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Détérioration au niveau mondial (III)
Rapports internationaux 2008-2010 sur le bilan socioéconomique de l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 09 - 2010

Quant à l' indicateur de corruption, reflet de la bonne gouvernance, l'organisation internationale Transparency International, dans son rapport annuel paru le 17 novembre 2009, classe, ironie de l'histoire, l'Algérie et l'Egypte sur un pied d'égalité comme les pays connaissant un haut degré de corruption avec un score déplorable de 2,8 sur 10, tous les deux se retrouvant à la 111e place sur 180 pays. L'on sait que les auteurs de l'IPC considèrent qu'une note inférieure à trois signifie l'existence d'un «haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat» et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. Ainsi, l'Algérie, par rapport à 2008, chute de 3,2 à 2,8 sur 10 allant de la 92e place en 2008 à la 111e en 2009, perdant 20 places, ce qui la ramène à l'année 2005 où elle avait obtenu une note de 2,8 sur 10. Toujours au niveau des rapports internationaux, une récente étude datant de mars 2010 réalisée par Global Financial Integrity (GFI) et publiée à Washington DC (USA), a classé l'Algérie au troisième rang au niveau continental, des pays ayant un haut débit de sortie financière illicite. Intitulée «Les flux financiers illicites en provenance d'Afrique : ressource cachée pour le développement», l'étude s'est concentrée davantage sur les sorties financières illicites d'une seule source «mauvaise évaluation des prix du commerce». Réalisée sur la période s'étalant de 1970 à 2008, cette étude a relevé que l'Afrique a perdu plus de 1,8 billion de dollars de sorties financières illicites en plaçant le Nigeria au sommet de l'échelle avec 89,5 milliards de dollars, suivi de l'Egypte (70,5), de l'Algérie (25,7), du Maroc (25), et de l'Afrique du Sud (24,9) en ajoutant que les sorties financières illicites en provenance d'Afrique ont augmenté à un taux moyen de 11,9 % par an. Ainsi, le flux massif de capitaux illicites hors de l'Afrique, dont l'Algérie est facilité par les paradis fiscaux, territoires à secret, les sociétés déguisées, les comptes anonymes et des fondations fictives, cette sortie de fonds épuisant les réserves en devises, accroissant l'inflation, réduisant les rentrées fiscales et limitant l'investissement productif.
III) L'Algérie en marge des mutations mondiales ?
La position de l'Algérie sur le plan socioéconomique selon les rapports internationaux ne s'améliore pas. Les deux derniers rapports concernant l'Algérie, qui viennent de paraître au début de septembre 2010, confirment la même tendance lourde analysée précédemment. Même le rapport 2010 de la Banque africaine de développement classe bon nombre de pays africains dans la liste des pays émergents ou potentiellement émergents mais ne cite pas l'Algérie. Le premier paru le 9 septembre 2010 par le World Economic Forum (Forum économique mondial), en prélude à sa réunion annuelle des nouveaux champions 2010 qui se tiendra à Tianjindu (Chine), classe l'Algérie à la 86e place avec un score de 3,96 sur la compétitivité mondiale 2010-2011. Le second, approximativement à la même date, de la célèbre Deutsche Bank à partir de critères dont la stabilité macroéconomique, la diversité et la solidité du secteur bancaire et financier, le climat des affaires, l'ouverture économique, le cadrage juridique des investissements étrangers et la stabilité sociopolitique qui après avoir estimé dans son rapport de janvier 2008 que l'Algérie est en passe de devenir une puissance énergétique et économique de premier plan dans la région du Maghreb, revoit sa position et déclasse l'Algérie, qui occupe dorénavant la dernière place au classement des pays de l'Afrique du Nord en termes de développement économique, juste devant la Libye.
S'agit-il d'ignorer ces rapports en invoquant sous un discours chauviniste que c'est un complot contre l'Algérie ou faut-il se demander simplement si le mal n'est pas avant tout en nous. Les dernières mesures gouvernementales du retour au tout-Etat gestionnaire permettront-elles un véritable décollage économique sachant que même Cuba où, dans son discours au début de septembre 2010, Fidel Castro prône un désengagement progressif et maîtrisé de l'Etat de la sphère économique, ne parlant pas des fondateurs du communisme, à savoir l'ex-URSS ou la Chine qui sont en transition vers l'économie de marché.
Il reste deux pays dans le monde : la Corée du Nord communiste et l'Algérie mais avec cette différence que notre pays est une économie rentière reposant sur les hydrocarbures à l'état brut et semi-brut. Aussi, malgré des dépenses colossales entre 2004 et 2009 — étant prévu 200 milliards de dollars, ce montant a-t-il été intégralement dépensé ?— et programmant 286 entre 2010 et 2014 dont 130 de restes à réaliser de 2004 à 2009, des surcoûts exorbitants, dues essentiellement aux recettes des hydrocarbures (98 % des exportations) contribuant directement et indirectement aux taux de croissance via la dépense publique, d'ailleurs non proportionnel à l'importance de la dépense, à plus de 80 % et plus de 70 % pour la fiscalité. Ainsi, l'Algérie est passée au modèle d'usines clefs en main entre 1965 et 1979, aux infrastructures clefs en main entre 1980 et 1990, avec un modèle similaire entre 2000 et 2010 comme en témoigne le poste assistance technique qui est passé de 5 milliards de dollars en moyenne en 2004/2005 à plus de 11 milliards en 2008/2009, avec appel aux compétences étrangères et fuite de cerveaux algériens vers l'étranger.
Que sera l'Algérie avec l'épuisement inéluctable, entendre réserves rentables financièrement, selon différents scénarios, des hydrocarbures entre 2020 et 2030 ?
D'où l'importance d'un débat sans exclusive entre les différences forces de la nation sur le bilan en toute objectivité et de la voie à suivre. La vertu des grands dirigeants n'est-elle pas de reconnaître leurs erreurs afin de se corriger pour le bien-être du présent et du futur de leur population ? D'où l'importance du dialogue permanent et de la tolérance des idées d'autrui. Et comment ne pas rappeler ces paroles pleines de sagesse d'un grand philosophe : «Monsieur je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez toujours le dire.»
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul,


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