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ACTIONS ANADARKO, SAIPEM, AUTOROUTE EST-OUEST, VILLE DE HASSI-MESSAOUD�
Farid B�djaoui, l�homme par qui transitent les milliards
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 02 - 2013

Soup�onn� par la justice italienne d�avoir jou� un r�le capital dans l�affaire des commissions vers�es par l�entreprise Saipem, Farid B�djaoui se retrouve au-devant de la sc�ne m�diatique. Install� � Duba�, le neveu de Mohamed B�djaoui a r�ussi � b�tir une fortune consid�rable gr�ce � l�argent de l�Etat alg�rien.
La justice italienne a fini par faire tomber son masque. L�enqu�te men�e par les magistrats du tribunal de Milan, dans l�affaire Saipem, a fait sortir au grand jour un personnage tapi dans l�ombre : Farid B�djaoui. L�homme est soup�onn� d�avoir servi d�interm�diaire entre des dirigeants de la filiale du groupe p�trolier italien et de hauts responsables politiques alg�riens. Le montant des commissions est estim� � 198 millions de dollars am�ricains par la justice italienne. Une somme qui pourrait �tre revue � la hausse � mesure qu�avanceront les investigations des magistrats italiens. Il faut dire que l�efficacit� de Farid B�djaoui a permis � Saipem de remporter de tr�s nombreux contrats dans le secteur des infrastructures �nerg�tiques. Une r�ussite qu�il doit avant tout � sa proximit� avec l�ancien ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil.
Empires
Qui est Farid B�djaoui ? N� le 20 septembre 1969 en France, Farid est le fils de Nourredine B�djaoui, fr�re de l�ancien ministre des Affaires �trang�res et ex-pr�sident du Conseil constitutionnel, Mohamed B�djaoui. C�est au Canada qu�il passera l�essentiel de sa jeunesse avec ses fr�res Ryadh et R�da. Dipl�m� d�HEC Montr�al (Hautes �tudes commerciales), Farid se lance dans le n�goce de produits alimentaires. Ambitieux, il sait tirer profit de l�influence de sa famille pour monter plusieurs op�rations d�exportations vers l�Alg�rie. Mais sa r�ussite, il la doit surtout � sa belle-famille : les Dalloul. Farid est mari� � Ra�na, la fille de l�ancien ministre de la D�fense libanais, Mohsen Dalloul. Homme politique puissant, il a b�ti un v�ritable empire financier en investissant dans le secteur de la t�l�phonie mobile. En 1994, la t�te du groupe Omium, son fils Nizar est charg� de lancer LibanCell, le premier op�rateur de t�l�phonie mobile du Liban. Omium d�crochera par la suite les licences GSM au Liberia, Gambie, Sierra-L�one et en C�te-d�Ivoire. Ziad Dalloul, son autre fr�re, se lance dans la prestation de services de t�l�communications en cr�ant Lintel. Pour r�ussir en Alg�rie � pays o� il ne s�est rendu que tr�s rarement � Farid B�djaoui a juste appliqu� le syst�me mis en place par sa belle-famille : user de son pouvoir pour amasser plus d�argent. Le pouvoir, Farid en dispose suffisamment en Alg�rie depuis l�arriv�e de Abdelaziz Bouteflika. Son oncle, Mohamed, est une personnalit� respect�e. Le jeune homme profite des connaissances du pr�sident de la Cour internationale de justice pour mettre en place ses r�seaux. Avec l�envol�e du prix du p�trole, il sait que l�argent se trouve dans le secteur des hydrocarbures. Le pouvoir, c�est en la personne de Chakib Khelil qui le trouve. L�alliance entre les deux hommes va s�av�rer redoutablement efficace.
