260 cas de violence ont été recensés durant le premier trimestre de cette année scolaire. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui se dit préoccupé par l'ampleur de ce phénomène, tire la sonnette d'alarme et appelle à une action de protestation aujourd'hui dans les établissements scolaires de la capitale. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les écoliers deviennent de plus en plus perturbateurs. Leur imposer le respect en classe est une tâche que le corps enseignant peine à accomplir. Selon le syndicat du CLA, Il ne s'agit plus des écarts de comportement des élèves, de pratiques quotidiennes sous formes de racket, insultes, vols, menaces verbales, bagarres, gangs, armes et vandalisme. Selon le syndicat, les cas de violence contre le corps enseignant ont atteint 1 135 dont 352 cas d'agression physique au cours de l'année scolaire 2010- 2011. Ces cas ont été enregistrés au niveau de 1 117 établissements éducatifs fréquentés par plus d'un million d'élèves. Pour le premier trimestre de l'année en cours, 260 cas de violence ont été signalés. Le syndicat demande le renforcement «urgent» des mesures de prévention contre la violence en milieu scolaire et a décidé d'agir pour dénoncer ce phénomène. Pour attirer l'attention sur ce phénomène, le CLA appelle à une action de protestation, aujourd'hui, sous forme d'un arrêt de travail d'une heure dans l'ensemble des lycées d'Alger. «Nous avons choisi les lycées d'Alger car c'est là que nous enregistrons un taux de violence plus élevé» a déclaré Idir Achour, porte-parole du CLA. Le syndicat dénonce également le silence de la tutelle et l'interpelle à trouver des solutions pour contrer ce phénomène «qui gangrène l'école algérienne». «Les sonnettes d'alarme tirée par le CLA n'ont servi à rien car la tutelle est restée muette. Maintenant, notre syndicat est obligé de passer à l'action et le début commence aujourd'hui» a indiqué le syndicat dans un communiqué, en soulignant que d'autres actions suivront si la tutelle persiste dans «sa passivité». La surcharge scolaire, l'absence de dialogue entre le corps enseignant et les élèves, le nombre relativement faible de surveillants, la démission du personnel de l'éducation et celle des parents sont les principales causes de la violence dans le milieu scolaire, selon le CLA qui souligne que «pensant pouvoir tout faire sans aucune sanction, puisque personne désormais ne peut exercer une autorité quelconque sur lui, l'élève commence à traiter l'enseignant en égal voire parfois en rival». Le syndicat estime qu'une loi doit être mise en place pour traiter les cas de violence à l'école. «Même si on ne peut pas infliger aux élèves, auteurs d'agressions, des peines de prisons lorsqu'il s'agit de mineurs, des amendes peuvent être infligées à leurs parents. Les sommes à payer varieront selon la gravité des cas. Dans le pire des cas, des peines de prison peuvent être aussi imposées aux parents» estime le CLA qui propose aussi, la mise en place d'un guide pratique qui réglemente le traitement des cas de violence et la réhabilitation du statut du maître à l'enseignant pour imposer l'ordre et gérer les comportements des élèves au sein des établissements.