Par Mhand Kasmi [email protected] �Le petit matin, tout plein de lumi�re Le petit matin nous met en train Qu�il pleuve, qu�il vente Toujours l�on chante Ah ! qu�il sait bien nous plaire le petit matin.� Ah ! qu�ils nous plaisaient bien ces petits matins de notre charmant et magique village natal de Toudja (pr�s de B�ja�a), en cette fin des ann�es 1950, quand les candidats � la retraite, que nous sommes devenus aujourd�hui, prenaient d�assaut chaque matin, en de bruyantes et joyeuses cohortes, le long boyau m�tallique de type �pr�fabriqu� flambant neuf, compos� de trois salles de classe et d�un pr�au. Ils nous plaisaient bien nos petits et longs matins, galopins insouciants que nous �tions alors, malgr� le fait que cette nouvelle �cole �difi�e dans le cadre du d�sesp�r� Plan de Constantine que le g�n�ral de Gaulle concocta � la h�te apr�s son arriv�e au pouvoir en 1958, pour introduire une bien tardive �humanit� au projet colonial de la France, ressemblait plut�t � un camp retranch�, � une prison aux issues parfaitement cadenass�es. Ce n�est que bien plus tard, apr�s l�ind�pendance, que nous r�alis�mes, ahuris, que �notre� �cole �tait en effet cern�e de toutes parts par des trames architecturales � l�orientation r�pressive parfaitement �tudi�e. En amont, nous avions les hautes et fra�ches murailles flanqu�es de miradors � meurtri�res de la sinistre SAS, et en face de son entr�e principale se d�coupait la sombre et pourtant si �l�gante b�tisse en pierre taill�e de l�administration des eaux et for�ts, devenue celle de la gendarmerie depuis le d�but des ��v�nements�. La vieille �cole publique Maurice-Donain et ses vastes jardins, situ�e en aval de la nouvelle �cole, n�en finissait pas, quant � elle, de ronger son frein, d�attendre des jours meilleurs, contrari�e qu�elle �tait par le mauvais sort qui la poursuivait avant de devenir le sien, depuis quelques ann�es d�j�. Construite en 1894, cette derni�re, l�une des premi�res �coles d�Alg�rie, fut en effet transform�e � la h�te en immense casernement � partir de l�ann�e 1956, date qui vit le basculement int�gral et collectif du village dans les bras de la guerre de Lib�ration nationale, du FLN et de l�ALN. Oui ! malgr� cette topographie carc�rale, froide, inhospitali�re, nous adorions quand m�me tous les petits matins de �notre� �cole en ces ann�es de d�luge de feu ambiant d�une certaine op�ration Jumelles, car ils commen�aient toujours et invariablement par une bien curieuse partie de cache-cache, une sorte de guerre secr�te symbolique entre les espi�gles mauvais garnements que nous fin�mes par devenir au fil de notre scolarit� et nos braves instituteurs. Cette petite guerre, r�plique moins meurtri�re et plut�t enfantine de celle plus grande d�� c�t�, finit par devenir, par son caract�re r�p�titif quotidien, une v�ritable guerre d�usure. M�me perdue d�avance, il faut le dire, en raison du d�s�quilibre flagrant des forces en pr�sence, cette revue des troupes matinale consistait pour nous � refuser chaque matin d�ob�ir � nos respect�s instituteurs quand ils nous intimaient l�ordre de d�poser nos ch�chias � la couleur rouge �carlate d�lav�e par les privations et la mis�re sur l�armoire du fond de la classe. Entre la consigne de nos parents de garder la ch�chia par-devers soi et en toutes circonstances, symbole haut port� s�il en est de notre identit� malmen�e et l�ordre sec de l�instituteur mena�ant de sa longue et convaincante �trique� de la ranger soigneusement sur l�armoire pendant les cours, nous