Actions
En 2002, Farid B�djaoui et son beau-fr�re Zyad Dalloul cr�ent Rayan Asset Management. Bas� � Duba�, Rayan est le repr�sentant exclusif pour le Moyen-Orient et l�Afrique du Nord de Russell Investments, un des plus importants fonds d�investissement am�ricain. Presque simultan�ment, Chakib Khelil, qui �tait alors ministre de l�Energie et pr�sident-directeur g�n�ral de Sonatrach, d�cide de confier � Farid et Zyad la vente des actions que d�tenait la compagnie nationale d�hydrocarbures sur les compagnies am�ricaines Anadarko et Duke Energy. Pour l�Etat alg�rien, ces actions ont surtout une valeur politique puisqu�elles ont �t� obtenues au terme d�une longue proc�dure d�arbitrage engag�e dans le cadre de l�affaire de vente de gaz aux Etats-Unis, la fameuse affaire El Paso. Par la simple volont� de Chakib Khelil, Rayan Asset Management se retrouve � g�rer un portefeuille d�actions de plus d�un milliard de dollars am�ricains. �Les fonds ont �t� restitu�s et on fait un gain de 600 millions de dollars sur un investissement d�un milliard de dollars. Donc on a gagn� pratiquement 60% sur ces fonds (�) Ce qui est important � retenir, c�est que nous avons gagn� 600 millions de dollars sur un milliard de dollars de placement. Et vous pouvez imaginer si on avait un peu plus d�argent, on aurait pu gagner un peu plus�, s�est enorgueilli, en 2010, l�ex-ministre de l�Energie. Des propos tenus deux jours avant qu�il ne quitte d�finitivement le gouvernement. Aujourd�hui, gr�ce au coup de starter impuls� par les fonds publics alg�riens, Farid B�djaoui et Zyad Dalloul g�rent pour plus de huit milliards de dollars d�actifs au Moyen-Orient et en Asie. Dans le secteur des hydrocarbures, B�djaoui a fait en sorte d��tre pr�sent � plusieurs niveaux. Ainsi, il aurait fait en sorte de �privil�gier� la s�lection d�entreprises sp�cialis�es � chaque contrat remport� par Saipem. Il s�av�re que ces sous-traitants sont originaires de Syrie ou du Liban. Selon certaines informations, l��pouse d�un ministre �tait m�me actionnaire dans l�une de ces soci�t�s. Le circuit de la sous-traitance aurait rapport� des dizaines de millions de dollars par an � ses initiateurs. Farid B�djaoui aurait �galement suivi de tr�s pr�s le projet de la nouvelle ville de Hassi-Messaoud. Usant de son influence au minist�re de l�Energie et des Mines, il aurait g�r� le processus de s�lection de l�entreprise charg�e de r�aliser l��tude du futur Hassi-Messaoud. Avec un contrat de plus de 300 millions de dollars � la cl�, la bataille a oppos� deux bureaux d��tude, un Nord-am�ricain et un Asiatique. Mais ni l�un ni l�autre ne l�emportera puisque le march� a finalement �t� r�sili�. Hyperactif, on retrouve �galement sa trace dans l�affaire de l�autoroute Est-Ouest. Un scandale dans lequel son oncle Mohamed B�djaoui, alors ministre des Affaires �trang�res, est impliqu�. Farid aurait jou� un r�le important au c�t� de Pierre Falcone puis de Jean-Yves Ollivier, deux personnages-cl�s dans cette affaire.
Investissements
Aujourd�hui, Farid B�djaoui est � la t�te d�une fortune colossale. En l�espace de quelques ann�es, il serait parvenu � d�tourner plus de 800 millions de dollars dans ses activit�s en Alg�rie. Une grande partie de cet argent a �t� investie dans l�immobilier. En France, en Espagne, au Moyen-Orient et surtout au Canada. A Montr�al, la gestion du patrimoine a �t� confi�e � Ryadh et R�da. En 2011, Ryadh a �t� charg�, via une soci�t� �cran, d�acheter trois lots de terrain � Westmount, le quartier le plus hupp� de la ville. Une transaction de 3,7 millions de dollars canadiens qui avait attir� l�attention des autorit�s et de la presse locales du fait de la sur�valuation de ces biens. Actuellement, Farid B�djaoui vit Duba� dans une propri�t� de 3 000 m2 situ�e � Emerites Hills, une des zones les plus prestigieuses de l��mirat. Il est �galement propri�taire d�un jet et d�un yacht immatricul� � Saint-Vincent-etles- Grenadines. Des biens acquis gr�ce � l�argent des contribuables alg�riens.


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