«Nous assistons à une surcharge jamais atteinte» La rentrée scolaire de cette année a été l'une des plus désastreuses dans l'histoire de l'Algérie. Faisant son bilan d'une semaine après la rentrée scolaire 2012-2013, le Conseil de lycées d'Alger tire la sonnette d'alarme sur la situation globale de l'école algérienne. Plusieurs lacunes ont été enregistrées. Hakem Bachir, porte-parole du Conseil de lycées d'Alger a indiqué que sur près de 40 wilayas, la rentrée scolaire de cette année a été l'une des plus désastreuses dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Il a regretté la façon avec laquelle la tutelle a traité les différentes alertes qui n'ont pas été prises en compte notamment le problème de la surcharge. «Nous assistons à une surcharge jamais atteinte à tel point que des écoles et des Cem sont ouverts pour contenir ce phénomène vu que le nombre de classes ouvertes dépasse de loin celui que peuvent prendre certains lycées», a-t-il souligné. Et d'ajouter: «La réforme de l'éducation est prévue pour des classes de 25 élèves maximum, aujourd'hui un premier bilan affirme un sureffectif imprévu dont les classes sont à plus de 45 élèves et certaines à plus de 55 élèves». Ainsi, il a indiqué que «cette année scolaire est catastrophique sur tous les plans». Bachir a soulevé aussi le problème des emplois du temps des enseignants et des élèves. Il a qualifié le planning d'anarchique dont aucune pédagogie n'a été tenue en compte. «Comment, pédagogiquement, un enseignant peut-il enseigner dans son lycée et dans un Cem, en même temps, être à l'heure et comment les emplois du temps ont été confectionnés?», s'est-il interrogé. Ainsi, il a fait savoir que «plus de 2000 classes se retrouvent sans enseignants au secondaire». Dans cette situation, «de nombreux professeurs sont directement mis dans le bain alors qu'il était prévu pour un grand nombre d'entre eux une formation de 440 heures mais vu les circonstances dues au manque d'enseignants le ministère est obligé de faire appel à eux», a informé le porte-parole du CLA. Certes, cela rejaillit négativement sur le niveau des élèves dont un grand nombre n'ont pas encore leur livre scolaire ainsi que sur le moral des enseignants dont bon nombre appréhendent cette année qui sera l'année de l'enfer vu la surcharge. D'ailleurs, selon M.Bachir, «un grand nombre d'élèves changent de lycée pour qu'ils ne vivent pas le calvaire que vont vivre leurs enseignants, celui de la surcharge et celui d'enseigner dans deux établissements différents». De ce fait, «de nombreux chefs d'établissements sont soit insultés, soit menacés, soit agressés par des parents d'élèves ou leurs enfants pour ne pas avoir été inscrits ou ne pas avoir eu droit à un changement de classes», a-t-il avancé tout en citant le décès d'un directeur des suites d'une crise cardiaque à Skikda et d'un autre chef d'établissement à Bouira qui ont fait l'objet d'insultes. Evoquant la stabilité des établissements, M.Bachir a souligné que «nous assisterons certainement à de nombreux débrayages locaux orchestrés soit par des élèves soit par les professeurs sinon par les syndicats, et ce à cause des conditions de travail, à la violence ou revendications syndicales légitimes des travailleurs de l'éducation».