ne tard�mes pas � trouver un judicieux compromis : la garder au chaud dans le casier de notre pupitre. Et la �gu�-guerre� de reprendre de plus belle le lendemain ! Alors, en signe de r�conciliation, de vraie �paix des braves� entre l�instituteur et ses �l�ves, de complicit� retrouv�e entre le ma�tre et ses fans, entre le chef d�orchestre et sa chorale, s��levait le chant �du petit matin� toujours �plein de lumi�re�. Le chauffage au bois du fond de la classe, copieusement aliment� de b�ches de souche de bruy�re ou de lentisque, commen�ait � ronronner sourdement et nos mains engourdies par le froid glacial des lieux claquaient d�j� pour marquer le rythme et� s��chauffer. La voix z�zayante de M. Hubler, notre ma�tre de chant, ponctuait de ses �l�gantes calligraphies gestuelles le crescendo et la mont�e en cadence : �Allez les petits enfants ! reprenez en ch�ur, � contre-chant maintenant.� Les encriers sont alors prestement remis � niveau par le �chef� de classe et les porte- plumes arm�s de plumes de rang �sergent major� exhib�s et pr�tes aux exercices militairement synchronis�s. La premi�re le�on de la journ�e pouvait commencer. Ce sera toujours une le�on de morale. Elle n�a jamais port� sur �la guerre des ch�chias� encore moins de celle d�Alg�rie, qui faisait pourtant rage � l�ext�rieur. Nos instituteurs, Fr�my, Roselot, Hubler, Lalisse et autres Paucaud, tous Fran�ais de France et aux noms bien fran�ais, affect�s � cette �cole du bout du monde et au c�ur de l�enfer d�une vraie guerre appel�e pudiquement ou hypocritement ��v�nements d�Alg�rie�, savaient peut-�tre au fond d�eux-m�mes que la ch�chia en tant que mode vestimentaire vivait d�j� ses derniers jours. Quant � sa suppos�e symbolique identitaire, elle fut bient�t et d�s le recouvrement de l�ind�pendance, all�grement balay�e et remis�e au grenier des souvenirs nostalgiques, par la mode de la t�te nue. Bient�t par celle des cheveux longs� et un peu plus tard par celle qui d�ferlait sur le monde de la mini-jupe et du �pattes d��l�phant�. Normaaal ! comme diraient nos jeunes d�aujourd�hui, nous �tions entre-temps devenus citoyens du monde avec une nationalit� et tout et tout !... Apr�s avoir �t� pendant une courte p�riode concurrenc�e puis remplac�e par le b�ret basque, marque transitoire et bien p�lotte de l�acc�s � une certaine modernit� venue d�ailleurs, la ch�chia disparut en emportant dans son naufrage et le b�ret basque et ses fausses illusions identitaires par trop modernistes d�un moment. Certains de nos instituteurs de Toudja, devenus comme Pierre Fr�my, directeur de l��cole � l�aube et au lendemain de l�ind�pendance (1960-1964), assist�rent m�me � ce naufrage �historique�. Ils le b�nirent en s�offrant la revanche toute d�humanit� tress�e, en contribuant � doter les enfants de Toudja admis au lyc�e de B�ja�a et aux deux coll�ges d�enseignement technique de la r�gion de cette �poque (B�ja�a et Amizour), de vrais trousseaux flambant neufs o� il n�y avait ni b�ret basque ni ch�chia kabyle, mais o� on pouvait d�j� d�celer une brosse � dents. Ce sont ces instituteurs, ces ma�tres qui furent nombreux dans notre pays que nous voulons ici �voquer mais aussi honorer, un demi-si�cle apr�s l�ind�pendance. Oui, et il faut aujourd�hui le proclamer un jour publiquement. Nous avions en ces enseignants p�tris d�humanisme plus que des instituteurs, nous poss�dions de vrais ma�tres ! Et ces mots avaient et devraient continuer d�avoir, aujourd�hui encore, un sens. Ils n��taient pas �professeurs