On dit du nouveau pr?sident am?ricain qu?il innove par rapport au pr?c?dent, dans le sens o? il privil?gie le dialogue direct, un dialogue sans exclusive en terme de partenaires. En terme de partenaires uniquement puisqu?il appelle l?Iran au dialogue? Au dialogue ou aux n?gociations? Il est ?vident que dialoguer n?engage en rien, alors que n?gocier signifie la mise ? ?galit? des partenaires. Pourrions-nous dire que la nouvelle administration am?ricaine va renoncer ? donner une finalit? politique, h?g?monique m?me ? l?expression de la puissance? Pourrions-nous dire qu?Obama, d?sormais, va d?clarer publiquement que, dans les relations avec l?Iran, il exclut totalement d?envisager de renoncer ? garder ouverte l?option militaire ? Il devrait, dans ce cas, s?engager ? ne pas construire une architecture de s?curit? internationale en faveur de la domination am?ricaine et ? ne plus ?recruter? des pays candidats au r?le de pivots int?gr?s dans cette architecture. Si on consid?re par exemple le monde arabe, o? il semble qu?il y existe nombre de candidats pour r?pondre favorablement ? l?appel lanc? par les Etats-Unis ? l?effet de recruter de potentiels ?pivots?, ? chaque fois qu?un ?politique? am?ricain ou un analyste am?ricain dont on dit qu?il ?marge dans une institution ?cout?e par la Maison Blanche, fait une d?claration, ? Alger ou ailleurs, qui fait l??loge du pays d?accueil, mais en des termes tr?s diplomatiques, il y en a parmi la presse et la classe politique qui font vite un raccourci pour affirmer que leur pays est choisi par les Etats-Unis comme pivot dans la r?gion. Or, il est connu, les deux seuls pays choisis par les Am?ricains dans le monde arabe pour articuler autour d?eux leur architecture r?gionale de s?curit?, soit comme pivots, sont l?Egypte et Isra?l, et pas d?autres pays pour le moment. Nombre de quotidiens alg?riens, pour ne parler que de notre pays, profitaient, ? un moment donn?, de chaque venue d?un chercheur am?ricain en ?tudes strat?giques pour lancer et m?me relancer la th?se de l?Alg?rie pivot de l?architecture r?gionale de s?curit? mise en place par les Etats-Unis. Les Etats-Unis s?appuient plus particuli?rement sur ces deux pays consid?r?s comme pivots pour ?viter la concurrence europ?enne dans la r?gion. Ils s?appuient ?galement sur les pays du Golfe, et ces derniers le rendent bien aux Am?ricains en croyant, plus peut-?tre ? raison qu?? tort, que leur s?curit? et leur stabilit?, en tant que r?gimes et en tant que pays, ne peuvent ?tre garanties que par les Etats-Unis. Des preuves, dit-on, seraient disponibles et pourraient ?tre invoqu?es parmi tant d?autres. N?est-ce pas qu?il est souvent imput? aux pays du Golfe de ne pas respecter rigoureusement la politique des quotas de production d?finis par l?OPEP? N?est-ce pas qu?il est admis, parmi les analystes, que l??norme ?quipement militaire, en quantit? et en qualit?, acquis par les pays du Golfe, aupr?s plus particuli?rement des industries militaires am?ricaines, est du mat?riel pr?positionn? qui attend son usage par l?arm?e am?ricaine dans le cas d?une n?cessit? absolue? Les pays du Golfe n?en sont pas en reste, preuve ?tant qu?ils ont sign? un contrat de d?fense qui les a mis dans l?obligation de mettre leurs territoires ? disposition des forces arm?es am?ricaines qui en avaient besoin pour d?clencher la deuxi?me guerre contre l?Irak, donnant ainsi ? cette guerre une caution r?gionale arabe, alors qu?elle n?a pas r?ussi ? obtenir une caution internationale au Conseil de s?curit? de l?ONU. Isra?l et l?Egypte b?n?ficient du m?me traitement de la part des Am?ricains qui les consid?rent comme des alli?s strat?giques hors Otan. Les Etats-Unis n?ont pas confiance en l?Europe quand il s?agit de r?gler la question du conflit isra?lo-palestinien. Les Europ?ens chercheraient un r?glement ?juste?, alors que les Etats-Unis tiennent absolument ? ce qu?Isra?l poss?de, pour toujours, une sup?riorit? militaire op?rationnelle sur les capacit?s op?rationnelles arabes r?unies et cumul?es.