Tr�s attendu par les cin�philes, le coup d�envoi de la 13e �dition du film amazigh d�di� cette ann�e au pionnier et doyen du film amazigh, Abderrahmane Bouguermouh, a �t� donn� hier soir � la salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou en pr�sence d�une assistance record. La c�r�monie riche et haut en couleur s�est d�roul�e en pr�sence d�un panel d�artistes venus des quatre coins du pays � c�t� des autorit�s locales. Cette 13e �dition a �t� rehauss�e par la pr�sence de la d�l�gation �gyptienne des Amazighs de Siwa conduite par un chef de tribu, Chikh Omar, qui s�est exprim� dans la langue des anc�tres et par celle du petit-fils de Taos Amrouche Yann Seweryn. De p�re polonais, Yann, qui pr�pare un film sur sa grand-m�re, Taos Amrouche, apr�s des �tudes de cin�ma en Pologne, s�est longuement attard� lors de son intervention sur son p�re spirituel, Abderrahmane Bouguermouh, qui l�a beaucoup aid� dans la recherche de ses racines. Path�tique fut �galement l�intervention de Djamila Bouguermouh qui n�a pas oubli� les exactions dont fut victime son d�funt mari auquel les portes furent d�sesp�r�ment ferm�es tout au long de sa vie d�artiste, cela parce qu�il avait fait le choix de d�fendre l�identit� amazighe par l�image. Le commissaire du festival, Si El Hachemi Assad, qui a qualifi� l��v�nement d��dition de la relance et du professionnalisme, consid�re pour sa part qu�il y va de la survie de tamazight et attend du festival qu�il atteigne un haut niveau de cons�cration. En l�absence (encore une fois) de la ministre de la Culture, c�est Slimane Hachi qui a �t� charg� de transmettre les recommandations de Khalida Toumi dont il a paraphras� le message �un peuple sans culture est un peuple son miroir�. Une reconnaissance aux hommes de lettres aux artistes de Tamazgha et de la moiti� nord de l�Afrique, le Grand Maghreb. Le wali de Tizi-Ouzou, qui a qualifi� l��v�nement de �majestueuse manifestation�, a salu� le professionnalisme et le d�vouement des acteurs du festival qui rehaussent l�image de la ville devenue un lieu de rapprochement entre les artistes nationaux et internationaux. Salem Hamoum �chos du festival *Standing ovation : A l�applaudim�tre, la d�l�gation des Amazighs de la contr�e �gyptienne de Siwa s�est taill� la part du lion. Elle a eu droit � une standing ovation de la nombreuse assistance �mue aux larmes. * Un burnous pour Chikh Omar : le chef de la d�l�gation �gyptienne de Siwa, Chikh Omar, a re�u un burnous comme cadeau du festival. Un v�tement-symbole que l�h�te de la Kabylie a vite fait d�enfiler sous le cr�pitement des appareils photos. Chikh Omar parle tamazight : Chikh Omar est un chef de tribu parlant tamazight. Certes, pas avec l�aisance de ses anc�tres comme il l�a si bien fait remarquer au public, mais une langue proche du targui et du chaoui dont le nom en est une d�clinaison comme l�a si bien expliqu� le chef de la d�l�gation �gyptienne. * Le wali de Tizi-Ouzou et tamazight : le wali de Tizi-Ouzou, un arabophone, a termin� son allocution dans un tamazight ch�ti� et sans accent. Le secret de cette �loquence verbale cach�e r�side, entre autres, dans le fait que le premier magistrat de la wilaya de Tizi-Ouzou a comme gendre un grand entra�neur de football natif de la r�gion. *Le P/APW de Tizi-Ouzou, oubli� du protocole ? Bien que cit� parmi les pr�sents et par le wali lors de son allocution, le P/APW de Tizi-Ouzou n�a pas �t� invit� � prendre la parole en sa qualit� d��lu du peuple. Une omission qui n�est pas pass�e inaper�ue dans la salle. *Les 7 commandements de Khalida Toumi : absente � l�inauguration de la 13e �dition du Festival du film amazigh, tout comme d�ailleurs aux pr�c�dentes �ditions, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a charg� Slimane Hachi de transmettre sept messages aux festivaliers et � la population de la r�gion o� elle se fond en hommage � l��v�nement et aux organisateurs. * Une chanson d�di�e � Abderrahmane Bouguermouh : Le chantre de la chanson alg�rienne et kabyle, Kamel Hamadi, a compos� une chanson � la m�moire de Abderrahmane Bouguermouh. Superbement interpr�t�e par le duo Nouria et Mohamed, la chanson, �crite et enregistr�e en un temps record, rend �galement hommage � tous les artistes dont on ne reconna�t le talent et le g�nie qu�� leur disparition. *Yann Seweryn pr�pare un film sur sa grand-m�re Taos Amrouche : le petit-fils de Taos Amrouche Yann Seweryn, fils spirituel de Abderrahmane Bouguermouh qu�il avait connu il y a quinze ans est l�autre invit�-surprise du festival. Etudiant en cin�ma en Pologne, le jeune r�alisateur pr�pare un film sur sa grand-m�re Taos Amrouche. Abderrahmane Bouguermouh qui l�avait aid� dans la recherche de ses racines, �tait pour beaucoup dans ce projet qui a m�ri entre les roseraies et au fil des discussions sans fin entre le p�re du cin�ma amazigh et Yann dans le jardin familial d�Ighzer Amokrane. * Djamila Bouguermouh fait fondre la salle en larmes : invit�e � prendre la parole, c�est une femme profond�ment boulevers�e qui a parl� aux c�urs des pr�sents. Dans un silence religieux interrompu uniquement par des sanglots sourdant des trav�es de la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud- Mammeri, Djamila Bouguermouh a rappel� les temps de l�inquisition identitaire dont avait longtemps souffert son d�funt mari devant lequel toutes les portes �taient ferm�es parce qu�il osait d�fendre tamazight par l�image. �J�ai tout partag� avec mon mari, l�amour, le d�nuement, les difficult�s de la vie mais pas les qualit�s et le talent de cr�ateur qu�il avait mises au sevice de son art�, dira sur un ton boulevers� la d�sormais veuve de Abderahmane Bouguermouh *Un film sur Fadhma n�Soumer : C�est d�sormais officiel. La Jeanne d�Arc du Djurdjura Fadhma n�Soumer aura finalement son film. Il sera r�alis� par Belkacem Hadjadj et viendra r�parer les erreurs du feuilleton � la sauce orientale d�cri� m�me par le HCA qui lui a �t� consacr� alors par la t�l�vision alg�rienne.