Par Hassane Zerrouky En visite dans les pays du Golfe, le nouveau chef du D�partement d�Etat am�ricain, John Kerry, a �voqu� avec les dirigeants de la r�gion la situation en Syrie et la question du nucl�aire iranien. Sur la crise syrienne, le moins qu�on puisse dire est que le nouveau chef de la diplomatie am�ricaine s�est montr� prudent. �Les Etats- Unis s'engagent � continuer d'�uvrer (...) � renforcer l'opposition syrienne� mais sans l�armer, a-t-il affirm�. Et ce, malgr� l�insistance des Saoudiens et de leurs alli�s de la r�gion qui lui ont fait part de leurs �inqui�tudes concernant la relation avec l'Iran et les d�veloppements en Syrie�. Son h�te saoudien a m�me insist� sur �le droit du peuple syrien � se d�fendre� et r�clam� un �embargo sur les armes � destination du r�gime syrien (...) et de sa machine � tuer�. Prenant acte du fait que les insurg�s syriens re�oivent des armes, notamment gr�ce � l'Arabie saoudite ou au Qatar, le successeur de Mme Clinton � la t�te de la diplomatie am�ricaine a r�it�r� le refus de Washington de les armer, arguant qu�il n�y avait �pas de garanties qu�une arme ou une autre ne puisse pas tomber dans de mauvaises mains�. John Kerry sait de quoi il parle. Sur le terrain, c�est la branche syrienne d�Al Qa�da, Djebhat Nosra et ses autres alli�s djihadistes, qui est en pointe dans le combat anti-Assad et non la fantomatique Arm�e syrienne libre (ASL). C�est elle qui a pris lundi le contr�le de la ville de Raqa dans le nord syrien pr�s de la fronti�re turque. Et tout en prenant note des remarques des pays du Golfe, John Kerry sait qu�il n�a pas de souci � se faire. Les p�tromonarchies ont �t� (et le sont) en toutes circonstances des alli�s loyaux et dociles des Etats-Unis. Ils ne feront rien qui g�nerait le ma�tre am�ricain. En v�rit�, plus que la Syrie, c�est l�Iran qui �tait le but principal de la visite de John Kerry dans la r�gion. Ses interlocuteurs saoudiens, qataris et des autres pays du Golfe lui ont fait part de leurs inqui�tudes concernant les menaces que ferait peser l�Iran si un jour le pays des mollahs venait � disposer de l�arme nucl�aire. Ils souhaiteraient que les Etats- Unis soient plus actifs et plus fermes avec l�Iran qu�ils ne l�ont �t� jusque-l�. Un souhait qui tranche avec leur silence sur l�inaction de l�administration Obama concernant le dossier palestinien et, partant, le fait qu�Isra�l est le seul pays de la r�gion � disposer de l�arme nucl�aire et qu�il n�h�sitera pas le cas �ch�ant � en faire usage ! Aussi rien d��tonnant que ces p�tromonarchies n�aient pas trop insist� sur le r�glement du probl�me palestinien. A ce propos, ont-ils un jour soutenu la cause palestinienne autrement qu�en paroles ? Ontils-un jour fourni des armes � la r�sistance palestinienne du vivant de Yasser Arafat ? N�ont-ils pas cess� de financer l�OLP de Arafat parce que ce dernier avait d�nonc� la guerre am�ricaine contre l�Irak de Saddam Et ces pays du Golfe qui font montre de fermet� l��gard de la Syrie, armant et finan�ant certains rebelles syriens (pas tous), � savoir les djihadistes, pourquoi ne se sont-ils pas montr�s aussi fermes quand Isra�l �crasait Gaza sous les bombes ? Pourquoi ne d�cident-ils pas de casser le blocus de Ghaza ? Pourquoi ne font-ils pas pression sur l��gypte aujourd�hui dirig�e par leurs alli�s islamistes, le mouvement des Fr�res musulmans, pour qu�elle ouvre ses fronti�res avec Ghaza ? La raison est connue. On ne cessera de le r�p�ter. Les pays du Golfe roulent pour le compte de leur ma�tre, les Etats-Unis, lequel, en retour, leur assure une protection militaire et, surtout, politique. Pour s�en convaincre, il suffit d�observer que si les pays du Golfe sont point�s par les ONG de d�fense des droits de l�Homme pour violation des droits humains, ils le sont moins que la Russie de Poutine ou la Chine. Ces deux pays, avec Cuba, sont plus montr�s par les m�dias occidentaux que l�Arabie saoudite ou le Qatar, lequel condamn� un po�te � 15 ans de prison pour avoir seulement demand� que son pays, qui soutient le �Printemps arabe�, donne l�exemple en mati�re de libert� et de respect des droits de l�Homme. Pas plus que sa condamnation que celle des opposants saoudiens ou l�interdiction aux femmes saoudiennes de conduire des v�hicules n�ont soulev� de protestation aussi m�diatis�e que celle qu�on voit lorsqu�il s�agit de la Russie ou de Cuba !