Jeune, riche et puissant, Baha Eddine Tliba est devenu en moins d�une ann�e un personnage influent de la sc�ne politique alg�rienne. Informaticien de formation, Tliba doit sa r�ussite � sa capacit� � m�ler les affaires � la politique. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Rien ne semble arr�ter Tliba. A tout juste 33 ans, Baha Eddine a un curriculum vitae aussi int�ressant qu�intrigant. Originaire de la r�gion de Oued-Souf, il a pass� sa jeunesse � Annaba o� il a d�croch� un dipl�me d�informaticien � l�Universit� Badji-Mokhtar. En fait, sa success-story d�bute tout � fait par hasard. Au d�but des ann�es 2000, alors qu�il tenait un petit commerce, des fonctionnaires de la wilaya de Ouargla font appel � lui pour fournir des articles destin�s � une colonie de vacances. Tliba multiplie les allers-retours entre Annaba et Ouargla pour obtenir le paiement des factures. Mais il saura tirer profit de ses voyages puisqu�il parviendra � se lier d�amiti� avec un haut responsable de la wilaya qui facilite son installation dans cette ville. Et voil� que Tliba se retrouve, en 2002, candidat � l�APW de Ouargla sur la liste du Front de lib�ration nationale. Amar Sa�dani lui aurait, dit-on, mis le pied � l��trier. Son statut d��lu local ne l�emp�che pas pour autant de mettre entre parenth�ses ses activit�s commerciales. Il a m�me une pr�dilection pour les march�s de fournitures. Baha Eddine devient tr�s vite un notable local. Il parvient � se faire r��lire une seconde fois en 2007 � l�Assembl�e populaire de wilaya. Ambitieux, il sait qu�il peut faire mieux. Obtenir plus. Il se met dans l�id�e de racheter la Soci�t� d��tude technique de Ouargla (Seto) qui rel�ve de la SGP Est-Sud-Est. L�entit� publique est mise en vente dans le cadre du processus de privatisation. En 2008, le Conseil des participations de l�Etat (CPE) r�uni sous la pr�sidence de Abdelaziz Belkhadem, alors chef du gouvernement, autorise la cession totale de la Seto. Tliba fait une affaire en or en d�boursant quelques milliards de centimes. Mais voil�, le costume d��lu d�une localit� du sud du pays devient trop �troit pour lui. Son prochain objectif : l�Assembl�e populaire nationale. Mais il y a un hic : la crise interne que traverse le Front de lib�ration nationale ne lui permet pas de pr�senter sa candidature. Cela va-t-il pour autant stopper ses projets ? C�est mal conna�tre Tliba. Il remonte � Annaba pour d�poser sa candidature. En mai 2012, il conduit la liste du Front national d�mocratique que pr�side un certain Sassi Mabrouk. N�ayant aucun programme �lectoral, il fait campagne en affichant son opulence et en s�attaquant de front � Louisa Hanoune. Pari tenu. Baha Eddine Tliba entre � l�Assembl�e populaire nationale. Son r�ve devient r�alit�. Mais pour lui, pas question de si�ger en qualit� de d�put� FND. Il d�cide de rejoindre sa maison d�origine : le Front de lib�ration nationale. Impossible de freiner son ambition. Par un tour de passe-passe dont lui seul a le secret, il parvient � d�crocher le poste de vice-pr�sident du groupe parlementaire du FLN. Au mois de novembre 2012, il frappe un grand coup en implorant le pr�sident Bouteflika de briguer un quatri�me mandat. L�homme n�h�site pas � d�bourser plusieurs centaines de milliers de dinars pour publier son appel dans un journal arabophone. Sur le plan parlementaire, Baha Eddine se montre hyperactif. Il �r�dige� et introduit des amendements dans plusieurs textes de loi. Cependant, son z�le finira par se retourner contre lui. Lors du d�bat en pl�ni�re autour de la loi sur les hydrocarbures, il se montrera particuli�rement critique envers la d�marche du gouvernement, notamment sur la question du d�veloppement des �nergies non-conventionnelles. Tliba ira jusqu�� introduire une douzaine d�amendements � ce texte. Une initiative qui provoquera une v�ritable lev�e de boucliers au plus haut niveau de l�Etat. Abdelaziz Belkhadem se trouvera dans l�obligation d�intervenir pour calmer les esprits. Il d�cide de retirer la totalit� des amendements introduits par son groupe parlementaire. Au m�me moment, un scandale �clate � l�APN. Il concerne une sombre affaire de v�hicule officiel mis � la disposition du d�put� de Annaba par l�administration de l�institution parlementaire. Dans les couloirs de l�APN, certaines �rumeurs� disent m�me que cette affaire aurait pouss� le pr�sident de la Chambre basse � limoger son secr�taire g�n�ral. Pas impossible, car il est vrai que Baha Eddine Tliba se fait plus discret depuis quelques semaines. Mais c�est s�rement une simple retraite tactique