des �coles�, ce barbarisme d�magogique invent� au d�but du pr�sent mill�naire par des p�dagogues en mal de programmes politiques. Notre instituteur � nous ne professait pas, il accompagnait, il hissait les jeunes esprits que nous �tions � l�exploration du lieu, de l�espace adjacent, de l�humanit�, de la nouvelle humanit� sans ch�chia et sans b�ret que notre ind�pendance venait d�ouvrir pour nous et, par ricochet, pour de nombreux autres peuples, comme nous. Sa mission s�arr�tait � la fin du primaire, v�ritable �cole de la pens�e et de la relation � l�autre, aujourd�hui appel�e citoyennet�. Apprentissage d�licat des rapports, de la rencontre, la vraie et plus tard de la n�cessaire n�gociation. De l�erreur aussi, mais jamais dans le m�pris de celui qui se trompe ou de celle qui ne sait pas. Mes instituteurs � moi, les v�tres aussi du reste, ceux d�antan en tout cas, nous ont fait aimer le savoir. Gr�ce � la plupart d�entre eux, nous avons aim� apprendre, conna�tre, d�couvrir, aller au-del� de l�horizon de nos �troits clochers, de nos villages, de nos douars, de nos propres limites. Ils nous ont transmis la curiosit� pour les choses du monde et de la vie. De l�humanit� tout simplement avec son extension naturelle : l�humanitude ! Comme l�abeille pollennise un jardin, notre instituteur d�antan savait capter notre attention, nous enseignait quelque chose dont nous ignorions jusqu�� la m�canique, parfois l�existence m�me. Et, jour apr�s jour, une relation fragile mais profonde et intime s��tablissait entre lui et nous : la confiance. Or, il se trouve que la confiance en l�autre, m�me quand cet autre est d�ailleurs, venu de loin, de tr�s loin, pour servir au c�ur d�une guerre atroce entre les siens et les n�tres, qu�il ne parle m�me pas votre langue, est le premier pas vers la confiance en soi� J�ai personnellement presque tout oubli� de cette p�riode, mais j�ai gard� l�essentiel : une naturelle capacit� � entrer en conversation et empathie avec mes semblables, mes fr�res d�humanit�. Ce ne sont pas quelques strophes l�nifiantes d�un Francis Jammes faisant l��loge de �l��ne si doux marchant le long des houx�, ni la l�gende que je trouve personnellement absurde de Jeanne d�Arc qui furent les moments les plus �mouvants de ma scolarit�. Non ! Il faut avoir assist� � nos rendez-vous secrets avec nos instituteurs pour mesurer le poids et le sens des vraies petites complicit�s comme les barres de chocolat clandestines gliss�es dans nos poches rapi�c�es, qui �taient autant de pr�cieux compl�ments calorifiques � nos semblants de go�ters compos�es de quelques maigres figues s�ches et de bribes de galette� ! Il y avait aussi les cours du soir apr�s la classe pour mieux comprendre, plus apprendre, les rattrapages du dimanche matin, apr�s-midi, sans rel�che, gratuitement ! L�aventure humaine est en effet faite de peu de choses, en r�alit� de petites-grandes choses et son approche est une alchimie pr�cieuse qui requiert, de la part d�un enseignant, un vrai, de multiples talents, dont certains, toujours gard�s secrets. Les instituteurs que j�ai connus avaient me semble-t-il, j�en suis persuad�, ces hautes qualit�s humaines et p�dagogiques. Ils savaient se faire entendre sans �lever la voix. Ils nous aidaient � entrouvrir les portes d�un monde et d�une vie que nous avions � parcourir, pour longtemps. A cette �poque, l��cole de Toudja n��tait pas mixte. D�s que la cloche sonnait la r�cr�ation, les grands gar�ons que nous �tions d�j�, se pr�cipitaient