 17 d�cembre 2012, 858 milliards de dollars estampill�s �illicites � auraient quitt� les pays �mergents en 2010, en augmentation de 10% par rapport � l'ann�e pr�c�dente. Le ph�nom�ne est connu, mais les chiffres interpellent. Selon une �tude de l�association am�ricaine Global Financial Intergrity (GFI), les pays en d�veloppement auraient vu pas moins de 858 milliards de dollars de fonds de la corruption, du crime et de l��vasion fiscale passer leurs fronti�res pour le seul exercice 2010. Si ce type de chiffre est �videmment � manier avec des pincettes, �tant donn� les biais li�s � l�opacit� de ces flux, il n�en reste pas moins vrai que la tendance va crescendo. Selon GFI, cette fuite de capitaux est en hausse de 10% par rapport � 2009, o� ces fonds ont �t� �valu�s � 776 milliards de dollars. Une fois encore, toutes les pr�cautions dont il faut faire preuve, l��tude d�gaine un �chiffre choc�. Elle estime � pr�s de 6 000 milliards ces �sorties illicites� sur la p�riode 2001- 2010.Mais o� va donc se cacher cet argent ? Pour Raymond Baker, le patron de GFI, ces fonds �nocifs� filent tout droit �dans les paradis fiscaux et les banques des pays d�velopp�s�. Il constate ainsi que ces flux sont de plus en plus importants alors que la sph�re �conomique mondiale peine, de mani�re g�n�rale, � relancer la croissance. Avant d�y voir �un signal d�alarme � aux dirigeants mondiaux, appel�s � intensifier leur lutte contre �ce fl�au�. Dans la m�me veine, l��conomiste Sarah Freitas, co-auteure de l��tude, d�plore les cons�quences de cette fuite de capitaux qui auraient pu ��tre utilis�s pour sortir les gens de la pauvret� ou sauver des vies�. La Chine en pole position Dans son enqu�te, GFI �labore �galement un classement des pays les plus touch�s par ces exodes des fonds illicites en 2010. Avec 420 milliards, la Chine arrive de tr�s loin en pole position. Ce qui �quivaut � 7,1% de son PIB du pays cette m�me ann�e (5. 878 milliards de dollars). La Malaisie, le Mexique et la Russie compl�tent ce classement, avec des fuites de fonds respectives de 64, 51 et 43 milliards de dollars. Reste que le cas chinois n�est gu�re surprenant, tant le pays a r�cemment �t� min� par des scandales de corruption, impliquant les plus hautes sph�res politiques du pays. Ces cinq derni�res ann�es, P�kin a affirm� avoir sanctionn� quelque 660 000 cadres du Parti communiste chinois (PCC). Le nouveau �grand timonier� (au passage dans le collimateur de l�agence Bloomberg, qui a estim� sa fortune personnelle � plusieurs centaines de millions de dollars) a ainsi fait de la lutte contre la corruption une �priorit�. Lors de son premier discours devant le nouveau bureau politique du parti communiste � la mi-novembre, il a reconnu que le probl�me se faisait �plus aigu� et mena�ait �de d�truire in fine le parti et le pays�. Selon nombre de sp�cialistes de la question, la lib�ralisation financi�re et l�id�ologie �conomique dominante ont favoris� la prolif�ration de paradis fiscaux et de m�canismes permettant aux grosses fortunes et aux multinationales d��chapper � leurs responsabilit�s envers les Etats. Pour le Sud, les effets de l��vasion et de la fraude fiscales sont d�sastreux. L�alternative r�side dans la coop�ration internationale face au d�tricotage des syst�mes de redistribution de l�imp�t.