Des d�bats sur les contenus d'une �ni�me r�forme de l'�cole viennent d'�tre lanc�s par le tout frais ministre de l'Education. Mais d'ores et d�j�, des balises sont dress�es : pas question de toucher aux �ternelles constantes � cause desquelles, sans le dire par orgueil et hypocrisie, cette r�forme a lieu. Comme son nom l'indique, la r�forme veut dire qu'il y a �chec. Des r�formes, on en a connu. Depuis la fameuse ordonnance de 1976 portant arabisation de l'�cole, le niveau avance � reculons. Une question tr�s simple, me semble-t-il, m�rite d'�tre pos�e : la vieille �cole, c'est-�-dire lorsque le fran�ais �tait langue d'enseignement, �tait-elle, oui ou non, meilleure que celle que nous connaissons aujourd'hui, sujette � des turbulences politiciennes ? De l'�cole primaire et du coll�ge, nous sommes pass�s � l'�cole fondamentale avec ses lots de d�perdition scolaire, de l'oisivet�, de la tol�rance de l'�chec, de l'exclusion de l'effort et de l'ali�nation de l'intelligence. Au passage, quelle �cole ont fr�quent� les jeunes terroristes ? Ensuite on s'est souci� de ramener la dur�e de scolarisation de 4 � 3 ann�es au moyen pour revenir, une autre fois, aux 4. Puis c'est au tour du primaire de se voir imposer une scolarisation de 5 ann�es au lieu de 6. On a vu changer combien de programmes, de livres, de manuels, d'horaires sans aller � l'essentiel ; assurer un enseignement de qualit�. Aujourd'hui encore, les enseignants sont invit�s � discuter sur une r�forme balis�e, donc orient�e. Le seul volet que le pouvoir refuse d'ouvrir au d�bat, au moins au d�bat, est celui de la langue d'enseignement. La langue arabe, dans l'esprit de nos gouvernants est sacr�e, comme si, si on y touchait, l'Alg�rie s'�croulerait. Pourquoi, plut�t que de s'�crouler, nos �tudiants, partis en France, r�ussissent, et dans la langue de Moli�re ? Pourquoi, et c'est de notori�t� publique, la prog�niture de nos gouvernants �tudie-t-elle en France ou ailleurs? Le repli linguistique, le rejet, le nationalisme chauvin et revanchard est ce qui a fait atrocement mal � l'�cole alg�rienne. Les islamistes d'ici ne s'offusquent que lorsqu'ils entendent un simple et lointain chuchotement ou bruissement sur la langue fran�aise. Nos intellectuels, eux, font le dos rond dans ce d�bat qui est essentiel, celui de l'avenir de l'�cole, le pilier sans lequel rien ne pourrait �tre b�ti. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces islamistes et les tenants d'une arabisation pure et dure taxent les francophones de hizb Fran�a, le parti de la France. Alors si eux sont fiers de garder une �cole qui r�gresse, me concernant, je revendique mon appartenance � ce hizb Fran�a. Je suis francophone et j'en suis fier ! Seulement qu'ils continuent � nous taxer de hizb Fran�a m�me lorsqu'ils tombent malades ou pour des besoins personnels, car � ce moment-l�, et � ce moment-l� seulement, ils laissent de c�t� leur haine du hizb Fran�a, du fran�ais et de la France. Ils y tombent assomm�s, oublieux de leur haine et de leurs constantes. Non, nul n'a le droit de sacrifier des g�n�rations au motif que la France a colonis� l'Alg�rie. Nul n'a le droit de persister sur une voie qui nous a men�s vers l'�chec. Oui, il s'agit d'une destruction de l'�cole, sinon pourquoi former des �l�ves pendant plusieurs ann�es en arabe pour les envoyer � l'universit� o� leur langue de formation est impuissante ? A l'universit�, le fran�ais est la langue des sciences, du savoir et de travail. Il appartient � monsieur le ministre d'oser, car oser c'est faire preuve de clairvoyance et de courage. Il appartient aussi mais surtout � ceux qui affirment que l'�cole est sinistr�e de s'afficher, maintenant et rapidement, sinon l'histoire retiendra que, par leur silence, l'obscurantisme pour certains, la l�chet� pour d'autres a eu raison de ce qui reste de l'�cole. Toute occasion est bonne � saisir. La langue est le vecteur du savoir, alors o� trouver ce savoir ?