d�j� � la balustrade qui s�parait les deux �coles, pour les voir, elles, en contrebas. La cour des filles bruissait de cris et de jeux, sous nos yeux curieux et moqueurs. On se faisait des signes, on s�observait. Elles nous r�pondaient par une glaciale indiff�rence et la plus souvent par leur habilet� � la corde � sauter ou, � la marelle. Rien de plus. Ce �royaume interdit� �tait une zone inconnue pour nous, pourtant si attirante d�j�. Apr�s le coup de sifflet, on rentrait dans le rang, par deux ou par trois, dans la cour. Les autres classes d�filaient devant nous, militairement. Nous entrions tous dans nos classes pr�-fabriqu�es sans un mot. En classe, chacun se pla�ait � c�t� de sa table. A son tour notre ma�tre entrait, restait debout entre son bureau et le tableau, nous regardait bri�vement et nous faisait asseoir. Entre lui et nous, ces quelques gestes marquaient le respect et non la crainte. C�est toute la diff�rence ! Le ma�tre �tait toujours grand, m�me quand il �tait petit de taille. Pour nous, il �tait m�me toujours tr�s grand, surtout quand il �tait �conome et avare de sourires. Arm� d�une voix grave et timbr�e, venue d�un autre monde, sa parole calme r�inventait chaque matin, la prose de la journ�e. La morale inscrite au tableau ouvrait une br�ve discussion, destin�e � r�veiller nos oreilles et nos imaginations endolories qui par la faim, qui par le froid ou la chaleur, le plus souvent par les deux. Puis nous sautions de mati�re en mati�re avec agilit�, nos jeunes cerveaux s�adaptaient. L�instit savait tr�s bien de quoi nous �tions capables, avant m�me que nous soyons surpris par nos propres aptitudes. S�il y a une p�dagogie, c�est � cela qu�on la reconna�t, non ? La carte de France couvrant difficilement celle pourtant si massive de l�Alg�rie �cras�e et entass�e dans l�espace colonial de l�AOF (entendre Afrique occidentale fran�aise) �tait en place � droite, un globe terrestre en orbite g�ostationnaire, nous invitait � r�ver � faire le tour de la plan�te en le faisant tournoyer sur place, � diff�rentes cadences et vitesses. Le tableau vert �sapin� n�offrait que quelques mots fra�chement calligraphi�s en son centre. Il faisait bon � l��cole. Je n�ai jamais oubli� la voix cuivr�e, la diction impeccable de mes ma�tres successifs. Du fond de mon souvenir, j�entends encore ce ma�tre parfait et d�sinvolte, mon instit pr�f�r� �noncer : �L�habit ne fait pas le moine !�. Il se faisait respecter, le ma�tre ! Pour cela, il avait une longue baguette de grenadier nourrie aux eaux blanch�tres des nombreuses rivi�res de Toudja, si longue qu�elle pouvait aller jusqu�au dernier rang de pupitres de la classe. Pas moyen de regarder voler les mouches ! Clac ! faisait la baguette sur le bois, cela nous r�veillait. Vous n�avez jamais chant� les tables de multiplication ? Moi, si ! Non, maintenant on n�apprend plus � compter, on tape sur les touches d�une machinette� �a n�ouvre pas l�esprit cette machinerie, ce machin-chouette ! On devait tout apprendre par c�ur, les verbes, les conjugaisons, la grammaire, le vocabulaire, l�arithm�tique, la g�om�trie, l�histoire, la g�ographie, les sciences naturelles et le fran�ais. L�arabe �tait proscrit. Quant � la langue maternelle, tamazight, elle tenait � quelques vulgarit�s tr�s �loign�es de la spiritualit� docile de l��ne si doux de Francis Jammes, que nous lan�aient � la vol�e nos ma�tres quand ils �taient exc�d�s par nos vraies �neries. �Esp�ce d�Aghyoul ! va !