Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis hier à Riyad de continuer à renforcer l'opposition syrienne sans l'armer, tout en donnant implicitement son aval aux livraisons d'armes aux rebelles “modérés" effectuées par des pays du Golfe. Le nouveau patron de la diplomatie américaine a aussi profité de son passage en Arabie Saoudite pour réaffirmer que le temps de la diplomatie avec l'Iran pour son programme nucléaire n'était pas “infini". A Riyad, M. Kerry a rencontré séparément les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays du Golfe, qui avaient exprimé dimanche soir leur soutien à un règlement négocié en Syrie, mais réclamé une résolution contraignante du Conseil de sécurité de l'ONU. “Les Etats-Unis s'engagent à continuer d'œuvrer (...) à renforcer l'opposition syrienne", a dit M. Kerry lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien, le prince Saoud Al-Fayçal. Mais le secrétaire d'Etat, dont l'administration refuse d'armer les rebelles syriens, a répété qu'il n'y avait “pas de garanties qu'une arme ou une autre ne puisse pas tomber dans de mauvaises mains". Toutefois, prenant acte du fait que des armes sont envoyées aux rebelles par l'Arabie Saoudite ou le Qatar, M. Kerry a expliqué que l'opposition syrienne avait “maintenant la capacité de s'assurer que ce qui va à l'opposition modérée et légitime lui parvienne effectivement". Son hôte saoudien a pour sa part souligné “le droit du peuple syrien à se défendre" et a réclamé un “embargo sur les armes à destination du régime syrien (...) et de sa machine à tuer". Les six pays arabes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), alliés des Etats-Unis, reprochent à Washington son refus d'armer l'opposition syrienne et estiment que son attitude à l'égard de l'Iran n'est pas assez ferme. R. I. / Agences