� entendait-on souvent de la bouche de nos instits. Le fran�ais ? Ah ! ces phrases, combien de fois tourn�es et retourn�es afin qu�elles deviennent parfaites, qu�elles expriment l�id�e, le temps, le lieu, le pass� ant�rieur, le plus que parfait du subjonctif, cette bizarrerie de la langue fran�aise que notre ma�tre nous disait r�serv�e aux aristocrates� Nous �crivions � l�encre, cette encre violette qui au fil du temps s�efface de nos vieux cahiers d��cole et de nos lettres. Au porte-plume auquel s�arrimait une plume �sergent major�, le buvard si n�cessaire et gare aux taches ! Une page tach�e �tait consid�r�e comme cochonn�e et d�chir�e � � refaire, avec en prime une centaine de lignes � copier afin d�apprendre � soigner son travail. Mouler ses lettres �tait, pour les petits, la grande affaire de la premi�re ann�e, le cours d�initiation. Majuscules, minuscules, pleines vers le bas, d�li�es vers le haut, avec des arrondis bien francs, des m et des n avec des enjamb�es bien distinctes, des j et des g avec de vraies jambes galb�es. Quelles difficult�s avec les boucles du k et ce w et sa petite queue ! � Essayez, reprenez le porte-plume ! Comme tous les enfants, nous �tions dissip�s, le ma�tre faisait r�gner la discipline. Pas question d�arriver en retard, sinon on avait une punition, des lignes � faire le soir au lieu d�aller jouer, un gage ou une retenue� avec des lignes. Autres temps, autres m�urs, on exp�die les m�mes dans les �coles comme dans des garderies, � charge aux enseignants de leur apprendre� ce que les parents sont incapables (par ignorance, par laxisme ?) de leur apprendre. Leurs communications avec les �ducateurs sont rares et souvent contraintes, ils n�ont pas le temps, il leur faut aller travailler, il leur faut courir faire les courses au march�, il leur faut tout juste prendre le temps d�avaler un repas, vite parce qu�il y a �quelque chose� d�int�ressant sur �Al Jazeera Sport� ou Al Jazeera tout court. Il leur faut le temps de ne pas avoir le temps. Pendant ce temps, leurs gosses suivent au pas de course. De toute fa�on, ils ont pour les plus chanceux leur game-boy, leur dream box, leur ordinateur avec �terminator 2 ou 3 - ou Bob l��ponge�. Cela les occupe. O� s�arr�te le r�le des parents, o� commence celui de l�enseignant ? Ce ne sont pas les th�oriciens du gouvernement o� a si�g� pendant pr�s de deux d�cennies Benbouzid qui vont vous le dire. Ils changent d�avis comme de cravate ou de parti politique et ce n�est pas la voie qu�ils suivent actuellement qui va r�soudre le probl�me. La notion de respect a �t� oubli�e, moi, je n�oublierai jamais celui que je dois � mes ma�tres d��cole de Toudja, et vous certainement � ceux de tous les villages et villes qui leur ressemblent, entre les ann�es 1959 et 1962 et bien en dec� ou au-del� ! Une pieuse pens�e pour ceux qui ne sont plus de ce monde ! Aujourd�hui, c�est de ceux-l� qu�il s�agit. Nous avons failli les oublier : Ils avaient pour noms Hubler, Paucaud, Lalisse, Roselot et Fremy ! Pardon ! Messieurs Hubler, Paucaud, Lalisse, Roselot et Fremy. Nous savions tous que vous �tiez des Fran�ais de France porteurs des vraies valeurs de Rousseau et de Rimbaud. Pas celles de la haine des pieds-noirs d�Alg�rie. Nous nous souviendrons de vous aussi longtemps que nos yeux seront ouverts ! En hommage, je jette en ce qui me concerne ma ch�chia virtuelle de candidat � la retraite � vos pieds ! Je sais que beaucoup d�Alg�riens se reconna�tront dans cet hommage et feront de m�me. Peut-�tre bien plus, � l��re de Facebook et d�Internet !